Sénégal L’artiste de 52 ans a annoncé lundi soir sa candidature à la présidentielle du 26 février
Youssou N’Dour se lance dans la course à la présidentielle sénégalaise. Le chanteur de 52 ans a annoncé lundi soir sa candidature pour le scrutin du 26?février face au chef de l’Etat sortant, Abdoulaye Wade, qui brigue à 85 ans un troisième mandat. «Des hommes et des femmes […] ont, par divers moyens, appelé ma candidature à la présidentielle. J’ai écouté. J’ai entendu. Je réponds favorablement à leur requête», a-t-il déclaré.
Populaire mais inexpérimenté
Très populaire au Sénégal, le «roi du mbalax» pourrait en revanche pâtir de son inexpérience politique. «C’est un novice dans le marigot politique et rien ne dit à ce stade qu’il pourra convertir son capital de sympathie en votes?», note Etienne Smith, chercheur en sciences politiques à l’université Columbia (Etats-Unis). Le chanteur sénégalais peut en revanche compter sur son «?empire médiatique (télé, radio et journal du groupe Futurs Médias) et n’aura aucun problème pour mobiliser les foules pendant la campagne », ajoute le chercheur. « Il sera donc l’outsider majeur de cette campagne et les partis traditionnels tenteront soit de le courtiser en vue d’alliances pour le second tour, soit de le détruire.» Youssou N’Dour dénonce depuis longtemps les dépenses astronomiques de l’Etat dans un pays où le revenu moyen par habitant est de trois dollars par jour. Sa candidature, qui pourrait séduire les indécis ou de potentiels abstentionnistes, est une mauvaise nouvelle pour le président Abdoulaye Wade, à la tête du Sénégal depuis onze ans. Car, comme l’explique Etienne Smith, non seulement «?ils se partagent le même électorat», mais la popularité mondiale du chanteur devrait également attirer l’attention des médias du monde entier sur la campagne, «?contraignant les marges de manœuvre du pouvoir sortant».
Faustine Vincent