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Gilbert Bawara : « C’est un rapport qui contient des chiffres et des schémas que le commun du citoyen, y compris moi-même ne comprendrait rien »
 
Il avait entre-temps disparu de la scène politique, avec son silence dans l’affaire des incendies des grands marchés de Kara et de Lomé, bien qu’il soit l’un des responsables directement concerné par ce sinistre. D’aucuns pensaient qu’il aurait reçu l’ordre de la boucler, tellement ses interventions dérangent même la maison dont il est issu. Aujourd’hui, Gilbert Bavardage, pardon, Bawara, puisque c’est de lui qu’il s’agit, revient avec plus d’ardeur et de zèle. Et ce qui devait arriver, arriva encore lorsqu’il était reçu le lundi 27 mai dernier par nos confrères de Radio Victoire.
 
Le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales croit pouvoir emballer les Togolais avec ses opinions sur les incendies. Un exercice auquel ont déjà échoué tous ceux qui l’ont précédé, pendant qu’il s’était muré dans son mutisme. En déclarant que « l’origine des incendies est belle et bien criminelle », on croyait que Gilbert Bawara allait dévoiler les vrais auteurs. Mais il s’est contenté de débiter ce que les Togolais savent déjà. Comme on le lui connaît, le ministre de l’Administration territoriale a jeté son dévolu sur l’opposition, surtout le CST, tout en tentant de justifier la non publication du rapport des experts français. « C’est un rapport qui contient des chiffres et des schémas que le commun du citoyen, y compris moi-même, ne comprendrait rien », a dardé Gilbert Bawara.
 
Voilà un autre collaborateur de Faure Gnassingbé qui prend les Togolais pour des ignorants, incapables de comprendre un document scientifique. Peut-être que comme lui-même l’avoue, il a du mal à lire entre les lignes de ce rapport, surtout qu’il n’a pas pris l’orientation qu’on veut lui donner préalablement. Au RPT/UNIR, tout ce qui ne contribue pas à la conservation du pouvoir n’est pas Il faut alors accepter écarter le rapport, le faire disparaître ou plutôt le charcuter au bon plaisir des sbires du pouvoir, même si cela a une grande valeur aux yeux du peuple. A analyser ces propos, on se rend compte que le « super ministre » a voulu donner une piste aux Togolais qui veulent connaître l’intégralité du contenu de ce rapport. Les « chiffres et les schémas » suffisent pour mieux interpréter un travail scientifique et comprendre un phénomène. C’est dire tout simplement que monsieur le ministre a peur que le peuple togolais ne découvre les vrais auteurs de ces incendies, qui se trouvent où on sait.
 
Sur un autre registre, Gilbert Bawara reconnaît bien que c’est le kérosène qui a été utilisé pour incendier les marchés. Mais comme on le lui connaît, le ministre de l’Administration a versé dans des démonstrations pas possibles pour faire croire à l’opinion que ce combustible rare peut se trouver dans tous les coins de rue. D’ailleurs selon lui, le rapport dit que le produit utilisé est d’origine kérosène. Et donc cela peut ne pas être du kérosène. A l’en croire, ce produit se trouve un peu partout et le citoyen lambda peut s’en procurer. Ainsi après le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Yark Damehame qui n’a pas reconnu ce produit comme celui ayant servi à incendier les marchés, en essayant de donner un cours d’anglais aux Togolais, c’est le tour de son collègue de l’Administration territoriale de se muer en ingénieur et spécialiste en produits inflammables pour tenter de convaincre le peuple avec des arguments tirés par les cheveux.
 
Quand on sait que dans cette affaire d’incendies des marchés, Gilbert Bawara est l’un des responsables qui devraient s’expliquer devant la Justice et éclairer les Togolais, mais qui ne l’a pas fait, on peut se demander ce qui ne va pas dans ce pays. D’ailleurs, le monsieur n’a cru devoir rendre de compte à personne. Et personne n’ose le lui demander. Ainsi va le Togo de Faure Gnassingbé.
 
K. I.
 L’Alternative Togo
 

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