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Un consensus a pu finalement être trouvé mercredi à l’hémicycle entre les différents groupes parlementaires (pouvoir et opposition) autour des 17 personnalités qui devront siéger à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), chargée d’organiser et de superviser la présidentielle de 2015.
 
Les discussions avaient achoppé lundi sur la question relative au positionnement politique de l’Union des Forces du Changement (UFC), de son appartenance au gouvernement et de sa revendication du statut d’opposition parlementaire.
 
La controverse a fini par laisser la place à un « consensus général » permettant à cette formation d’obtenir une place parmi les cinq personnalités désignées par l’opposition parlementaire pour siéger à la CENI.
 
Voici Quelques déclarations, après la séance de ce mercredi
 
Gilbert Bawara (Ministre de l’administration territoriale) : Le débat aura été très long, fastidieux et même laborieux. Alors permettez-moi au nom du gouvernement de vous féliciter vivement pour l’esprit d’ouverture et de compromis qui a prévalu tout au long de vos délibérations.
 
Sans doute, le gouvernement aurait aimé que le même esprit guide le choix des membres de la cour constitutionnelle et ce n’est pas faute par lui d’avoir œuvré dans ce sens.
 
La recomposition et le renouvellement de la CENI sur des bases consensuelles et équitables donne certainement un coup d’accélérateur au processus en vue de l’élection présidentielle de 2015.
 
Mieux, en agissant comme vous venez de le faire en privilégiant le sens du compromis, vous manifestez également votre attachement pour un processus électoral inclusif et consensuel et votre souci de faire prévaloir un climat de sécurité et d’apaisement tout au long de ce processus.
 
Cet attachement et ce souci sont aussi ceux du gouvernement. Ils sont tout autant partagés largement par les populations togolaises. Je voudrais dès lors, réaffirmer l’engagement et la détermination du gouvernement à apporter tout son appui à la bonne conduite du processus électoral et à ne ménager aucun effort pour des élections apaisées, libres transparentes et crédibles qui doivent consacrer un pas en avant dans notre processus de consolidation de la liberté et de l’Etat de droit et ouvrir des perspectives encore plus prometteuses dans notre marche vers la prospérité et le bien-être.
 

Komi Klassou (1er vice-président de l’Assemblée nationale) :

 
Nous avons tous fait le sacrifice pour aller jusqu’au bout dans l’intérêt de la République avec le souci de jouer pleinement notre partition dans le processus électoral en cours d’organisation. Je tiens à exprimer à toutes et à tous, mes félicitations pour ce devoir accompli.
 
Ma satisfaction aurait été plus grande si l’ensemble des composantes de l’Assemblée étaient parvenues à un consensus sur les deux points à l’ordre du jour de cette session extraordinaire. Mais, je considère cela comme faisant partie de l’expression de la démocratie vivante au Togo (…).
 
J’espère qu’avec la composition consensuelle de la CENI, le travail de cet organe va connaître une accélération en vue d’une élection organisée dans les meilleures conditions possibles. Le souhait des députés que nous sommes est que le résultat qui sortira des urnes soit, accepté par tous.
 
Je voudrais donc féliciter les nouveaux membres de la cour constitutionnelle et ceux de la CENI pour lesquels nous avons émis des votes pour leur élection et nomination (…). Je souhaite vivement que les membres de la CENI travaillent en privilégiant l’intérêt national et en se conformant aux standards internationaux relatifs aux élections libres, transparentes, équitables et crédibles.
 

Christophe Tchao (Président du groupe parlementaire UNIR/parti au pouvoir)  :

 
Nous avons fait prévaloir le consensus et l’esprit de représentativité de l’ensemble des partis politiques. Lorsqu’il y a un dialogue entre trois partis, il y a toujours un facilitateur, quelqu’un qui essaie de rapprocher les positions des uns et des autres.
 
C’est ce qui a été fait et nous avons pu obtenu ce résultat. Plusieurs volontés se sont mises au travail pour rapprocher les positions des uns et des autres. C’est tout le peuple togolais qui doit être satisfait. Cela nous permet d’avancer dans le processus électoral.
 

