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Devant la tentation du fondateur Assih Sizing Eyana de sacrifier leur avenir

Par deux fois déjà, le journal LIBERTE a eu à prévenir des conséquences qui découleraient des actes que le fondateur du groupe scolaire La Fabienne, Assih Sizing Eyana pose sans considération des textes en vigueur au Togo, à l’endroit des enseignants qui font la renommée de ses établissements scolaires. Vendredi dernier, les élèves du groupe B, environ 800, ont crié leur ras-le-bol et réclamé purement et simplement le retour de leurs enseignants arbitrairement limogés. Parce qu’un nom venait encore de s’ajouter à la liste des limogés. Leur crime ? Avoir réclamé la déclaration à la CNSS pour assurer leurs vieux jours.

 

Le vendredi 21 mars fera certainement date dans l’histoire du groupe scolaire La Fabienne 1. Parce que les élèves, excédés par la suffisance du fondateur Assih Sizing Eyana à l’endroit des enseignants, ont voulu siffler la fin de la récréation et faire comprendre au fondateur que si ses établissements ne désemplissent pas, c’est grâce à la ténacité des enseignants et qu’à ce titre, un meilleur traitement doit leur être réservé. Après que le fondateur a décidé de révoquer des enseignants et de réduire des heures de cours aux enseignants-délégués, un malaise s’est d’abord emparé d’une classe d’examen qui a refusé il y a deux semaines qu’un nouveau professeur se pointe dans une matière spécifique, à quelques semaines des examens de fin d’année. Ayant eu vent du courage de cette classe, une autre lui a emboîté le pas mardi dernier. Mais le lendemain, apprenons-nous, M. Assih Eyana, du haut de sa suffisance, s’est présenté dans l’établissement et a proféré des menaces d’exclusion à l’endroit des élèves qui estiment devoir être perturbés avec un changement de professeur.

 

Deux jours plus tard, comme une traînée de poudre, le mécontentement a gagné l’ensemble de l’établissement et c’est par surprise que le corps administratif a eu à constater que, comme un seul homme, les élèves ont déterré « la hache de grève » et déserté les classes pour envahir la cour de l’école. Nous nous y sommes rendus et avons réussi à approcher certains. Voici ce qu’ils déplorent : « On a appris qu’ils [les enseignants] réclamaient leurs droits d’être déclarés à la CNSS. Mais le fait est que dans plusieurs classes, ils remplacent les enseignants qui réclament leurs droits. Nous constatons que le fondateur et le corps administratif peuvent agir comme ils veulent et quand ils le veulent avec l’écolage que nos parents leur payent. Bien sûr, le fondateur peut se le permettre et il y aura d’autres profs, mais où allons-nous avec tout ça à quelques semaines des examens ? Raison pour laquelle nous voulons nous faire entendre puisqu’apparemment, il n’y a jamais eu ça à La Fabienne ». Et c’est aux cris de « ramenez-nous nos profs, ramenez-nous nos profs !», en référence aux Directeur et Censeur Madowe et Dossah, remerciés et aux délégués Gossou et Abignima dont les heures de cours ont été réduites de 18 à 6 ou 8 h, que les élèves ont réclamé le retour de tous les enseignants qui ont été limogés, pour avoir réclamé leurs droits légitimes.

 

A en croire d’autres élèves solidaires de leurs camarades qui sont victimes des changements intempestifs d’enseignants, les classes qui en sont victimes ont voulu négocier avec la direction et le fondateur s’était présenté. Selon lui, ces changements devraient avantager les élèves et il serait même allé plus loin en brandissant la fibre ethnique comme quoi, il y aurait un conflit entre le nord et le sud, alors que ce conflit n’est que dans son imagination, nous ont confié d’autres groupes d’élèves. « Il est grand temps qu’il y ait une réglementation des salaires dans l’éducation privée pour arrêter les dérives des fondateurs. Ça permettra à chacun de conserver sa dignité humaine ; il y a des professeurs avec plusieurs classes, mais qui perçoivent un salaire misérable et ceux-ci n’ont rien à dire », propose et déplore un élève apparemment très au parfum de la situation du corps enseignant du privé au Togo et qui poursuit : « Vu l’effectif énorme qui est inscrit dans ses différents groupes scolaires, Assih peut se permettre de faire ce qu’il veut en oubliant qu’une mauvaise publicité peut faire déserter la majorité des élèves l’année prochaine ».

 

Aucun membre du corps enseignant n’a voulu se prononcer sur la manifestation des élèves. Nous sommes retournés vers d’autres élèves encore qui nous ont confié que dans la zone d’Agoè, le groupe scolaire La Fabienne bat les records en effectifs et en cherté des frais de scolarité, mais qu’à l’allure où vont les événements, une surprise de taille risque de se poser à son fondateur. Car aucun parent d’élève n’aime jeter son argent par la fenêtre pour une éducation dévoyée de sa progéniture. Mais les élèves préviennent que si le fondateur, au lieu d’accéder à leur demande, veut désigner des têtes de Turc de la manifestation de vendredi ce lundi matin, c’est toute l’école qui reconduira le mouvement. A bon entendeur,…

 

Dans quelques semaines, les examens de fin d’année. Que dit l’association des parents d’élèves de ce groupe scolaire devant l’attitude unilatéraliste du fondateur ? S’il est une chose que l’humilité intellectuelle se doit de reconnaître, c’est que la supposée renommée du groupe scolaire La Fabienne est conférée en partie par les enseignants qui donnent le meilleur d’eux-mêmes pour la qualité de l’enseignement. Mais si en contrepartie de cette œuvre sacerdotale, c’est en monnaie de singe qu’Assih Eyana compte remercier ceux grâce à qui il est ce qu’il est aujourd’hui, rappelons simplement qu’autant la notoriété s’acquiert progressivement, autant elle peut se perdre en moins de 24 h. En rappel, les élèves du primaire payent 46.000 F comme frais de scolarité ; ceux du collège, entre 61.000 et 66.000 FCFA et ceux du lycée, entre 76.000 et 86.000 FCFA. Ce n’est donc pas le nerf de la guerre qui ferait défaut à l’administration de ce groupe scolaire si tant est que le bien-être des enseignants est au cœur des préoccupations du fondateur Assih. La déontologie du métier de journaliste recommande le respect de l’intimité de chacun, mais lorsqu’une personne publique manque délibérément d’honorer ses engagements vis-à-vis des employés dont elle a la charge, on finit par s’intéresser à l’usage qu’elle fait des recettes de son entreprise et des bénéfices qu’elle en retire. Espérons que nous n’en arriverons pas à cette extrémité.

 

Dans une autre rubrique, des informations nous sont aussi parvenues quant à la gestion de la radio Carré-jeunes dont Assih Eyana est le président. Le traitement salarial des employés de cette entreprise aussi fera dans un proche avenir l’objet d’un autre article afin que chacun réalise l’archétype du fondateur.

 
Abbé Faria
 
Liberté Togo
 

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