2011 s’en va, avec 365 jours de durs labeurs, de sacrifices, de pauvreté et surtout d’incommensurables attentes déçues. La CDPA a observé avec beaucoup d’amertume la persistance d’une gouvernance politique, économique et sociale incapable de répondre aux aspirations profondes du peuple. Les réformes politiques attendues ne sont pas encore intervenues faute de volonté politique du pouvoir ; des violations de droits de l’homme inadmissibles à l’instar de l’utilisation de la torture comme moyen d’investigation policière ont toujours cours ; malgré le travail appréciable abattue par la Commission vérité justice et réconciliation, il est à crainte encore une fois en raison de l’absence de volonté de politique, que les résultats ne soient pas à la hauteur des efforts consentis par les membres ; la satisfaction des besoins vitaux des populations en matière d’alimentation, de soins et d’éducation est toujours un défi quotidien dans un nombre croissant de ménages. D’importants mouvements sociaux, notamment la grève du personnel de santé, la grogne des enseignants du premier degré, les mouvements des étudiants et des élèves traduisent le malaise profond des togolais et togolaises qui aspirent à être gouverné autrement.
Ces malaises sont engendrés par la mal gouvernance politique, la mauvaise gestion des ressources et la corruption dénoncée par des voies autorisées sur le plan international. Face au front social qui gronde avec raison, il est évident que notre système actuel ne saurait apporter des solutions idoines. C’est pourquoi il est temps d’amorcer le changement d’hommes et de vision à la tête du Togo.
L’an 2012 nous offre cette occasion avec les élections législatives et surtout locales, les toutes premières depuis le début du processus démocratique. Les élections de 2012 doivent être l’occasion d’organiser des scrutins transparents et démocratiques afin de faire triompher enfin la vérité des urnes permettant l’émergence d’une Assemblée nationale capable de contrôler l’action gouvernementale, et l’élection d’élus locaux qui reflètent les suffrages de la population. Pour ce faire, nous devons inévitablement mettre en œuvre les réformes constitutionnelles et institutionnelles préconisées par l’APG.
L’an 2012 est également l’année des incertitudes quant à la réalisation des réformes. Pour les éviter, la CDPA invite donc toute la classe politique à accorder la plus grande importance au dialogue notamment au sein du CPDC. Pour que ce énième dialogue débouche sur un cadre institutionnel équilibré et prenne en compte la volonté démocratiquement exprimée par le peuple souverain du Togo lors du référendum de 1992, il doit être empreint de sincérité et de sérieux ; toute décision qu’il préconisera doit être consensuelle.
L’alternance politique doit être une réalité au Togo et c’est en 2012 que nous devons y poser ses jalons. Le peuple togolais doit aborder cette perspective politique avec détermination. Cela appelle, de sa part une lucidité dans le choix de ses élus ; son vote doit se faire en toute indépendance, sans pressions et sans achat de conscience. C’est le prix à payer pour avoir des représentants capables de relever le défi démocratique et de contribuer à enrayer la pauvreté dans notre pays.
Plus que jamais, le peuple togolais aspire au changement, et, la nécessité de ce changement impose au premier responsable du pays de faire montre de courage politique et de patriotisme en inaugurant l’ère de l’alternance politique dès 2015. Refuser d’accepter cette voie, c’est opter pour toutes les incertitudes et pour lui et pour les Togolais Finalement, il nous revient à tous de faire de 2012, une année de tous les dangers ou celle de tous les espoirs. La CDPA en ce qui la concerne, reste déterminée à œuvrer à relever les nombreux défis qui s’annoncent et se tient prête à accompagner le peuple dans sa lutte, pour un avenir meilleur. Bonne et Heureuse Année 2012.
Léopold Messan GNININVI

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