La 57ème Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est tenue le 7 septembre 2020 à Niamey au Niger. Neuf (9) chefs d’États étaient présents à cette conférence. Quatre autres présidents se sont fait représentés à cette session par leurs ministres des affaires étrangères.

Le président de la République fédérale du Nigeria, Muhammadu Buhari n’a pas raté ses pairs. Il a jeté le pavé dans la marre des chefs d’États suspects ou positifs au troisième mandant ou plus.

« Le président Buhari demande aux dirigeants ouest-africains d’arrêter d’allonger leur mandat, affirmant que cela devient une source de problèmes. En tant que dirigeants de nos États membres individuels de la CEDEAO, nous devons adhérer aux dispositions constitutionnelles de nos pays, en particulier sur la limitation des mandats. C’est un domaine qui génère des crises et des tensions politiques dans notre sous-région. Cet appel à la retenue est lié à la nécessité de garantir des élections libres, justes et crédibles. Cela doit être le fondement de la démocratie dans notre sous-région, tout comme la nécessité de respecter l’état de droit » a rapporté Garba Shehu, le porte-parole du président Buhari.

Un message clair et sans ambigüité adressé à tous les présidents et principalement aux président de la république du Togo, Faure Gnassingbé qui est dans son quatrième mandat (2005-2020) à l’Ivoirien Allassane Dramane Ouattara et le Guinéen Alpha Condé qui sont quant ’à eux candidats à un troisième mandant dans leur pays respectif.

Pour le président Buhari, c’est cette volonté à s’éterniser au pouvoir qui crée des tensions et l’instabilité socio-politique dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest.

Au Togo, en Côte d’ivoire, en Guinée ou encore au Mali, les opposants ont déclaré la guerre aux présidents qui ont pour ambition de sauter le verrou de la limitation de mandat de leur pays. Des soulèvements populaires pour la limitation des mandats ont fait des centaines de morts et des milliers de réfugiés politiques.

En Afrique de l’Ouest, c’est le président Togolais Faure Gnassingbé qui tient la palme d’or des présidents qui ont le plus duré au pouvoir ou qui ont fait plus de deux mandats.

Ce morceau joué en live par Buhari à ses pairs, a été déjà passé par leur jeune frère, président de la République de Guinée Bissau, Umaro Sissoco Embaló, qui a estimé lors d’une Visio-conférence il y a quelques jours, que le fait de chercher à briguer un troisième mandant est semblable au coup d’État perpétré contre le président malien Ibrahim Boubacar Keita.

Même si dans les palais des pays concernés on semble dégager la sérénité, ce message du président nigérian a fait et continuera de faire des vagues. Une sortie qui vient renforcer le combat des opposants au troisième mandat.

Pour un développement harmonieux de la région ouest africaine, certains présidents devraient comprendre et faire confiance à la génération future de leurs pays. Le souhait du président Buhari est que tous les États de l’Afrique de l’Ouest s’inscrivent dans cette règle de ne pas faire plus de deux mandats à la tête des pays.  

Le récent coup d’État orchestré par les milliaires au Mali avec à la clé la démission d’Ibrahim Boubacar Kéita doit faire réfléchir les adeptes des mandats à vie en Afrique de l’Ouest.

source : togomedia24.com

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