Le Collectif des Syndicats de l’Enseignement confessionnel du Togo est très en colère. D’abord parce que les conditions de travail et de vie des enseignants du Confessionnel sont des plus précaires. Et ensuite parce qu’il trouve mystérieux le silence du gouvernement et des directeurs des instituts confessionnels depuis le 30 janvier 2012, date à laquelle des discussions tripartites Gouvernement – Employeurs de l’Enseignement confessionnel – Collectif des Syndicats de l’Enseignement Confessionnel ont eu lieu.
Et pour exprimer cela, ils n’y vont pas de main morte. Après une première grève tenue mi-février 2012 avec succès, il compte intensifier la pression, du 12 au 16 mars 2012.
Pourtant, quatre résolutions avaient été adoptées au sortir de cette rencontre à trois, pour tenter de désamorcer la crise qui couve depuis des lustres dans ce secteur de l’Enseignement. D’abord le MEPSA (Ministère des Enseignements Primaire, Secondaire et de l’Alphabétisation) devrait proposer, dans les meilleurs délais, un projet de compte-rendu de la rencontre, à l’amendement et à l’adoption des parties. Et alors, le Collectif composé de la CSTT, de l’UNSIT, de la FESEN tentera en assemblée générale de convaincre les travailleuses et travailleurs du secteur d’accepter de différer l’appel à la grève légalement possible pour compter du 02 février 2012, fin du délai du préavis. Les employeurs des enseignants, au plus tard, le vendredi 10 février 2012, inviteront le Collectif à une rencontre au cours de laquelle ils apporteront des réponses claires et précises aux revendications posées par les enseignants. A l’arrivée, que nenni. Bien que le Collectif ait tenu son engagement en différant la date du lancement de la grève, le gouvernement lui, est demeuré aphone, sinon apathique sur la question. Non seulement le projet de compte-rendu n’a jamais été proposé, mais encore rien n’a été fait pour la suite des discussions, déplore le Collectif.
Mais le 09 février 2012, rompant le silence, le gouvernement joint enfin au téléphone le porte-parole du collectif, non pour lui annoncer une bonne nouvelle, mais plutôt lui dire que l’invitation du gouvernement pour la suite des discussions serait sans objet réel. Et pour cause, les données qu’il attendait des employeurs confessionnels ne lui sont pas parvenues. Aussi le Collectif des syndicats de l’Enseignement confessionnel du Togo a-t-il appelé à observer scrupuleusement un mouvement de grève du 14 au 17 février 2012 et à rester chez eux. Mot d’ordre qui, d’après nos informations, a été largement suivi et qui, visiblement, a poussé les autorités gouvernementales à sortir de leur léthargie et à multiplier des rencontres avec les responsables nationaux de l’Enseignement confessionnel. Des sources proches du dossier révèlent que le gouvernement s’apprête à rencontrer de nouveau les directeurs nationaux de l’Enseignement confessionnel, avant une autre rencontre tripartite. Mais il nous revient de plus en plus que la situation des enseignants du confessionnel ne se dénouera qu’à l’issue de discussions en Conseil des ministres. Mais quand ? Bien malin qui saura le dire. Les enseignants du confessionnel ont donc conscience que malgré cette batterie de dispositions annoncées, ils ne semblent pas sortis de l’auberge.
Pis, ils dénoncent des manœuvres dilatoires destinées à classer leurs revendications sans suite. Et en guise de preuve de leur détermination à arracher de meilleures conditions de travail et de vie, ils demandent à tous les travailleurs et travailleuses de l’Enseignement confessionnel d’observer de nouveau une cessation totale de travail les 12, 13, 14, 15 et 16 mars 2012, dans les mêmes conditions qu’à la mi-février 2012. En d’autres termes, ils exigent que tous les Enseignants du Confessionnel désertent leurs lieux de travail. Ils demandent en outre que leur « dossier de revendication soit traité en procédure d’urgence », histoire de leur alléger, le plus tôt possible, « les dures souffrances et humiliations dont ils sont l’objet ».
Le Collectif est d’autant plus déterminé à forcer la main au duo Gouvernement – employeurs qu’en cas de non satisfaction dans les meilleurs délais de ses revendications, sa direction menace de « faire poursuivre le mouvement jusqu’au 23 mars 2012 ». Voilà qui annonce des jours très incertains dans ce secteur non négligeable de l’enseignement au Togo et traduit le profond malaise qui y sévit et plus généralement dans le secteur de l’éducation de plus en plus secoué par des crises à répétition.
Magnanus FREEMAN
liberte-togo.com