Je voulais à travers cette planche valoriser plus la fraternité à travers le tribalisme, valeur positive dans un mot négatif analogique au racisme théorisé en Europe qui a servi de base aux nazis et leurs crimes en Europe partout dans le monde.

Les préjugés contre les juifs leur ont valu des camps et l’holocauste, en Afrique les mêmes préjugés ont fait des guerres civiles en cote d’ivoire et le génocide du xx ème siècle au Rwanda.

Au Rwanda, les tenants du pouvoir hutus surarmés et qui ont été aidé par la France ont perdu la guerre au profit des Tutsi qui ont eu maille avec le colonisateur belge et étaient refugiés dans les montagnes.

Ceux qui déclarent la guerre en comptant sur leur suprématie militaire  la perdre toujours.

Je peu citer le Vietnam, l’Afghanistan, l’Algérie,  l’Ethiopie, contre les armées des USA, contre la Russie, contre la France, l’Angola et la Guinée Bissau contre le Portugal. Etc. etc. etc.

1* LA FRATERNITE parlons-en

L’Afrique  matrilinéaire  libre, fraternelle et éternellement insoumise aux dictats de la bien-pensante élite acculturée et occidentalisée doit respecter toutes ces diversités culturelles qu’on arrive un jour à vivre  par

par enté  familiale, par des valeurs de l’amitié, par le mariage, cette ouverture du cœur et d’esprit qui m’a toujours plu et cette richesse que notre jeunesse lucide et combative fera perdurer par-delà les obscurantismes des tribalistes.

2 – Fraternité : c’est un mot important. Il nous touche, par définition, de près, puisque à part nos parents qu’y a-t-il de plus proche de nous qu’un frère ou une sœur ? C’est donc un mot très chargé affectivement, ce qui rend son approche subtile voire difficile, plein de subjectivité. Il est en outre utilisé en politique. Il fait partie des fondements rationnels des pensées africaines depuis l’Egypte et de l’Afrique traditionnelle.

Ce mot, fraternité,  vous fait passer de la relation intime entre celui ou celle qui vous a vu grandir à l’une des valeurs de la cité et des etchnies. Il y a de quoi être troublé et pris de vertige quand on cherche à réfléchir sur un tel mot !

Dans son acception familiale et biologique, la fraternité est un état, je suis le frère ou la sœur de.

 Dans la fratrie, la fraternité n’est pas une conception philosophique mais un état de fait biologique. De cet état la société suggère un certain nombre d’a priori comportementaux, des actes, des postures

Je suis censé être généreux, éprouver de la compassion, être tolérant, avoir de l’amour la liste est loin d’être exhaustive… Cet état de fraternité, biologique, induit-il des comportements « moraux » ou sont-ils « moraux » parce que biologiques ?

II première approche du mot

1 – Les premières utilisations viennent principalement  des religions judéo-chrétiennes. Les pères fondateurs de la religion chrétienne sentaient la fragilité des liens communautaires qu’ils instauraient. L’accord sur une même vision de la société, sur les mêmes rites, ne suffit pas donner un caractère indissolubles aux liens.  Il fallait faire mieux et plus solide que la religion  romaine .Ils se sont sentis obligés de trouver une référence, une analogie qui rend indiscutable la force et la nature de ce lien. Il fallait sortir de la stricte sphère juive. Il fallait pouvoir intégrer le monde romain et le monde grec. Il y avait nécessité de trouver un lien qui transcende les clivages culturels. Les hommes ont donc été rendus fils de Dieu donc tous reliés par un lien fort et indissoluble puisqu’ils devenaient frères, comme issus du même Père ou de même mère.

Cette fraternité se trouve aussi chez les membres de l’Amorc, les rosicruciens, les franc maçons et les soldats (frère d’arme) les chevaliers de l’ordre de Malte.

Cette fraternité étendue fait des africains de confondre le cousin à son frère.

Dans la culture du sud Ahouna (Ewe, Ga ou Guin  et ouatchi)  le mot « Novi » résume à lui tout seul (frère, sœur,  ou le cousin, la cousine).