Me Isabelle Améganvi (présidente du groupe parlementaire ANC-ADDI/opposition)  :

 
La bonne volonté et la bonne foi ont permis de dégager ce consensus. C’est la preuve qu’au Togo, nous pouvons régler les grands problèmes qui se posent à nous de cette manière-là. C’est vrai que cela ne s’est pas passé comme tout le monde l’aurait souhaité.
 
Mais, je crois que pour l’élection des membres de la CENI, l’histoire retiendra que pour chacun en ce qui le concerne, a mis de l’eau dans son vin et tous ensemble nous sommes parvenus à une solution d’ensemble qui n’est pas satisfaisante peut-être pour tout le monde parce que les débats ont démontré que des entités au niveau de l’Assemblée nationale avaient des préoccupations sérieuses par rapport à certains problèmes.
 
Mais tout le monde s’est dépassé, tout le monde a donné de sa bonne volonté et nous sommes parvenus à ce résultat là que nous nous devons de saluer tous en tant que togolais.
 
Nous souhaiterions en ce qui nous concerne que ce consensus qui a été obtenu à l’Assemblée nationale, puisse continuer en ce qui concerne les reformes que nous estimons être très importantes pour les échéances électorales à venir. (…) .
 

Me Dodji Apévon (Arc-en-ciel) :

 
Moi je suis convaincu que nous ne parviendrons à régler la crise qui secoue notre pays depuis des décennies que lorsque nous arriverons à trouver les compromis nécessaires sur les organes devant diriger ou structurer les élections que nous connaîtrons dans ce pays.
 
Tant qu’il n’y aura pas de réformes profondes pour que ces organes-là soient suffisamment neutres, nous aurons toujours des problèmes. Nous avons mis en place au niveau de l’Assemblée deux institutions : la CENI et la cour constitutionnelle. Comme vous l’avez remarqué, l’opposition n’a pas participé à la mise en place de la cour constitutionnelle.
 
On a reconduit l’essentiel des membres de la Cour. Ce qui ne donne pas un bon signal pour les élections à venir. Pour la CENI, il y a eu des tractations, nous nous sommes mis d’accord dès le départ sur un certains nombres de chose qui ont été remis en cause. Comment voulez-vous qu’on aille à des élections avec des membres d’une Cour constitutionnelle qu’on a contestés et qu’on a reconduits totalement ?
 
Nous continuons par dire que ce qui est fondamental pour qu’on aille à des élections apaisées : ce sont les reformes. Nous devons nous entendre sur les règles du jeu. On ne peut pas aller à des élections où les règles sont définies de manières inégalitaires par certains partis.
Cela n’est pas équilibré. On n’a pas eu des discussions pour la mise en place des membres de la cour constitutionnelle comme on l’a fait ou tenter de le faire pour la CENI. Ce qui est dommage. Nous sommes entièrement déçus.
 

Jimongou Sambiani (député UFC) :

 
Le bon sens et la sagesse ont fini par prendre le dessus. L’une des valeurs qui constitue le fondement de la nouvelle vision de l’UFC : c’est la tolérance.
 
Et C’est au nom de cette tolérance que nous siégeons au gouvernement dans l’intérêt supérieur de la nation. Nous exhortons donc toute la classe politique à cultiver cette tolérance. C’est le seul chemin qui pourra nous amener au pardon, à la réconciliation véritable et à la paix.
 
Le consensus minimum nécessaire pour les questions d’intérêt national, constitue la seconde valeur de la vision actuelle de l’UFC. Que nous ayons obtenu un siège à la CENI, n’est pas le fruit d’une concession, mais un droit. Il suffit de voir notre suffrage obtenu aux dernières législatives et le comparer aux autres qui y sont allés collectivement.
 
Nous restons eu égard à cela, le plus grand parti d’opposition. Il ne s’agit nullement d’une faveur, mais un droit ». FIN
 
Propos recueillis et transcris par Sosthène Houmey-Hakeh
 
Savoir News
 

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