Tout porte à croire, à la lumière de l’extraordinaire retournemnent de situation dans l’affaire DSK, que Nafissatou Diallo, celle que ses proches présentent comme une musulmane pieuse, une oie blanhe, est friande de fausses déclarations. Hier, en Afrique, c’était un viol collectif par des gangs du régime de Lansana Conté qui l’aurait poussée sur le chemin de l’exil. Aujourd’hui, dans son refuge américain, Nafissatou Diallo se dit victime de viol sur son lieu de travail; un peu comme si elle est poursuivie par un mauvais sort qui ne veut pas la quitter. Cette fois-ci, son aventure sexuelle, dans la luxueuse suite 2806 du Sofitel New-yorkais, semble mal ficelée, exhumant la dimension morale douteuse d’une femme dont la vie est pleine de zones d’ombres.
L’un de ses avocats, à la manière américaine, martèlera avec force détails que “ma cliente, dégoûtée, a recraché, le sperme que son agresseur lui a versé dans la bouche”. La scène, telle que décrite par Kenneth Thompson à la télé, agresse le bon sens. Comment un violeur peut-il prendre le risque de plonger son pénis dans la bouche de sa victime? Nafissatou, cheveux longs, idées courtes? Avait-elle, oui ou non, au moment des faits, des dents bien plantées qui pourraient mordre? Serait-elle frappée d’une soudaine paralysie de ses organes faciaux, lèvres et machoires comprises? Sur le fond, plusieurs endroits de l’accusation présentent des trous que la Guinéenne et ses conseils devront boucher avec des éléments beaucoup plus crédibles.
Vue d’Afrique et dans les milieux africains de la diaspora, Nafissatou Diallo indispose, plus qu’elle ne suscite pitié et compassion. Lorsque la présumée victime, surprise par les complications de son incohérence dans cette affaire, reconnaît gauchement avoir menti, en 2004, aux services d’immigration américains dans le but de faire aboutir son dossier d’asile politique, elle dévoile là un secret agaçant pour toutes les Africaines exilées dont les récits sont similaires au sien. Non seulement que Nafissatou fait voler en éclat sa propre crédibilité, elle rend confuse l’image des refugiées ayant emprunté sa voie pour obtenir le droit de vivre en Europe ou sur le sol américain. Cheveux longs, idées courtes, il ne lui reste qu’à dire, demain, que le nom qu’elle porte est celui d’une autre personne.
En dehors de quelques rares intellectuels, à l’instar de Galixthe Béyala qui ont tenté de récupérer ce scandale pour donner du contenu à leurs réthoriques panafricanistes, très peu de gens, parmi les immigrants africains, prennent fait et cause pour cette étrange Guinéenne.
Nafissatou Diallo est sans doute la révélation troublante de cette catégorie de femmes africaines qui, une fois arrivées en Occident, seules ou avec leurs époux, se laissent emporter par des rêves illusoires, cherchant, parfois, à se vendre très chères par l’usage démesuré des arsenaux juridiques qu’elles découvrent et qui font la part belle à la gente féminine. Aussi est-il fréquent de voir des cas où une épouse, se disant violée par son propre mari, traîne ce dernier devant la police ou les tribunaux. L’argent, le brusque reniement de l’ordre des valeurs africaines, l’envie de divorce ou de liberté sans restrictions sont les fils conducteurs de telles extravagances.
Vraissemblablement la peuhl de Tchiakoullé a accusé de viol après avoir livré, consentante, ses cuisses à un riche français viril qui se promènerait, selon ses détracteurs, avec la fermeture à glissière de son pantalon constamment ouverte. Au-delà de tout, Cette affaire a le mérite de mettre en lumière les dérives conjugales et extra-conjugales auxquelles on assiste ça et là dans les communautés africaines en occident. Nafissatou, ange ou démon, a mal choisi son client, Dominique Strauss-Khan, en passe de devenir la victime en lieu et place de l’accusatrice. Mère Afrique, la pauvre, se voit encore écornée, cette fois, par un entre-jambes à histoire, celui d’une de ses filles qui a voulu, en Amérique, prendre la lune par les dents.
Kodjo Epou
Washington DC
USA