Le père de l’indépendance du Togo, Sylvanus Olympio, lâchement assassiné le 13 janvier 1963 par le sergent marmiton Etienne Éyadéma, alias Gnassingbé Éyadéma | Archives : WIki
Le père de l’indépendance du Togo, Sylvanus Olympio, lâchement assassiné le 13 janvier 1963 par le sergent marmiton Etienne Éyadéma, alias Gnassingbé Éyadéma | Archives : WIki


Le 13 Janvier 1963, au petit matin, un corps sans vie gisait aux abords de l’ambassade des États-Unis au Togo. Ce corps sans vie était le symbole de la démocratie Togolaise réduit au silence par des forces obcsures.
 
Depuis l’assasinat du père de l’indépendance et de la nation Togolaise, feu le Président Sylvanus Olympio, une épaisse couche obscure a recouvert le Togo. Ce petit carré de terre représentant 1% de la superficie et 2% de la population de la Cedeao ne cesse de se singulariser en matière de démocratie.
 
À la mort du père de l’indépendance son troisième fils, le Président Gilchrist Olympio a repris la lutte pour la libération du Togo. Il combat ce régime depuis plus de 50 ans et le changement de méthode de lutte de la confrontation au dialogue sous le parrainage de la communauté Sant Egidio n’a pas été suffisament communiqué et expliqué aux populations. Une partie de sa garde rapprochée, à qui incombait ce travail de communication avec les populations avait mieux à faire. Ils préparaient l’assassinat politique du fils du père de l’indépendance.
 
Notre parti, l’UFC a été durement éprouvé par la crise du printemps 2010. L’ampleur des dégâts est proportionnelle au degré de confiance que notre bien aimé Président, Gilchrist Olympio a placé en ses plus proches collaborateurs. Nous sommes devenus la troisième force de l’opposition et l’essentiel de l’ accord n’a pas été respecté par notre adversaire en raison de l’affaiblissement de notre parti.
 
Le tort des Présidents Olympio père et fils a t-il été de vouloir sauver les Togolais de l’obscurité et de la servitude? Ils ont sacrifié carrière et fortune pour secourir les Togolais et n’ont récolté que mort et indifférence pour l’un et trahison et icompréhension pour l’autre…
 
Pour notre part, indéfectible soutien de la politique du père et du fils Olympio, nous analysons cette situation sous l’angle réligieux et disons que Jesus Christ est venu sauver l’humanité. Les hommes après avoir chanté Hosana n’ont pas trouvé mieux à faire que de le crucifier et maintenant d’utiliser son nom comme gagne pain ou paravent de fraude tout en chantant attendre son retour. L’action politique des Présidents Olympio père et fils n’est peut être pas à la portée de l’intelligence du plus grand nombre au Togo et reste donc mal comprise…
 
Comme les Juifs ont errer 40 ans pour parcourir un chemin de 11 jours vers la terre promise, Après 53 ans d’errance dans le désert, le peuple Togolais doit se demander sincèrement qu’est ce qui ne va pas ? Qu’est ce qui ne fonctionne pas avec notre démocratie?
 
Véritable démocratie en pièces détachées, c’est à dire une démocratie où toutes les institutions sont en place mais où rien n’est assemblé pour rendre le véhicule fonctionnel.
 
La Francophonie, venue défendre la démocratie et le discours de la Baule , tel Goliath s’est retrouvé à terre et a dû concéder la défaite en se rendant compte que l’homme Faure de ce petit état a arrêté ce vent de l’Est qui a ébranlé l’Allemagne, la Russie et même le Burkina Faso.
 
Le braquage électoral d’avril 2015 était presque parfait et constitue l’acte de décès du discours de la Baule et du soutien de la communauté internationale à la lutte du peuple Togolais. Il faut donc retourner à la base, aux fondamentaux de notre lutte et se mettre en position de négocier une transition pacifique.
 
Pour notre part, nous disons que la démocratie en pièce détachées du Togo attend son assemblage, le Togo attend sa transition. Nous entendons par transition, la mise en place d’un gouvernement de transition, d’une assemblée constituante, la rédaction d’une nouvelle constitution, un nouveau découpage électoral, un nouveau code électoral, l’organisation d’élections municipales, legislatives et présidentielles avec la participation de la diaspora pour passer d’un système de parti unique à une démocratie multipartite.
 
