La crise malienne est profonde, difficile à résoudre. Plusieurs personnalités ont essayé en vain. Du président en exercice de l’Union Africaine, Macky Sall, au président en exercice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Nana Akufo Addo, en passant par l’ancien président du Nigeria, Goodluck Jonathan, et le président de la Commission de la CEDEAO, Jean Claude Brou, personne n’arrive à trouver un accord avec la junte malienne. Et cela fait plus d’un an que le statuquo dure. Les nouvelles autorités maliennes résistent malgré les sanctions de la CEDEAO. A cause de l’interdépendance des économies, le Mali n’est pas le seul à subir les conséquences desdites sanctions. C’est toute la sous-région qui est affectée, même si c’est dans une moindre mesure. Pour sortir définitivement de l’ornière, la junte veut un médiateur qui lui paraît crédible. Et c’est Faure Gnassingbé qui est sollicité.

Faure Gnassingbé ou le champion de la médiation

Tout est parti de la visite effectuée le 4 mai à Lomé par le ministre malien des Affaires Etrangères, Abdoulaye Diop. A la sortie de l’audience à lui accordée par son homologue togolais, Pr Robert Dussey, le diplomate malien a été clair. « Nous avons, au nom du président de la Transition, sollicité le président Faure Gnassingbé pour faciliter le dialogue avec les acteurs régionaux et plus largement le dialogue avec l’ensemble de la Communauté internationale pour trouver un compromis pouvant nous permettre de sortir de la crise », a-t-il indiqué. Pour le Pr Robert Dussey, le chef de l’Etat est prêt à accompagner le Mali dans la résolution de cette crise qui s’enlise. Selon plusieurs observateurs, le choix du Togo est une bonne initiative. Faure Gnassingbé est le doyen des chefs d’Etat de la CEDEAO en termes du nombre d’années au pouvoir et il maîtrise mieux les rouages diplomatiques. Il est déjà intervenu dans la résolution de plusieurs crises dont la succession d’Idriss Déby au Tchad en avril 2021. Et si les Maliens lui font appel, c’est qu’ils se disent qu’avec lui leur vision peut être acceptée par la CEDEAO et la Communauté internationale. A en croire Alain Foka, la CEDEAO est disposée à ménager Assimi Goïta et ses hommes, mais il faut que ces derniers aussi fassent des concessions salutaires. Une transition de 5 ans n’est pas indispensable. Le choix de Faure Gnassingbé est donc une stratégie pour la junte de ne pas se faire dribler par la CEDEAO lorsqu’elle cèdera le pouvoir aux civils. On le voit très bien, la junte et la CEDEAO sont réconciliables. Même si chaque partie bombe le torse, et c’est de bonne guerre, personne ne veut plus voir cette crise perdurer. Tout le monde en a marre. Les conditions sont donc réunies pour que le chef de l’Etat togolais réussisse sa médiation. Comme le dit l’adage, « nul n’est prophète chez soi », Faure Gnassingbé, décrié en interne par ses compatriotes, brille de mille feux malgré tout dans la sous-région et à l’international.

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