Extrait de la Une de Fraternité No.345 du 05 février 2020

La scène politique togolaise connait une accalmie depuis plusieurs semaines. Après le feuilleton de la revendication de la victoire de la présidentielle du 22 février par la dynamique Monseigneur Kpodzro et son candidat Agbéyomé Kodjo, plus rien à mettre sous la dent. Ce feuilleton de la prétendue victoire d’Agbéyomé Kodjo a alimenté les réseaux sociaux et les plateformes WhatsApp juste au lendemain du scrutin présidentiel. Il a été clos par la justice lorsque celle-ci a mis Agbéyomé Kodjo et ses acolytes sous contrôle judiciaire avec interdiction de se prononcer sur les résultats de la présidentielle. Certains partis de l’opposition avait rendu publics des communiqués pour dénoncer la démarche de la justice mais on savait que c’était sur le bout des lèvres parce que tous savaient que la dynamique et son candidat n’avaient pas gagné l’élection.

Jusqu’alors aucune preuve de la victoire d’Agbéyomé Kodjo n’a été apportée. Les choses ont été plus claires avec la sortie de SadjoXana qui a complètement réduit la dynamique au silence. Celui-ci a affirmé que la dynamique Mgr Kpodzro n’avait aucune preuve de la victoire qu’elle réclamait. SadjoXana était celui qui devrait aider à compiler les procès-verbaux de l’élection à la faveur de la dynamique. Mis à nus, Agbéyomé Kojo et ses amis ont désormais rendu les armes. Ce qui a clos complètement les débat sur l’élection présidentielle du 22 février 2020. Plus aucun parti ayant participé ou non à l’élection ne parle plus de ce rendez-vous électoral, du coup l’on constate une accalmie sur la scène politique.

C’est un silence total sur les revendications que l’opposition a toujours portées. Les acteurs sont-ils fatigués ? Manquent-ils de stratégies ? Ou bien c’est une manière de mieux se préparer pour attaquer le pouvoir dans les semaines ou moins à venir ? Tout porte à croire que c’est une véritable massue que l’opposition a reçu au lendemain de l’élection présidentielle. Plusieurs observateurs l’avaient prédit. Nombreux sont ceux qui disaient que si l’opposition perdait le scrutin présidentielle, elle est appelée à disparaître, en tout cas plusieurs partis politiques de l’opposition.

Même le parti le plus contestataire, l’Alliance Nationale pour le Changement est restée muette. Les responsables de ce parti ont toujours à dire à tout moment à tout temps, cette fois-Ci, bouche cousue. Les partis de l’opposition qui dénonçaient les conditions d’organisation du scrutin présidentiel comme le Parti des Togolais, eux aussi sont restés silencieux. L’ex-Conseiller au bureau du Parti national panafricain (PNP) Tchatikpi OURODJIKPA et DjimonOré, président du Front des Patriotes pour la Démocratie (FPD) ont tenté quelque chose il y a quelques jours. Ils ont appelé à la création d’un Creuset National pour la Transition (CNT). Une initiative à travers un communiqué qui n’a fait aucun effet. Peut-être que la crise sanitaire que travers le pays en est pour quelque chose.

Les responsables de partis politiques se disent qu’il n’ n’y aucune possibilité pour regrouper les militants et faire une action que ce soit. Chacun attend certainement la fin de la crise pour relancer les débats. C’est en principe maintenant qu’il faut commencer par réclamer les choses qui participent à la bonne organisation des rendez-vous électoraux au Togo, si les uns et les autres estiment que les conditions d’organisation des scrutins ne sont idéales. Une élection se prépare au lendemain d’une autre élection. Doit-on apprendre cela aux politiciens togolais ? Les opposants togolais attendent toujours la veille des élections pour réclamer des conditions pour une bonne organisation du scrutin. Plusieurs points sont toujours revendiqués par l’opposition depuis la nuit des temps pour rendre selon elle les élections crédibles et équitables. On a beaucoup parlé du fichier électoral que certains estiment corrompu, non crédible. La composition de la CENI est un autre point au menu de plusieurs revendications, l’opposition estime que le pouvoir a plus dereprésentants au sein de cette institution chargée d’organiser les rendezvous électoraux. C’est maintenant qu’il faut lancer le débat pour voir la possibilité de la mise en place d’une CENI technique si les acteurs le désirent. L’authentification du bulletin de vote ou la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote sont des points de revendications de l’opposition sans oublier le découpage électoral qui pose problème au Togo selon beaucoup de partis de l’opposition quand il s’agit des élections législatives et municipales.

Le chef de l’Etat vient de commencer un nouveau mandat, c’est maintenant qu’il faut attirer son attention sur les problèmes qui doivent permettre d’avoir des élections sans contestations au Togo. Les leaders de l’opposition vont attendre les derniers mois voir semaines pour commencer par poser les problèmes. Lorsque les dates des élections sont fixées c’est en ce moment qu’on les entend dénoncer les mauvaises conditions d’organisation des élections. Ils vont même demander le report ou l’annulation des scrutins. Parfois c’est quand les dépenses sont déjà engagées qu’ils arrivent avec leurs théories. Même si le pays traverse une crise sanitaire c’est le moment de commencé par poser les débats.

 C’est vrai certains peuvent dire qu’ils attendent la formation d’un gouvernement mais cela n’empêche quand même pas qu’on commence par se signaler. Comme la politique est devenue une fonction pour certains leaders, pour le moment ils ont pris les vacances et ils reviendront à la veille du prochain scrutin pour commencer par revendiquer et faire descendre les pauvres citoyens dans la rue. Une stratégie qui continue de faire couler du sang au Togo et qui n’aboutit jamais à l’alternance tant réclamée. Ce n’est pas une obligation de faire la politique si on n’a pas de méthodes pour faire bouger les lignes ou amener l’adversaire à faire mieux.

M. Mazé

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