NAIROBI (Reuters) – L’Onu a décrété mercredi l’état de famine dans deux régions du sud de la Somalie et prévenu que d’autres zones de la Corne de l’Afrique pourraient connaître pareil sort dans les prochaines semaines.
Face à cette situation de crise, consécutive à une grave sécheresse, les Nations unies ont décidé de prendre « des mesures exceptionnelles ».
Elles ont débloqué notamment « une aide financière » et continuent, en parallèle, à tenter d’acheminer un maximum de nourriture dans le sud de la Somalie.
Un appel aux dons d’un montant de 300 millions de dollars a été lancé par l’organisation internationale.
Le coordinateur des affaires humanitaires de l’Onu pour la Somalie, Mark Bowden, a annoncé que les deux régions somaliennes concernées, Bakool et Lower Chabelle, étaient frappées par la pire famine qu’ait connue la région depuis vingt ans.
Plusieurs années de sécheresse, qui touchent aussi le Kenya et l’Ethiopie voisins, et l’instabilité politique chronique en Somalie, teintée de violences, ont rendu très difficile l’accès à ces zones par les travailleurs humanitaires, selon l’Onu.
Au début de l’année 2010, les islamistes de la milice Al Chabaab, qui contrôle une grande partie du sud du pays, ont interdit l’accès aux agences humanitaires à certaines zones placées sous leur contrôle. Mais face à l’étendue des dégâts, le groupe a récemment décidé de lever cette interdiction.
UN ENFANT SUR DEUX VICTIME DE MALNUTRITION
Pour l’Onu, ce changement d’attitude s’est produit trop tard et c’est en partie pour cette raison que la situation s’est dégradée plus rapidement dans ces deux régions.
« Si nous n’agissons pas maintenant, la famine va s’étendre aux huit régions du sud de la Somalie d’ici deux mois, en raison des faibles récoltes et de la multiplication des foyers d’infections », a estimé Mark Bowden lors d’une conférence de presse organisée à Nairobi.
« Chaque jour de retard dans l’acheminement de l’aide est au sens propre une question de vie ou de mort pour les enfants et les familles des zones touchées par la famine », a-t-il ajouté.
Selon l’Onu, près de 3,7 millions de Somaliens, soit environ la moitié de la population du pays, sont en situation de danger.
Dans les zones les plus exposées, près d’un enfant sur deux souffre de malnutrition. « Il est probable que des dizaines de milliers d’enfants soient déjà morts », a estimé Mark Bowden.
Selon certains analystes, les membres d’Al Chabaab ont changé de position car ils ne souhaitent prendre aucun risque de se mettre à dos la population, qui souffre de la sécheresse.
Mais selon d’autres experts, les miliciens ont choisi d’autoriser à nouveau les livraisons d’aide humanitaire afin de pouvoir se servir au passage.
Olivier Guillemain pour le service français, édité par Gilles Trequesser
source: reteurs via le nouvel observateur
Les Nations unies ont déclaré l’état de famine dans deux régions de la Somalie contrôlées par les insurgés islamistes shebab et où sévit une gravissime sécheresse. Il s’agit de « la plus grave crise alimentaire en Afrique depuis ces 20 dernières années ».
L’Afrique connaît sa plus grave famine en 20 ans