En dépit des cris de lamentation des populations et des acteurs de la société civile, les formations sanitaires publiques continuent de manquer d’équipements adaptés. Non seulement les installations croupissent dans un état de délabrement mais aussi, le plateau technique se révèle dégarni. Même dans la plus grande structure de référence du pays qu’est le CHU Sylvanus Olympio, la situation impacte négativement les traitements.

Les actes forts allant dans le sens de l’amélioration significative du système de santé que le candidat Faure Gnassingbé a promis poser au cours de son nouveau mandat, se font toujours désirer 2 ans après sa réélection pour 5 ans. En dehors du démarrage du chantier de construction de l’hôpital St Pérégrin qui évolue à pas de caméléon et du réaménagement de quelques locaux de certaines formations sanitaires publiques, rien de tangible n’est observé sur le terrain. Pour s’offrir des soins de qualité, les Togolais se voient obligés de se rendre dans les cliniques privées. Or la situation précaire de la population ne permet pas à la grande majorité de s’y rendre. Déjà le payement des frais de consultation et de traitement même dans les formations publiques, constituent pour nombre d’entre eux de la mer à boire. Il n’est un secret pour personne que les maladies cardio-vasculaires et autres nécessitant une prise en charge technique rapide sont courantes. Ceux qui en souffrent et sont évacués vers les formations sanitaires publiques voient leur chance de guérison s’amoindrir du fait du manque cruel de matériels techniques adaptés pour le traitement des maladies du genre dont les interventions nécessitent un matériel de pointe et du personnel hautement qualifié. Or le Togo fait partie des pays où, selon L’OMS, des milliers de gens meurent dans la fleur de l’âge, entre 40 et 50 ans. La majorité est exposée à un mode de vie obésogène et athérogène et entrent rapidement dans la maladie cardiovasculaire faute d’un accès suffisant à la prévention et aux traitements. Le pays ne disposant pas d’assez de moyens en la matière dans ses hôpitaux publics, le pire est à redouter à tout moment. Au-delà du nombre insuffisants de médecins qualifiés pour traiter ces types de maladies, à savoir, les accidents cardiovasculaires et les hémorragies internes, il y a le problème de moyens techniques. Selon des sources dignes de foi, les maux qui gangrènent les hôpitaux togolais sont nombreux.

 Il s’agit, entre autres, du «manque d’hygiène, l’équipement défectueux, absence de certains médicaments essentiels au lit du malade, limite de la maintenance hospitalière, manque de personnel soignant». « Les blocs opératoires sont dans un état déplorable : insalubrité, portes défaillantes permettant l’accès aux mouches et autres insectes jusque dans les salles opératoires, pinces et ciseaux émoussés, lavage chirurgical des mains avec des sachets de « pure water » etc… Opérer un seul malade devient un parcours du combattant et c’est grâce au soutien de certains partenaires étrangers qu’un minimum d’équipements est encore disponible pour faire fonctionner les blocs opératoires », selon le Syndicat des praticiens hospitaliers du Togo (Synphot). Le pays est particulièrement souséquipé en imagerie médicale. En dehors du CHU Campus où un scanner est nouvellement installé, les appareils sont rares et le plus souvent hors service. Ce qui entraîne des conséquences dramatiques. Selon le Ministre de la santé, pour résoudre le problème, il faut revoir le système de santé. « Nous avons besoin d’un système de santé de base solide et résilient. C’est-à-dire : des dispensaires, hôpitaux de districts, hôpitaux régionaux solides.

C’est seulement à cette condition qu’un hôpital de haut standing sera viable. Sans un système médical de base, les structures de top niveau sont submergées par les problèmes mineurs », a indiqué Prof Moustafa Mijiyawa. Mais force est de constater que sur le terrain aucun effort notable en direction de l’implantation de ce système de santé de base solide et résilient dont parle le ministre n’est perceptible. Conséquences : Avec les appareils en mauvais état, les radiologues éprouvent d’énormes difficultés à interpréter correctement les résultats. Parfois, pour faire les scanners les patients sont redirigés vers les hôpitaux privés, là où ils coûtent plus cher. A l’intérieur du pays, les patients traversent la frontière pour se faire prendre en charge dans les pays voisins. Tout porte à croire que le pays préfère de loin, l’injection des maigres moyens disponibles dans l’organisation des sommets internationaux qui, dit-on, ne rapportent rien aux Togolais.

La lanterne

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