boulevard_malfakassa


De l’eau, de la boue, de larges fosses avec des pierres par endroit et de petits ponts incertains réalisés à base de sable mis en sacs par certains riverains, bref une piste défoncée par les camions gros porteurs, voilà comment se présente le boulevard Malfakassa. De jour comme de nuit, en saison sèche ou pluvieuse, ce boulevard qui s’étend du quartier Bè-Kpota pour joindre le quartier Adakpamé est dans un état de délabrement total, pour ses usagers c’est un parcours de combattant. Un petit tour dans le quartier Adakpamé,vous laissera perplexe.
 
‘’La route du développement passe par le développement de la route’’ dit-on souvent. Il n’est donc plus aujourd’hui un secret pour personne que le gouvernement togolais a entamé depuis quatre(4) ans maintenant sa politique des grands travaux avec la mise en place des infrastructures surtout dans le secteur routier.
 
Pour cette perspective, et à coup de plusieurs milliards de nos francs, le gouvernement togolais a lancé depuis le mois de février 2010 sa politique des grands travaux routiers. Pour la seule année de 2013, 414 milliards de Fcfa sont avalés par le secteur routier contre 408,5 milliards de Fcfa pour l’année en cours.
 
De tous les coins du pays, plus d’une vingtaine de chantiers sont ouverts. Que ce soit dans la zone nord de Lomé ou à l’intérieur du pays.
 
Tout cet argent vient en partie du contribuable togolais et par conséquent tous devraient en profiter quelle que soit la zone ou quartier de résidence.
Mais tout porte à croire que cette modernisation du secteur routier au Togo se fait sous deux poids deux mesures et c’est peut être ce que pourraient penser les usagers du boulevard Malfakassa.
 
Pour ceux–ci, c’est la croix et la bannière en tout le temps, ensoleillé ou pluvieux, le boulevard Malfakassa est dans un état de délabrement très avancé et est difficilement praticable.
C’est l’un des boulevards que l’on pourrait qualifier de ‘’nœud’’ pour son nombre assez important d’usagers qu’il enregistre mais surtout pour sa situation géographique puisque cette voie sert de canal entre la banlieue Sud-est de Lomé et toute la zone Portuaire, ou encore la ville de Lomé.
 
La circulation sur cette voie nécessite toute une autre maîtrise puisqu’une simple imprudence balance l’usager soit dans l’eau ou au pire des cas c’est un accident qui est enregistré, situation très fréquente. Lors de nos prises d’images du boulevard Malfakassa ou boulevard de la honte selon certain, un conducteur de taxi moto nous dépassa et lança : « c’est une voie principale ce boulevard.
 
Prenez les images et allez leur montrer l’état défectueux dans lequel il se trouve», et à un autre d’ajouter «quand il s’agit de faire la campagne électorale, ils savent que ce boulevard ou le quartier Adakpamé existe, bientôt 2015 on les attend dans l’eau et dans la boue ».
 
Nombreux sont ces riverains qui déplorent l’état dans lequel se trouve ce boulevard qui semble ne pas être dans l’agenda du ministère des travaux publics. Certains même vont jusqu’à dire que les voies qui mènent vers les zones où résident les barons du pouvoir où encore les quartiers taxés de fief du pouvoir à l’instar du quartier Agoé Nyivé, Agbalépédo son privilégiées.
 
Tout ceci amène à se poser la question de savoir : Si la modernisation du secteur routier se fait selon l’humeur du gouvernement ou la position géographique de certaines autorités?
Lors du démarrage des grands travaux, beaucoup étaient les usagers surtout ceux du boulevard Malfakassa qui pensaient que leurs peines allaient être soulagés.
 
Ils se réjouissaient d’avance qu’ils se passeront des ‘’nids de poules’’ très fréquents sur tous les artères de Lomé. Mais ce ne serait qu’un rêve.
 
Malgré qu’elle représente un véritable tournant et malgré qu’elle soit très pratiquée, cette voie est restée dans les oubliettes. La preuve ! Trois(3) grands chantiers d’envergures ont été ouverts et pratiquement achevés parmi lesquels le petit et le grand contournement de Lomé.
La grande partie de ces chantiers de larges voies convergent vers la zone nord de Lomé, des zones où la circulation est moins dense ou même oubliées et au même moment, les endroits où la circulation est assez consistante sont laissés pour compte.
 
Cet état défectueux du boulevard Malfakassa est aussi dû à la démission de certaines personnes dont le chef MAGLO d’Adakpamé et les membres du Comité de Développement du Quartier (CDQ) selon la population du quartier d’Adakpamé.
 
Pour cette population le chef et les responsables du comité de développement du quartier, ont lors de la construction de la voie appelée grand contournement qui joint le rond point CIMAO au golf club à Agoè en passant par un endroit du boulevard Malfakassa, vendu les sables qui y étaient extrait à 25000f Cfa le camion.
 
Selon les riverains, ce sable, au lieu d’être vendu, pouvait servir à remblayer la chaussée. Ceci pourrait le rendre au moins praticable pour tous.
 
Notons en passant que le projet dénommé Projet d’Urgence de Réhabilitation des Infrastructures et des Services Electriques PURISE a aussi confié depuis près de deux( 2)ans maintenant le draînage des eaux pluviales des quartiers Adakpamé, Akodéssewa Kponou à l’entreprise Encotra.
 
Il s’agirait de la Construction de trois collecteurs fermés et des caniveaux ouverts dans les rues. Le draînage des eaux pluviales des quartiers Adakpamé, Akodésséwa Kponou en contrebas du centre de santé sera assuré par la construction des caniveaux capteurs et des collecteurs exutoires visant à évacuer les eaux vers le lit du fleuve Zio.
 
Le ministre des grands chantiers du gouvernement (ministre des travaux publics) en la personne de GNONFAM Nisao est donc interpellé. La construction des routes doit profiter à tous le monde et non à une minorité comme cela se remarque dans tous les axes de notre pays.
 
Revoir donc cette voie et l’aménager au minimum, tel est le souci des usagers du boulevard Malfakassa. Sinon le boulevard Malfakassa risque de ressembler à ces monts qui portent son nom. Malfakassa répond au nom de cette montagne rocailleuse et abrupte qui se situe dans la chaîne de l’Atakora qui traverse le pays en son centre. Un boulevard qui porte son nom ne devrait pas incarner ses caractéristiques physiques.
 
Richard AZIAGUE
 
Indépendant Express
 

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