« Franck Biya apparaît comme le jeune qui réunit toutes les compétences nécessaires » (Nathan Abomo)

« Ne dure pas au pouvoir qui veut, mais qui peut » ! Ainsi se vantait le vieux dictateur Paul Biya de son règne au long cours au Cameroun. Mais à 88 ans dont 38 au pouvoir, le papy n’a pas toutes ses capacités physiques, intellectuelles et mentales pour contiuer à régner encore longtemps sur le pays. Atteint de sénilité et rongé par la maladie et la fatigue, Paul Biya va devoir lâcher le trône. Il est peu probable qu’il postule à un énième mandat en 2025. Il aura alors 92 ans.

La guerre de succession est lancée. Dans les couloirs du Palais de l’Unité, les murs bruissent l’écho du nom de Franck Biya comme futur « dauphin » de son père. Surtout que la perpétuation de la règle salique de dévolution monarchique du pouvoir n’est pas un fait inédit sur le continent : Faure Gnassingbé au Togo, Ali Bongo au Gabon, Joseph Kabila en République Démocratique du Congo, sont des fils de présidents qui ont pris la place de leur père sur le trône.

 D’autres comme Karim Wade, ancien ministre du Ciel et de la Terre au Sénégal, Gamal Moubarak en Egypte avaient nourri l’ambition de la succession dynastique. Sans succès. D’autres encore sont dans le starting-block, Teodorin Obiang Nguema, propulsé vice-président de Guinée-Equatoriale, Zacharia et Mahamat Deby au Tchad, ou encore Denis Christel Sassou Nguesso au Congo. Ils sont des successeurs potentiels de leur pater.

C’est naturellement qu’au Cameroun, les personnes du troisième âge qui gravitent autour du noyau central et qui n’entendent pas perdre leurs privilèges et prébendes, ont accouché une nouvelle doctrine philosophique, le Mouvement citoyen des Franckistes pour la paix et l’unité du Cameroun qui se range derrière Franck Biya pour le pousser à succéder à son dictateur de père en 2025.

« Au Cameroun, le débat sur la succession de Paul Biya, âgé de 88 ans, est relancé. Le nom d’Emmanuel Franck Biya, fils aîné du chef de l’Etat, est désormais évoqué comme un possible successeur. Des vidéos en circulation sur les réseaux sociaux, depuis plus d’une semaine -et bien avant aussi-, appellent à la candidature de Franck Biya », rapporte la Deutsche Welle.

Le groupe de pression les Franckistes, composé d’hommes politiques, d’hommes d’affaires et des proches du pouvoir, a lancé une vaste campagne d’adhésion dans le pays et au sein de la diaspora afin de regrouper le plus de personnes possibles autour du fils prodigue.

« Franck Biya apparaît comme le jeune qui réunit toutes les compétences nécessaires. Pour avoir occupé le poste de conseiller spécial du président Paul Biya pendant près de 25 ans, il est clair qu’il maîtrise les dossiers sensibles du Cameroun, il maîtrise la politique interne et externe du pays. Franck Biya est discret, c’est un entrepreneur. Autant de raisons parmi d’autres qui nous ont motivé à l’appeler à se présenter à la présidentielle de 2025 », justifie l’un des responsables du mouvement des Franckistes.

Mais la montée au pinacle de Biya fils ne s’annonce pas de tout repos. Des voix dissonnantes bruissent pour faire entendre que le Cameroun n’est pas une monarchie, mais bien une république. « Le Cameroun ne sera jamais le Gabon, ni la RDC, ni le Togo », martèle un universitaire camérounais. Sauf que nous sommes en Afrique et qui plus est en politique où rien n’est impossible. Le dauphin adoubé succédera-t-il à son père au palais d’Etoudi ? L’avenir nous le dira.  

Médard AMETEPE / Liberté

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