Les évènements se sont accélérés jeudi 19 avril au Mali, avec le départ en exil de l’ex-président Amadou Toumani Touré, qui a trouvé refuge au Sénégal voisin. Celui qu’on surnomme ATT a quitté Bamako, accompagné de sa famille, à bord de l’avion présidentiel sénégalais, en compagnie du ministre sénégalais des Affaires étrangères Alioune Badara Cissé, selon des sources concordantes.
 
Toujours d’après des sources concordantes, ATT a été confronté à l’aéroport de Bamako à des soldats mécontents de lui, qui voulaient s’opposer à son départ du Mali.
Touré était « serein »
 
Cependant, ATT et ses proches sont finalement arrivés à Dakar jeudi vers 23h30 locales. Amadou Toumani Touré « était serein, il était avec toute sa famille », forte « d’une quinzaine de personnes », il a été installé dans une résidence dakaroise réservée aux hôtes de marque du Sénégal, a affirmé le porte-parole du président sénégalais Macky Sall.
 
Il n’était pas immédiatement possible de savoir si ATT, allait demeurer au Sénégal ou y résider temporairement avant d’aller vers une autre destination.
Libération de proches d’ATT
 
Son départ de Bamako a quasiment coïncidé avec la libération de responsables civils et militaires – 22 au total – arrêtés en début de semaine, et que la gendarmerie affirme toujours sous le coup d’enquêtes et susceptibles de poursuites judiciaires, assurant que des armes ont été découvertes chez certains d’entre eux.
 
La plupart de ces responsables ont été ou sont considérés comme ses proches. Parmi eux, on compte l’ex-Premier ministre Modibo Sidibé, l’ex-ministre Soumaïla Cissé, l’avocat, député et homme politique Kassoum Tapo ou encore le responsable de patronat et leader politique Tièman Coulibaly.
Les putschistes ont autorisé ce départ
 
Selon une source militaire, la famille Touré a quitté le Mali « avec l’accord du capitaine Amadou Haya Sanogo », chef des putschistes qui, officieusement, étaient opposés au départ à l’étranger d’ATT. Ils envisageaient contre lui « des poursuites judiciaires pour haute trahison et malversation financière ». Finalement, « le capitaine (Sanogo) a ordonné qu’on l’autorise à partir », a précisé la source militaire, sans plus de détails.
 
Porté au pouvoir par un coup d’Etat en mars 1991, ATT, un militaire, avait dirigé une transition avant de rendre le pouvoir aux civils. Il avait ensuite été élu président en 2002, réélu en 2007 et devait quitter le pouvoir en juin prochain à l’issue de ses deux mandats maximum légaux.
 
Il a été renversé le 22 mars, à cinq semaines de la présidentielle, par des militaires qui l’accusaient d’incurie dans la gestion de la crise en cours depuis mi-janvier dans le nord du Mali.
 
Cette vaste région naturelle en majorité désertique, qui représente la moitié du pays, est tombée fin mars-début avril sous le contrôle de rebelles touareg appuyés par divers mouvements armés, dont des islamistes.
 
Le nouveau gouvernement attendu
 
Le 6 avril, un accord sur le retour à l’ordre constitutionnel au Mali a été arraché à la junte par la médiation. Se sont alors mises en place des institutions de transition. L’ex-président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, 70 ans, a été investi chef de l’Etat par intérim le 12 avril. Il a désigné mardi l’astrophysicien de renommée mondiale Cheick Modibo Diarra, 60 ans, comme Premier ministre avec pour mission de former un gouvernement d’union nationale, et s’attaquer en priorité à la crise dans le Nord.
 
AFP /nouvel obs
 

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