Le parlement béninois a approuvé vendredi une loi pour reporter l’élection présidentielle prévue dimanche, après que l’opposition, qui affirme que plus d’un million d’électeurs n’ont pas été inscrits, a réclamé un report du scrutin, a-t-on appris de source officielle.
Soixante députés ont voté pour le texte, 4 se sont abstenus. La loi doit maintenant être promulguée par le président Boni Yayi pour entrer en vigueur.
L’ONU, l’UA et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao, 15 pays) avaient appelé jeudi à un « report de quelques jours » de l’élection présidentielle afin de régler ce contentieux.
Un report permettrait, selon le panel de l’ONU-UA-Cédéao, « la finalisation du processus de distribution des cartes électorales, le parachèvement des dispositions nécessaires par la (commission électorale), la désignation et la formation de tous les agents de bureaux de vote ».
Selon le texte de loi, les responsables du système électoral « sont habilités à prendre toutes les mesures utiles visant à assurer et à faciliter aux citoyens en âge de voter l’exercice de leur droit constitutionel de vote ».
« Les dites mesures de facilitation de l’exercice de vote doivent se réaliser dans un délai de cinq jours ».
Quatorze candidats sont en lice pour l’élection qui se jouera essentiellement entre le président Yayi et l’opposant Adrien Houngbédji, qui convoite la présidence depuis vingt ans. Un troisième homme, l’économiste Abdoulaye Bio Tchané, pourrait se retrouver en « faiseur de roi ».
Le panel ONU-UA-Cédéao suggère que le vote soit remis « à une date qui soit compatible avec le respect des délais prescrits par la Constitution, notamment celui sur l’investiture du président de la république fixée au 6 avril 2011 ».
A l’approche du vote, opposition, syndicats et organisations de la société civile avaient multiplié les appels à un report, avançant que plus d’un million d’électeurs n’avaient pas été enregistrés dans le nouveau fichier électoral électronique, qui compte quelque 3,5 millions d’inscrits.
Plusieurs manifestations ont eu lieu et de nombreux électeurs ont aussi affirmé ne toujours pas être en possession de leur carte.
Le premier tour de la présidentielle dans l’ancienne colonie française, initialement prévu le 27 février, avait déjà été décalé d’une semaine en raison de retards dans la compilation du fichier.
Le quinquennat de Boni Yayi expire le 6 avril et la loi fondamentale prévoit que son successeur prête serment d’ici cette date. Si aucun candidat n’obtient la majorité absolue, un second tour doit se dérouler 15 jours après le premier, un scénario très probable selon les observateurs.
source: AFP