Ministre de l’Economie et des Finances depuis 2007, Adji Otèth Ayassor est l’un des incontournables du nouveau pouvoir de Faure Gnassingbé. Détenant le cordon de la bourse, il est présent dans tous les domaines et tente de faire ses affaires dans ce qu’on appelle ici « le Togo en chantier ». Une forte présence qui polluerait actuellement les relations entre lui et son collègue des Travaux publics, Tchamdja Andjo.

 
Enseignant à l’université et Secrétaire général à la Présidence de la République, Adji Otèth Ayassor est parachuté en 2007 à la tête du ministère de l’Economie et des Finances en remplacement de Payadowa Boukpessi, remercié après plus de 15 ans de présence au gouvernement. En un rien de temps, M. Ayassor est devenu incontournable dans le sérail. Celui qui était présenté comme un homme rigoureux ayant la crainte de la chose publique, ne jure aujourd’hui que par le chef de l’Etat. Il n’a que faire du Premier ministre et de tous ses collègues, et mène par le bout du nez tous les hommes d’affaires togolais auxquels l’Etat doit de l’argent. Pendant ce temps, il fait ses propres affaires, à l’image de l’autre égérie du chef de l’Etat qu’il appelle affectueusement « Maman ». Et les chantiers actuels sont des occasions bénites.
 
Selon les informations, il existe dans chaque ministère une commission interne des marchés qui procède à l’étude des marchés à offrir sous la forme d’appel d’offre ou sous  consultation. Après évaluation des entreprises, le comité interne transmet le dossier au ministre Ayassor dont dépend la Direction nationale du contrôle des marchés publics (Dncmp). Il est donc libre de valider ou d’invalider l’attribution suivant ses intérêts. Et si les conclusions de la commission interne ne lui plaisent pas, il engage une nouvelle consultation et attribue le marché à une entreprise de son choix. Dans certains cas, tout se règle entre le ministre à la rigueur sélective et le chef de l’Etat, le département concerné et le chef de gouvernement étant souvent mis devant le fait accompli. Bref, c’est lui fait la loi, organise et distribue les marchés comme il veut.
 
Par exemple, pour le projet de contournement de la faille d’Alédjo qui va coûter plusieurs milliards de FCFA, le marché aurait été conclu entre Ayassor et les Chinois. Des indiscrétions, c’est la même entreprise qui a soumissionné, qui a étudié la faisabilité, exécute, contrôle et va évaluer. Ce qui est tout à fait contraire aux lois des marchés et des travaux publics. Une procédure qui n’exclut pas des surfacturations.
 
Cette démarche solitaire du ministre des Finances dans l’attribution du marché serait décriée par son  collègue des Travaux publics, Andjo Tchamdja. L’ancien ministre avec Eyadema serait révolté par la manière dont le côté financier des grands travaux à la togolaise est géré. « Un bras de fer oppose Ayassor à Tchamdja. Les deux ministres se sont récemment chamaillés lors d’un conseil des ministres. Ils ont échangé des mots pas très courtois. La gestion en vase clos de l’attribution des marchés par le ministre de l’Economie et des Finances en était la pomme de discorde », confie une source.
 
Il nous revient que c’est un climat délétère qui règne depuis quelques semaines au conseil des ministres. Si les ministres UFC se murent régulièrement dans un silence bruyant à cause de leur non maîtrise des dossiers, beaucoup d’« amis » de Faure Gnassingbé n’entretiennent plus de bons rapports et se regardent souvent en chiens de faïence.
 
Coco T.
 
source: liberté hebdo togo

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