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Les armées du Niger et du Tchad ont lancé dimanche 8 mars depuis le Niger une offensive « terrestre et aérienne » d’envergure dans le nord-est Nigeria contre les islamistes de Boko Haram. Cette offensive intervient quelques heures après que le chef de Boko Haram a annoncé avoir prêté allégeance à l’Etat islamique.
 

Lire : Le chef de Boko Haram prête allégeance à l’Etat islamique

 
« Très tôt ce matin, les troupes nigériennes et tchadiennes ont déclenché une offensive contre Boko Haram, sur les deux fronts, dans la zone de Bosso et près de Diffa », a déclaré une source gouvernementale nigérienne. Des milliers de soldats nigériens et tchadiens étaient positionnés depuis plus d’un mois en posture défensive dans cette région du sud-est du Niger proche du lac Tchad, où Boko Haram a mené plusieurs attaques ces dernières semaines.
 
Cette offensive marque l’ouverture d’un nouveau front contre Boko Haram. Le Tchad mène depuis deux mois une autre offensive en territoire nigérian depuis le Cameroun, de l’autre côté du lac Tchad. Le président tchadien, Idriss Déby Itno, a promis mercredi d’« anéantir » le groupe armé et d’éliminer son chef, Abubakar Shekau, s’il ne se rendait pas, affirmant savoir où il se trouve.
 

Frappes aériennes

 
« Ce matin, lorsque ces troupes ont commencé à se déployer, les habitants de Diffa – hommes, femmes, enfants – se sont massés sur une dizaine de kilomètres pour applaudir et encourager les soldats en leur offrant aussi des cigarettes, du thé ou de l’eau », a raconté un haut responsable civil de cette capitale provinciale. Il a affirmé que l’aviation a « pilonné des positions » de Boko Haram et « tué beaucoup de combattants islamistes » de l’autre côté de la frontière, sans plus de précision.
 
« Depuis ce matin, nous avons vu des troupes nigériennes et tchadiennes se diriger vers la frontière avec le Nigeria et quelque trente minutes après, nous avons entendu de très fortes détonations, notamment d’armes lourdes », a affirmé un journaliste résidant à Diffa, la capitale provinciale du sud-est nigérien.
 
La radio privée Anfani, basée à Diffa, a  dénombré « plus de 200 véhicules : des tout-terrain équipés de mitrailleuses, des chars, des ambulances, des citernes d’eau et des camions de transport logistique sont visibles dans le convoi » qui s’ébranlait vers la frontière nigériane. La radio a également affirmé que des avions ont pilonné, samedi et dimanche matin à l’aube, des positions de Boko Haram.

Lire : « Comment j’ai échappé à Boko Haram »

RETRAITS ET MASSACRES
 
Le nord-est du Nigeria est considéré comme le fief de Boko Haram, très actif, et qui mène depuis un mois des attaques au sud-est du Niger frontalier. L’offensive régionale des dernières semaines et les opérations de l’armée nigériane ont porté des coups sérieux à l’organisation, qui s’est vue contrainte d’abandonner plusieurs positions dans l’extrême nord nigérian.
 
Boko Haram, dont on évalue le nombre de combattants à plusieurs milliers et qui n’a cessé de recruter, rassemblait cette semaine des troupes dans son fief de Gwoza, dans le nord-est du pays, tandis qu’attentats et massacres de civils se poursuivaient. Samedi, au moins 58 personnes sont mortes et 139 autres ont été blessées dans trois explosions, dont un attentat suicide, attribuées aux islamistes à Maiduguri, berceau historique de Boko Haram et capitale de l’Etat de Borno (nord-est).
 
Vendredi, l’Union africaine avait annoncé avoir entériné la création d’une force régionale de lutte contre Boko Haram, qui comprendra jusqu’à 10 000 hommes et sera basée à N’Djamena.
 
source : lemonde.fr
 

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