Tchakoura-Bode_Napo-Tchein


Faure Gnassingbé fait courir le risque d’une nouvelle rupture du Togo avec la communauté internationale


Depuis plus de deux semaines,la Communauté internationale a rompu avec le silence face à la déflagration alarmante de la vie socio-politique au Togo.
 
C’est d’abord l’Union Européenne qui a donné le ton le 11 février en conditionnant tout financement des prochaines législatives par un dialogue sincère entre le pouvoir et l’opposition et surtout la mise en œuvre des recommandations de ses missions d’observation des élections de 2007 et 2010. Deux jours plus tard, c’est le Parti Socialiste français au pouvoir qui enfonce le clou. Le PS parle d’arrestations arbitraires des opposants et exige leur libération immédiate. Le PS trouve carrément que « la démocratie est bafouée au Togo ». La semaine dernière, Amnesty International a rendu publique une déclaration accablante sur les arrestations d’opposants et leurs conditions de détention « contraires au droit international ».
 
En Allemagne, le parti au pouvoir le SPD trouve qu’il y a un conflit en préparation au Togo et exige aussi « la libération immédiate et sans condition des opposants arrêtés ». Le confrère français « La Lettredu Continent » dans sa parution du jeudi 21 février, a révélé que c’est bien le pouvoir qui est derrière les incendies des marchés de Kara et de Lomé.
 
Malgré tout ce concert de condamnations du pouvoir, Faure Gnassingbé ne semble ébranlé outre mesure en témoigne l’adoption de la loi liberticide de musèlement de la presse et les arrestations d’autres opposants notamment Napo Tchein de l’ANC et Tchakoura Bode du PSR.
 
A cette allure, il n’est pas exclu que le Togo soit à nouveau mis le ban de la communauté internationale comme en 1993 pour « déficit de démocratie ». Aujourd’hui, tous les signaux sont au rouge face aux attitudes rétrogrades de l’enfant de Eyadèma. Les principaux décideurs de l’UE sontla Franceet l’Allemagne. Lorsque ces pays etla Commissionde l’UE à Bruxelles sont exaspérés par les agissements du pouvoir, c’est clair que tout est encore possible contre le Togo.
 
Le Togo coupé de la coopération internationale, comme de 1993 à 2007, l’entêtement de Faure Gnassingbé fait craindre le pire pour les populations déjà déboussolées et meurtries par les 50 ans de règne dévastateur des Gnassingbé.
 
Kokou AGBEMEBIO
 
Le Correcteur N° 416 du 25 février 2013