Nous avons tenté et échoué cette transition en mai 2010. Nous n’avons pas été compris, mais nous continuons à prêcher la transition, convaincus que sur la route de Damas l’esprit Saint…pardon l’esprit de Sant Egidio croisera et animera les acteurs politiques du pouvoir et de l’opposition et qu’il se mettront au dialogue pour l’intérêt supérieur du Togo. Le temps nous donnera raison et notre Président national sera réhabilité quand la poussière des intérêts égoistes et partisans sera retombée…
 
13 Janvier 1963 – 13 Janvier 2016, le Togo d’aujourd’hui n’est pas celui d’hier.
 
D’une part, nous avons un gouvernement illégitime à la légalité douteuse qui fournit d’immenses éfforts pour redresser économiquement le pays. Les efforts du gouvernement sont indéniables, il y a une forte volonté du chef de l’État d’améliorer le quotidien des Togolais et le Togo est un chantier à ciel ouvert. Dans tous les quartiers ou je passe ces derniers mois, il y a des routes et des infrastructures en construction. Le pays est au travail… mais le travail n’est pas aligné sur de vision, la fondation ( légitimité) n’est pas solide et la culture qui anime les exécutants et les décideurs n’est pas de nature à permettre au Togo d’émerger s’il n’y a pas un changement de mentalité et un changement de système politique et économique.
 
Le gouvernement Togolais doit cesser de jouer au super héros qui peut résoudre tous les problèmes et concentre tous les pouvoirs. Notre perspective est qu’il y a trop d’État au Togo sur le plan politique et économique.
 
Au plan politique, il faut libéraliser le système politique et renforcer les capacités des citoyens en instaurant une démocratie à la base… Il faut organiser des élections municipales pour permettre aux citoyens de se gérer et alléger les charges qui pèsent sur le gouvernement. Il faut libéraliser la justice et le parlement pour qu’ils fonctionnent en toute indépendance et jouent leur rôle loin de la pression politique et financière qu’exerce l’exécutif. Et finalement, il faut songer à arrêter les braquages électoraux auxquels on assiste avant qu’une tierce partie ne le fasse sans y mettre la manière. Avec un doctorat en violence , une aggrégation en fraude électorale et 53 ans d’expérience, que le crime laisse de moins en moins de traces est normal. Mais cela ne saurait durer dans une Cedeao qui s’intègre…ces fraudes n’ont plus d’ avenir et ternissent le bon travail qui se fait dans d’autres domaines.
 
Au plan économique, il faut renforcer les capacités du secteur privé et le positionner comme premier pouvoyeur d’emplois.Il faut rendre l’environnement des affaires plus attractif en facilitant l’ accès au crédit des PME , en abbaissant ou en éliminant le salaire minimum (SMIG).Il faut libéraliser plusieurs secteurs notamment la santé, l’éducation, les transports, les télécommunications, l’eau, l’électricité, le secteur bancaire afin de laisser le secteur privé Togolais fournir des services de qualité aux populations à des prix compétitifs et mettre fin à l’innéficace bureaucratie étatique. Il faut mettre un terme aux bourses d’études universitaires et les remplacer par un système de prêt et bourses pour étudiants, réduire ou simplement supprimer les subventions sur les produits pétroliers et autres subventions à vocation sociales qui nous enfoncent dans une dépendance sur fonds de parresse et de vie au dessus de nos moyens. Les Togolais doivent vivre selon leurs moyens et s’adapter au monde tel qu’il est sans anesthésie. Cela nous rendra moins dépendants, plus innovants, plus responsables , plus compétitifs et plus riches…
 
En gros, il faut réduire la taille de l’État, réduire les domaines dans lesquels il est engagé pour le rendre plus efficace dans son rôle de régulation du marché et de la vie sociale. Réduire le niveau des taxes pour les entreprises et les individus, baisser la TVA , faciliter l’accès au crédit des particuliers, ainsi que l’accèa au crédit immobilier et ainsi laisser plus ressources entre les mains des citoyens pour faire leurs choix et allouer leurs ressources selon leurs priorités.
 
Du côté de l’opposition, en dépit des rancoeurs, de la jalousie et des animosités liées au parcours des uns et des autres il va falloir se résoudre à appliquer la démocratie à la base.
 
