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Trois mois, jour pour jour, après avoir été mis en liberté provisoire par la justice togolaise, l’ancien PDG d’Elf, Loïk Le Floch-Prigent, révèle sa version des faits. Il affirme avoir dû verser ce qu’il qualifie de «rançon», 50 000 euros aux autorités togolaises. Cette somme est une partie de la caution de six millions d’euros réclamée par la justice. Le Floch-Prigent avait passé cinq mois et dix jours en détention à Lomé, accusé par l’homme d’affaires émirati Abass Youssef de complicité d’escroquerie.
 
Trois mois après sa mise en liberté, Loïk Le Floch-Prigent a décidé de parler. Et s’il se confie aujourd’hui, c’est pour délivrer un certain nombre de certitudes.
 
Première certitude, la justice au Togo n’existe pas : « Nous sommes au Togo dans une dictature. Cette dictature n’a pas de justice. Une fois qu’on a compris ça, on a compris ce dossier ».
 
Deuxième certitude, les accusations portées contre lui sont fausses : « Je ne suis en rien dans cette affaire et d’ailleurs personne ne l’a montré ou démontré, ni ne me l’a dit. »
 
L’ancien PDG d’Elf dénonce une affaire politique
 
Pourquoi, s’il n’est en rien mêlé à cette affaire, son ex-associé l’Émirati Abbas al-Youssef l’a-t-il accusé de complicité avec les escrocs ? « Parce que nous étions en affaires ensemble et qu’il considérait qu’il fallait que l’ensemble du travail que j’avais effectué ne soit pas rémunéré. Donc, c’est une façon élégante de régler ses problèmes d’argent », affirme Loïk Le Floch-Prigent.
 
Reste enfin la dimension politique du dossier, Loïk Le Floch-Prigent est convaincu que cette affaire a été utilisée pour atteindre l’ancien ministre Pascal Bodjona, devenu un adversaire du président Faure Gnassingbé. « La seule chose que l’on m’a demandé, c’est de dire du mal d’un ancien ministre d’Etat qui est incarcéré pas loin de chez moi », affirme-t-il. Ce ministre d’Etat est-il Pascal Bodjona ? « Absolument », répond, catégorique, l’ancien PDG d’Elf.
 
Toujours inculpé
 
Bien que libre, Loïk Le Floch Prigent est toujours inculpé de complicité d’escroquerie. Il estime que cette affaire l’empêche désormais d’exercer son métier de consultant en Afrique.
 
L’ancien PDG d’Elf qualifie de « rançon » la somme qu’il a versée aux autorités togolaises avant sa mise en liberté. Une somme qui explique-t-il a évolué au fil du temps. « La rançon qui m’a été demandée en octobre était de neuf millions de dollars. Puis, ensuite, elle a été baissée à six millions de dollars. Argent dont je ne disposais pas puisque, en tout et pour tout, pendant mes années de présidence, j’ai gagné 1 million d’euros », rapporte l’ancien Loïk Le Floch-Prigent qui affirme que les autorités togolaises « continuent à (lui) demander la différence entre six millions de dollars et 50 000 euros ».
 
« Tant que cette affaire n’est pas clause, je considère que je ne peux plus aller dans les pays de la Cédéao », estime-t-il.
 
rfi
 

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