Des opposants au régime de Mouammar Kadhafi ont lancé un appel à manifester ce jeudi en Libye avec l’espoir d’imiter les révolutions en Tunisie et en Egypte, deux pays voisins. Des appels à manifester ont été mis en circulation par des activistes anonymes sur des réseaux sociaux sur internet, comme Facebook et Twitter.
Amnesty International, Washington, Londres et l’Union européenne ont appelé à éviter le recours à la force, alors que des appels ont été lancés sur Facebook pour faire de jeudi une « journée de la colère » contre le régime dirigé d’une main de fer depuis 42 ans par le colonel Kadhafi.
D’après des témoins et des médias libyens, plusieurs centaines de personnes ont déjà affronté la police et des partisans de Mouammar Kadhafi dans la nuit de mardi à mercredi à Benghazi, deuxième ville du pays située à un millier de kilomètres à l’est de Tripoli. Ces émeutes ont été déclenchées par l’arrestation d’un militant des droits de l’homme.
Au pouvoir depuis 1969, un record désormais en Afrique, Mouammar Kadhafi contrôle la Libye d’une main de fer. Le souffle des révolutions en Tunisie et en Egypte semble toutefois se faire ressentir sur son régime. Même si certains Libyens se plaignent du chômage, des inégalités et du manque de libertés, la Libye est un pays exportateur de pétrole et de nombreux observateurs écartent pour l’instant l’hypothèse d’un scénario à la tunisienne ou à l’égyptienne.
Le pouvoir semble en effet pouvoir puiser dans la manne énergétique pour satisfaire d’éventuelles revendications sociales. Les médias officiels libyens ont fait état mercredi de manifestations favorables à Mouammar Kadhafi à travers le pays.
La journée de jeudi marque le cinquième anniversaire d’affrontements survenus à Benghazi au cours desquels les forces de sécurité avaient tué plusieurs manifestants qui attaquaient le consulat italien.
Mouammar Kadhafi affirme que la Libye n’a pas besoin d’importer le concept occidental de démocratie car elle s’appuie sur son propre système fondé sur la « troisième théorie universelle ». Ce régime substitue à la démocratie représentative un système direct via des institutions appelées comités populaires.
source:lemonde.fr