Au plan politique, l’ensemble des opposants qui sont représentés ou non représentés au parlement vont devoir se résoudre à travailler sous l’autorité du chef de l’opposition et arrêter de personnaliser le débat , semer la confusion dans la population et faire preuve d’indiscipline caractérisée.
 
Le mandat du chef de l’opposition, Président de l’ANC court jusqu’aux législatives de 2018 si nous n’avons pas de transition plus tôt. Son travail consiste à regrouper et à representer les intérêts de toute l’opposition. L’UFC s’est battue pour que l’opposition ait un statut, si le chef de l’opposition met un peu d’eau dans sa perception de ses alliés et un peu d’ordre dans l’opposition ce statut pourrait être bénéfique à la lutte que nous menons. Nous attendons qu’il expose une politique d’opposition claire, cohérente et axé sur les résultats au lieu de se plaindre de ses collègues à longueur de journée sans qu’on ne voit quelqu’avancées tangibles sur le chemin de la démocratie qui lui soit attribuable.
 
Nous proposons à cet effet qu’une structure formelle qui regroupe les partis l’opposition représentés au parlement soit mise en place pour élaborer et mener une politique d’opposition sous l’autorité du chef de l’opposition. Pour les partis non représentés au parlement, les associations proches de l’opposition,les personnalités et individus, une structure consultative informelle peut être mise en place toujours sous l’autorité du chef de l’opposition pour tenir compte de leur avis dans la politique d’opposition.
 
La mise en place de ces deux structures pourrait mettre fin au désordre et à l’indiscipline caractérisée auxquels nous assistons actuellement ou la politique n’est faite que d’insultes sur les médias et d’ alliances politiques sans lendemains et sans résultats tangibles.
 
Au plan économique, l’opposition doit faire un effort pour enlever ses lunnettes noires et faire des propositions alternatives concrètes aux politiques du gouvernement. Mandaté par mon parti l’UFC il y a quelques semaines pour participer à une réunion de la Banque Mondiale sur ses projets au Togo et receuillir les avis et propositions de l’opposition parlementaire, quelle ne fut ma déception de voir mes collègues de l’opposition arriver les mains vides. Les representants du chef de l’opposition n’ont pas dit un mot du début à la fin de la réunion à part pour se présenter. Les autres, quand ils prenaient la parole c’était pour encore et toujours blâmer le gouvernement pour la pluie et le beau temps alors que nous avions là une occasion de venir articuler notre politique économique et soumettre des projets concrets ou des idées qui seraient bénéfiques aux populations à un partenaire dont le portefeuille au Togo représente 400 millions de dollars ou le quart du budget de dépenses de l’État Togolais. Il faut arrêter d’être négatif et de ne voir le Togo qu’à travers des lunnettes noires, le Togo change et la vie ne saurait se résumer à qui va être Président du Togo…entre deux élections on peut faire autre chose pour ce pays.
 
En ce 13 Janvier 2016, cinquante trois ans après l’assassinat du symbole de la démocratie Togolaise, le Togo attend toujours sa transition vers démocratie. La pierre démocratique Togolaise reste encore brute…et attend d’être polie par des artisans qualifiés munis des outils appropriés.
 
Nous disons que si la mission de démocratisation du Togo n’a pu être achevée par le père de l’indépendance et son fils qui se sont sacrifiés à cette tâche, il ne nous reste qu’à nous en remettre au saint esprit…pardon à l’esprit de Sant Egidio, c’est à dire l’esprit de dialogue, de vérité, de pardon et réconciliation pour animer les acteurs du pouvoir et de l’opposition pour ouvrir un dialogue qui nous menera à une transition pacifique vers la démocratie…
sena_alipui
 
Il est plus sage pour toutes les parties prenantes d’initier la transition par eux mêmes plutôt que de laisser pourrir la situation. Le récent exemple du Burkina nous apprend que la transition initiée par une tierce partie peut se solder par l’exclusion ou par un choix des populations pour l’ancien régime version réformée…
 
Au nom du père, du fils et de l’esprit qui a prévalu au dialogue de Sant Egidio…asseyons nous et discutons pour faire renaître la confiance et assembler les pièces détachées de la démocratie au Togo…c’est le plus grand service que l’on pourrait rendre au Togo et à la mémoire du grand démocrate que fut le Président Sylvanus Olympio.
Paix à son âme et bonne année à tous.
 
Vidéo : Assassinat de Sylvanus Olympio
 

 

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