La Cédéao a donné des instructions pour faire lever « immédiatement » l’embargo total de cette organisation contre le Mali, après un accord avec la junte.
La junte militaire au Mali s’est engagée vendredi 6 avril dans la soirée à remettre le pouvoir aux civils dans le cadre d’un accord avec la Cédéao, qui a menacé de recourir à la force pour préserver « l’intégrité territoriale » du pays après la déclaration d’indépendance du territoire de l' »Azawad », au Nord, par un mouvement de la rebellion touareg.
 
« Nous sommes parvenus à un accord, accord qui permettra dans les heures et les jours à venir de mettre effectivement en place les organes prévus par la Constitution et qui fonctionneront de manière régulière », a annoncé à la télévision publique ORTM le ministre burkinabè des Affaires étrangère, Djibrill Bassolè, au nom de la la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
 
Il s’exprimait à Kati, le QG de la junte, près de Bamako, après la lecture par le chef de la junte malienne, le capitaine Amadou Sanogo, de l’intégralité de « l’accord-cadre » de cinq pages prévoyant un président intérimaire en la personne du président de l’Assemblée nationale, un Premier ministre et un gouvernement de transition ainsi qu’une future loi d’amnistie pour les putschistes.
 
Le parlement malien (monocaméral) est actuellement présidé par Dioncounda Traoré, qui était vendredi soir à l’étranger, d’après diverses sources.
Elections dans 40 jours
 
L’accord stipule encore que le président intérimaire aura « comme mission d’organiser une élection présidentielle dans le délai constitutionnel de 40 jours ».
 
La Cédéao a également demandé que le président malien Amadou Toumani Touré, renversé le 22 mars par la junte, soit protégé et libre du choix de sa résidence, a ajouté le ministre burkinabè, représentant du médiateur dans la crise malienne.
Levée des sanctions
 
Le président en exercice de la Cédéao, l’Ivoirien Alassane Ouattara, a demandé la levée « immédiate » des sanctions de cette organisation contre le Mali à la suite de l’accord, a encore annoncé M. Bassolé. La Cédéao a imposé un embargo diplomatique et économique total au Mali. Réunie à Abuja, la capitale nigériane, la Cédéao a menacé d’autre part vendredi de recourir à la force pour préserver « l’intégrité territoriale » du Mali après la déclaration d’indépendance du territoire de l' »Azawad », qu’elle rejette totalement.
Proclamation unilatérale d’indépendance de l’Azawad
 
Dans un communiqué, elle « rappelle à tous les groupes armés du Nord du Mali que le Mali est ‘un et indivisible’ et qu’elle usera de tous les moyens, y compris le recours à la force, pour assurer l’intégrité territoriale du Mali ».
 
L’organisation ouest-africaine – 15 membres, Mali compris- envisage depuis le coup d’Etat d’y envoyer une force militaire de 2.000 à 3.000 hommes. Les chefs d’état-major des armées de la Cédéao, réunis jeudi à Abidjan, ont élaboré un « mandat » pour cette force, qui reste à valider par les chefs d’Etat.
 
La Cédéao « dénonce » et juge « nulle » la proclamation de l’indépendance de l’Azawad, vaste zone dominée par des groupes armés islamistes et criminels, selon les termes de son communiqué. Elle « réaffirme son attachement à l’unité et à l’intégrité territoriale » du Mali.
 
La proclamation de l’indépendance de l’Azawad a renforcé la confusion règnant dans cette vaste zone, au bord du « désastre humanitaire », qui compte plus de 210.000 réfugiés et déplacés depuis le déclenchement de la rébellion du MNLA mi-janvier.
 
AFP/nouvel obs
 

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