Déclenchée le 05 octobre 1990 par la jeunesse togolaise dans son immense majorité, la contestation du régime autocratique togolais qui avait enclenché le processus de démocratisation du Togo courant 2020, trois décennies. Après donc trente années de lutte pour le changement de régime tel que revendiqué par le peuple, le combat pour la démocratisation du Togo, n’a nullement comblé les espoirs des Togolais dont la déception dépasse toutes les mesures. Des complaintes d’un amour perdu, cette déception des Togolais est plutôt pharaonique.

Dans cette lutte pour la démocratisation du Togo, pétris de populisme et de démagogie, d’arguments gazeux parfois vaseux, les leaders de l’opposition, dans leur majorité, ont souvent fonctionné sur des abrégés, des arguments à courte vue pour opérer dans l’impertinence caractérielle de stratégies non appropriées et dans l’endoctrinement carentiel d’égo acariâtre pour s’autodétruire au détriment du changement démocratique. De ce schéma caractéristique de rapport de pharisaïsme entre les membres de cette classe politique dite opposition, l’impuissance ne peut que pavoiser chez celle-ci, la faiblesse devra donc commander ses instincts pour nourrir la dictature qui se maintient en place.

Voilà donc tente ans que les Togolais toujours dans la désespérance et la résignation, aspirent à la liberté, à la démocratie, à l’Etat de droit et au progrès économique et social. Aujourd’hui, inquiets à juste titre, s’il est à considérer toutes les occasions manquées pour l’aboutissement heureux et pacifique de la lutte et la stratégie de conservation du pouvoir pratiquée par le régime en place, les Togolais attendent la peur dans l’âme, l’issue de cette impasse. Alors que le pouvoir en place a montré depuis des lustres, les limites de sa gouvernance carentielle et l’usure spatio-temporelle de sa politique vicieuse et virale, on s’active toujours au sommet de l’Etat à travers des menées sarcastiques pour promouvoir et faire pérenniser dans la déchéance intellectuelle, les fausses valeurs au grand dam de la bienséance. Or, un changement de mentalité devrait s’imposer de droit.

Ostensiblement, par la formation des hommes, leurs qualités intellectuelles et morales, le sens de responsabilité, la noblesse de leurs sentiments, la gouvernance politique par ailleurs, reste une valeur intrinsèquement inhérente au bien être communautaire et social. Mais, quand cette propédeutique manque dans l’édification des hommes qui tiennent entre leurs mains le destin d’un peuple, la déficience de l’autorité de l’Etat dans la banqueroute de la gouvernance, provoque l’affaissement de la Nation. Ce schéma de déséquilibre sociopolitique qui impose au peuple togolais, des équations à plusieurs inconnues, décrit le désastre politique et le type de personnalités qui régentent la cité togolaise.

Sans ambages, la justice et l’équité constituent un ensemble de principes et de réalités qui sans conteste, demeure le fondement référentiel de la qualité d’une organisation sociale. Or, dans le contexte togolais, le mode de régulation de la vie publique est gravement racorni dans des stupidités conceptuelles de vengeance et de règlement de compte. Alors, pulvérisé de honte à travers une imputation de gouvernance dans des herses de la fadaise et de la pantalonnade de la torréfaction immorale des textes et des lois que le peuple s’est librement donnés, le pays geint toujours sous le poids de l’autoritarisme de la clique d’écumeurs aux commandes de l’Etat et peine à se tailler une place au sein des nations modernes, civilisées, évoluées.

Les gesticulations de la tyrannie du clan au pouvoir pour tenter vainement de se doter d’un mérite qui cruellement, lui fait défaut, sont dans la prestidigitation des lois dont elle s’autorise. Le Prince de la République se met en vitrine des répugnances, des atrocités, des répulsions avec une visée de gouvernance hideuse. Le maraudage des textes lui ressemble en ce que les idées de la veille font les mœurs de demain. Ce contexte grincheux, ne saurait favoriser la réussite de la concorde civile sur la base de la confiance si l’on n’est pas à même

de trouver des approches concertées dans la recherche de solution à la crise politique togolaise qui se prolonge au fil des années respecter.

Celui qui un soir de février 2005, a été imposé aux Togolais dans l’illégalité constitutionnelle, dans la transgression et la transmutation de la loi fondamentale de la République est une controverse historique qui dans la boulimie du pouvoir, s’exhibe cyniquement dans la conservation de la couronne délustrée de sang par la tragédie de la récusation et du révisionnisme des crimes de masse en se soustrayant au travers des subterfuges obscènes et honteux, de la mise en œuvre des dispositions et des mesures de rachat de la République.

Tous les Togolais qui, dans la sottise des mœurs, croient aux sornettes qu’on ne cesse de leur répéter que l’existence se mérite dans le contentement de l’insignifiant, sont empiffrés dans une vilénie infernale pour se faire frapper irréversiblement de malheur. Car, si l’existence se mérite dans le contentement de l’insignifiant, ceux qui s’accrochent désespérément aux valeurs rétrogrades et fausses, n’auront pas à se tailler la part du lion dans une République déguenillée pour vivre impunément dans l’aisance voluptueuse. C’est donc à travers ces idéologies minimalistes qui maintiennent dans le déclin et dans l’agonie ce pays que, imbus d’arrogance et de fierté égoïste, les néoconservateurs s’affirment pour mépriser davantage un peuple meurtri et affamé.

S’il est donc évident que c’est en ces idéologies que dans le silence, le peuple togolais trépasse, il est alors d’une urgence capitale que les Togolais se dressent dans un engagement ferme et péremptoire et dans le feu de l’adversité pour refuser à tout jamais, la renaissance en carton !

Peter SossouTriangle des enjeux

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