SYRTE, Libye (Reuters) – Mouammar Kadhafi, qui a dirigé d’une main de fer la Libye pendant près de 42 ans, a succombé aux blessures reçues jeudi lors de sa capture près de sa ville natale de Syrte, a annoncé le nouveau régime libyen.
 
Ni les Etats-Unis, ni l’Otan n’étaient en mesure de confirmer la disparition de l’ancien « guide » libyen, mortellement blessé à la tête et aux jambes alors qu’il tentait de fuir Syrte, selon différents responsables du Conseil national de transition (CNT).
 
« Nous annonçons au monde que Mouammar Kadhafi a été tué alors qu’il était aux mains des révolutionnaires », a déclaré le vice-président du CNT, Abdul Haziz Ghoga, lors d’une conférence de presse à Benghazi.
 
D’après le ministre de l’Information du gouvernement provisoire, Kadhafi a été mortellement blessé dans une attaque menée par les forces du CNT. « Il a été tué dans une attaque de nos combattants. Des images existent », a ajouté Mahmoud Chammam.
 
La télévision libyenne a diffusé les images de soldats du CNT filmés devant deux larges conduites d’évacuation d’eaux usées passant sous une route où, affirme-t-elle, le dirigeant libyen a été retrouvé.
 
Abdel Madjid Mlegta, responsable militaire du CNT, a déclaré pour sa part que l’ex-dirigeant libyen avait été touché dans un raid aérien mené à l’aube par l’Otan. « Il y a eu des tirs nourris contre son groupe et il est mort », a-t-il dit.
 
A Bruxelles, le porte-parole militaire de l’Alliance atlantique a confirmé que l’aviation alliée était entrée en action dans le secteur mais n’a pas dit si Kadhafi se trouvait dans l’un des véhicules visés. « Des avions alliés ont frappé vers 08h30 (06h30 GMT) deux véhicules des forces pro-Kadhafi qui faisaient partie d’un convoi plus large dans le secteur de Syrte », a dit le colonel Roland Lavoie.
 
SA DÉPOUILLE TRANSPORTÉE A MISRATA
 
Mouammar Kadhafi était en fuite depuis la prise de Tripoli par les forces du CNT le 23 août. Début octobre, le Premier ministre du « gouvernement » du CNT, Mahmoud Djibril, avait indiqué qu’il se cachait dans le sud de la Libye. Sa présence avait également été évoquée fin septembre près de l’oasis saharienne de Ghadamès.
 
Kadhafi se trouvait en fait dans sa région natale de Syrte, sur la côte méditerranéenne, tombée dans la journée après deux mois de siège par les forces du CNT.
 
Son corps a été transporté à Misrata, a dit le ministre libyen de l’Information, tandis qu’un responsable militaire libyen, cité par la chaîne panarabe Al Arabia, indiquait que les autorités feraient rapidement circuler des images de la dépouille de l’ex-dirigeant.
 
Plusieurs chaînes de télévision ont diffusé une photographie de Mouammar Kadhafi, le visage ensanglanté, présentée comme un cliché pris après sa mort, ce qu’a confirmé un responsable militaire du CNT.
 
Des images de soldats tirant au sol un corps à demi nu, présenté comme celui de Kadhafi, ont été mises à l’antenne par Al Djazira. On les voit lui retirer sa chemise. Son visage est couvert de sang, et un impact de balle est visible sur sa tempe.
 
PAS DE CONFIRMATION À L’ÉTRANGER
 
A Washington, le département américain d’Etat s’est dit dans l’incapacité de confirmer l’annonce de sa mort. « Nous travaillons sur le sujet », a simplement déclaré un haut responsable de l’administration de Barack Obama.
 
« Nous n’avons pas été en mesure de confirmer ces informations. La situation est trop indécise. Des événements de ce genre, sur le terrain, seul le CNT peut les confirmer », a dit de son côté un responsable de l’Otan à Bruxelles. « Si c’est vrai, ce sera alors véritablement une journée historique pour le peuple de Libye », a-t-il ajouté.
 
Le pouvoir intérimaire libyen a également annoncé la capture d’un des fils de Kadhafi, Moutassim, et de son ancien porte-parole, Moussa Ibrahim. Son ministre de la Défense, Aboubaker Younès, aurait lui aussi péri dans l’opération.
 
Né en 1942, l’ex-Guide avait accédé au pouvoir en septembre 1969. Il a été emporté par le « printemps arabe » à la suite du Tunisien Zine ben Ali et de l’Egyptien Hosni Moubarak.
 
Sa mort, annoncée le même jour que la prise de Syrte, l’ultime bastion des forces qui lui étaient restées fidèles, marque sans doute la fin de huit mois de soulèvement contre un des plus anciens dirigeants en place en Afrique.
 
Le CNT avait fait de la prise de Syrte, sur laquelle flotte désormais le nouveau drapeau libyen, le point de départ du calendrier qui doit établir un nouveau régime démocratique.
 
A Benghazi, le vice-président du CNT, Abdoul Hafiz Ghoga, a annoncé que « la libération de la Libye » serait proclamée dans les toutes prochaines heures.
 
Avec Tim Gaynor, Samia Nakhoul à Tripoli, Sami Aboudi au Caire et David Brunnstrom à Bruxelles; Guy Kerivel et Henri-Pierre André pour le service français
source : reuters via yahoo actualité
 

 

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