« Les portes du dialogue demeurent ouvertes », a affirmé mercredi, Pascal Bodjona, le ministre de l’administration territoriale et porte-parole du gouvernement, suite à des manifestations à Lomé à l’appel du Collectif « Sauvons le Togo ».
Ce Collectif a déclenché trois jours de manifestations. Elles ont démarré mardi par une marche suivie de sit-in à Dékon à laquelle ont pris part des milliers de partisans et sympathisants de ce collectif. Certains manifestants ont même passé la nuit sur cette place.
Mercredi, les manifestants ont été vite dispersés par des forces de l’ordre à coups de gaz lacrymogène.
Quelque 119 blessés dont 56 cas graves ont été enregistrés et 78 personnes interpellées pour ces deux jours, selon le Collectif « Sauvons le Togo ».
Pour le ministre de la sécurité, le Colonel Gnama Latta, 22 policiers ont été blessés, 17 civils également et trois véhicules cassés.
« Nous l’avons réaffirmé à plusieurs reprises. Les portes du dialogue demeurent ouvertes. La violence ne peut pas résoudre le problème », a déclaré à des journalistes le ministre de l’administration territoriale.
« A tous les dialogues, certains ont eu à répondre, d’autres jusqu’à ce jour, n’ont pas accepté d’aller de façon pleine aux discussions. Il y a des raisons qui sont évoquées, mais ces raisons ne peuvent pas justifier le refus absolu de rester à une table de discussion », a indiqué M.Bodjona.
« Les revendications du Collectif n’ont pas été envoyées au gouvernement, à ce que je sache. Il s’agit des points que nous connaissons. Tous ces points ne sont pas des sujets tabous. Ils peuvent faire l’objet de discussions. Et on ne peut pas discuter dans une atmosphère aussi délétère. Il faut que chacun puisse mettre la bonne volonté, pour que nous puissions ensemble régler nos contradictions », a souligne le ministre.
Le Collectif « Sauvons le Togo » exige notamment le retour à la Constitution du 14 octobre 1992, l’abrogation immédiate et sans condition des deux lois adoptées par l’Assemblée nationale et la mise en œuvre effective des recommandations du Rapport de la CNDH sur la torture notamment par la poursuite, le jugement et la condamnation des auteurs d’actes de tortures.
« Mais qui va abroger ces textes ? Concernant le code électoral, il faut peut-être l’améliorer, il faut le départir de tout ce qui peut créer problème. Si des recommandations nouvelles viennent pour que cette loi électorale puisse être améliorée au cours des discussions, cela sera fait. Et comme je le dis, toute loi qui doit être améliorée, fera l’objet de modification », a précisé M.Bodjona.
« Même si nous devons retourner dans les dispositions de la constitution de 1992, cela doit faire aussi l’objet d’une révision constitutionnelle. Ce n’est pas par un décret qu’on retournera à la constitution de 1992. Je pense que tous ces sujets peuvent être discutés. Ce ne sont pas des sujets tabous », a-t-il poursuivi.
Pour le ministre, » la tension doit baisser, car nous sommes tous des acteurs politiques. Nous ferons de ce pays, ce que nous voulons. Il faut que chacun s’inscrive dans la totale voie de l’apaisement ».
« En dehors de la voie du dialogue et de la concertation, aucune voie ne serait être privilégiée pour résoudre nos contradictions », a-t-il ajouté.
Le collectif « Sauvons le Togo » poursuit ses manifestations demain. Les membres de ce Collectif ont annoncé ce mercredi lors d’une conférence de presse, une série de manifestations dont la journée « Togo mort » vendredi prochain. FIN
Junior AUREL
savoirnews.net