apevon_dodji_04mai2013
 
Le pouvoir de Faure Gnassingbé droit dans ses bottes est prêt à organiser dans ce contexte sociopolitique tendu, des élections législatives.
 
« Advienne que pourra », semble être aujourd’hui le maître mot qui guide la démarche des tenants du pouvoir de Lomé qui à pas de charge veulent conduire le peuple à l’abattoir en organisant les prochaines élections sans un minimum de dialogue tel que voulu la classe politique de l’opposition et recommandé par la communauté internationale, au premier chef, l’Union européenne.
 
Si la date de ces élections n’a pas été vite annoncée, le suspens a été finalement levé mardi par la présidente de la commission électorale nationale indépendante (Céni), Angèle Dola Aguigah qui a annoncé, à la suite d’une réunion du comité de suivi, que ces élections législatives pourront se tenir dans la première semaine du mois de juillet.
 
Cette annonce a suscité l’indignation même de certains partis politiques, tels l’Alliance de Maurice Dahuku Péré, cooptés dans le comité de suivi du processus électoral qui a soutenu que lors de la réunion, il n’a jamais été question d’une quelconque fixation de la date des élections.
 
La mauvaise foi du régime s’est alors révélée au grand jour et ce n’est pas Me Dodji Apévon, président du Comité d’action pour le renouveau (CAR, opposition) qui dira le contraire en appelant le peuple à une mobilisation forte pour contrer le gouvernement dans sa logique d’organiser unilatéralement les prochaines élections législatives.
 
« Ça ne sert à rien d’aggraver la crise togolaise. C’est pour cette raison que nous ne cessons d’appeler à un dialogue franc, sincère et inclusif qui doit déboucher sur un consensus sur les règles devant nous permettre d’aller à des élections apaisées. Faire le contraire c’est mettre les charrues avant les bœufs », a-t-il confié à Togoinfos.com dans cet entretien exclusif.
 
TOGO INFOS : La CENI vient de fixer la fourchette dans laquelle les élections législatives auront lieu au Togo. Comment réagissez-vous à la Coalition « Arc-en-ciel » à cette échéance ?
 
Me Paul Dodji Apévon : D’abord, c’est une réaction d’indignation parce que le contexte dans lequel cette date a été fixée est tel que je me demande si ceux qui ont fixé la date sont conscients du danger qu’ils font courir à notre pays parce que nous sommes dans un pays aujourd’hui où les esprits sont surchauffés, les cœurs sont meurtris. Tous les Togolais veulent aller à des élections apaisées, il faut que les conditions soient telles que ces élections ne débouchent pas sur une nouvelle crise au Togo.
 
A quoi ça sert d’aller à des élections dans des situations difficiles pour que la crise que nous vivons aujourd’hui s’aggrave. Ça ne sert à rien d’aggraver la crise togolaise. C’est pour cette raison que nous ne cessons d’appeler à un dialogue franc, sincère et inclusif qui doit déboucher sur un consensus sur les règles devant nous permettre d’aller à des élections apaisées. Faire le contraire c’est mettre les charrues avant les bœufs.
 
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, on va aller à des élections avec des contestations qui seront pire ou avec une situation compliquée et je ne sais pas à qui ça profite. Je ne crois pas que cette situation profite à la population togolaise.
La CENI est même en est tellement consciente, je ne dirai pas qu’elle a fixée une date. Lorsqu’on dit que les élections vont se dérouler à peu près dans (Ndlr : les 1ères semaines du mois de juillet) est-ce que c’est une date électorale ?
Je ne crois pas ! Puisque les gens là sont conscients de ce qui se passe. Le premier signal que moi je décerne et je crois que malgré ce qu’ils ont dit là que le gouvernement qui est en train de recevoir le signal de partout fera en sorte qu’on aille réellement à un dialogue demain pour nous permettre de définir les règles nous permettant d’aller à ces élections.
 
TOGO INFOS : Mais la lecture qui se dégage est que le gouvernement ne tient pas compte des injonctions de la communauté internationale et des pressions à l’interne. Comment faire pour les ramener à la raison ?
 
Me Paul Dodji Apévon : Je ne crois pas que le gouvernement s’en fout des pressions, ce n’est pas possible. Le Togo ne tiendra pas longtemps s’il est privé des financements extérieurs. Nous avons quoi ?
 
Le peu que nous avons ont été pillé par ceux qui nous gouvernent. Ils ont tout pris maintenant ils vivent de l’aide extérieur. Le Togo n’a pas la capacité de tenir si longtemps si l’extérieur et la communauté internationale comme vous le dites décide de faire pression qu’il faut pour que ces gens s’arrêtent un peu pour que nous puissions nous attendre au niveau de la classe politique pour que nous puissions aller à ces élections apaisées.
 
A l’interne, nous n’avons qu’une chose, la mobilisation. Nous devons faire comprendre aux Togolais que notre avenir dépendra de ce que chaque Togolais fera de ce qui est en train de pointer à l’horizon.
Nous devons en prendre conscience. Lorsque que certains dans l’indifférence pensent que ce qui se passe là ne les préoccupe pas et que c’est l’affaire des autres, ils se trompent, nous sommes tous concernés. Si ça ne change pas demain c’est la pauvreté qui va augmenter ça veut dire que nous sommes tous concernés. Nous devons arriver un jour à dire que ça suffit, que 50 ans de règne ça suffit, qu’on change un peu, qu’on ait la possibilité chez nous aussi de goutter à autre chose, qu’on a la possibilité de voir dans ce pays autre chose que le même système, les mêmes personnes, les mêmes gens, les mêmes pillages tout le temps, ça suffit qu’en même.
Nous ne sommes pas différents des autres peuples, les Ghanéens, les Béninois qui sont à côté de nous ont vu autre chose qu’on nous permette à nous aussi de voir autre chose.
 
TOGO INFOS : La semaine prochaine la Coalition « Arc-en-ciel » et le Collectif « Sauvons le Togo » appelle les populations togolaises à une série de manifestation. Quel est l’objectif de cette manifestation ?
Me Paul Dodji Apévon : La série de manifestation c’est de dire, c’est de crier notre ras-le-bol à la brimade au Togo, à l’impunité au Togo, à l’impunité qui est inscrite en règle. Depuis un certain nombre d’années il y a un certains nombres de brimade, d’impunité, de tuerie dans ce pays, les responsables de ces tueries sont connus mais personne ne les inquiète.
 
Il est temps que cette impunité cesse au Togo. On ne peut accepter dans ces conditions que nous connaissions des gens qui soient arrêtés pour ceux qu’ils n’ont pas fait et qu’ils décèdent dans conditions illégales à la gendarmerie et de surcroît que ces gens soient malades et qu’on ne soit pas en mesure de leur procureur le soin nécessaire pour qu’ils soient en vie.
 
Lorsqu’on arrête quelqu’un il faut que cette personne soit en vie pour que demain, elle soit jugée. Faire mourir des gens comme ils l’ont fait à la gendarmerie nous permet de dire que ces gens là, ils ont démérité c’est pour ça que nous appelons les populations togolaises à crier leur ras-le-bol, a attirer l’attention de la communauté togolaise sur le cas du Togo, sur tout ce qui s’y passe pour que finalement on puisse faire en sorte que tout cela puisse cesser, nous sommes des hommes nous ne sommes pas des chiens.
Yakanou qui est mort dans des conditions que vous savez mérite que tous les togolais épris de paix soient révoltés, c’est à cette révolte là que nous appelons les gens à manifester les jours à venir.
 
togoinfos
 
 

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