 Comment voulez vous demander à un Ahouna qui se sent proche culturellement par habillement, par cérémonie vodou, par le manger, par la façon de danser de se confondre à un Kabié qui ne partage pas la même culture que lui à part d’être Africain.

Beaucoup de togolais du sud ont vu les Kabiés pour la première fois lors du défilé de l’indépendance en avril 1960.

Leur curiosité et leur choc étaient terribles, car les Kabiés ne ressemblent pas aux haoussas, ni aux yorouba ni aux Foulani mais plutôt aux peuples du Tchad ou de Centrafrique.

Je m’explique : la façon de danser de Kabié et sa musique sont différente de nos tam-tam au sud, nos mangers sont très différents, nos cosmogonies sont différents.

Nos tabous dans le manger et dans les actes sont différents.

Au sud la consommation de serpents, de chiens, de grenouilles, sont interdits.

Dans le pays Kabié ils s’en servent pour leurs cérémonies d’élévation de classe sociale (Evala, Akpema, Kondona) et ils en consomment.

Ce n’est pas les condamner mais au sud les groupes PEDA, ont pour fétiche le serpent python sacré (togbé)

La grenouille sert à faire des cérémonies kabalistiques dans le cimetière.

En Afrique centrale notamment au Congo, en Centre Afrique, ils mangent du serpent comme dans le pays Kabié, du singe et d’autres animaux de la foret.

J’ai eu l’occasion de voyager dans le monde entier, notamment en Afrique, quand je suis  au Sénégal au mali, en Guinée, au Niger je mange comme dans le sud du Togo.

Sauf que le Sénégalais n’aime pas manger l’Igname, ni la banane plantée, mais en Guinée ils raffolent  de cela comme au Togo ou en côte d’ivoire.

Au Sénégal les wolofs appellent les autres peuples « les Gnacs » ce qui veut dire sauvage.

A ce jour au Sénégal la classe sociale existe, pareil au Mali et en Guinée.

Par ailleurs tout le monde sait que les choses ne sont pas toujours aussi idylliques.

 Du célèbre « famille je vous hais », au meurtre de Caïn par Abel on a pu constater que les haines les plus féroces, sont à l’encontre de ceux qui nous sont les plus proches.

En politique, les choses sont elles de même nature ? Pourquoi utilise-t-on ce mot ? En quoi ce mot est-il justifié ? Est-il à sa place ? 

Dans la bible, principalement dans le nouveau testament, le mot frère est utilisé une vingtaine de fois. Il l’est dans ses deux acceptions, biologiques et communautaristes. Ceux qui ne croient pas,  par définition ne font pas partie de la communauté, et donc la fraternité que l’on pourrait être tenté de leur attribuer  devient toute théorique voire nulle.  C’est ramener la fraternité à la communauté des croyants. La mansuétude que l’on est en droit d’attribuer à l’ignorant est vite contrebalancée par :

– au mieux : il faut vite le convertir,

– au pire : il est trop différent de nous et il faut l’abattre.

Au 18 ème siècle  l’Anglais Jonathan Swift l’avait parfaitement résumé « les hommes ont suffisamment de religion pour s’entre-tuer mais pas assez pour s’aimer ».

                Il est parfaitement compréhensible qu’après un tel parrainage la fraternité devienne sujette à beaucoup de précautions, voire de réticences.

III Les mots proches de  la Fraternité

Je propose une autre voie pour explorer la fraternité. Existe-t-il des mots qui s’en approcheraient qui pourraient en faire partie

Selon moi :

1 – la politesse. C’est une discipline normative plutôt que contraignante. Elle vise moins à l’ordre qu’à une sociabilité aimable. C’est par elle que, mimant les manières de la vertu, nous avons une chance peut-être de devenir vertueux. Même l’amour à besoin que l’on y mette les  formes.

« La politesse observait la Bruyère, n’inspire pas toujours la bonté, l’équité, la complaisance, la gratitude ; elle en donne au moins les apparences et fait apparaître l’homme au dehors comme il devrait être intérieurement. » C’est pour toutes ces bonnes raisons que je l’ai mise au tout début cette liste, pour pouvoir aller crescendo.

 Toutefois, je ne mésestime pas l’observation qu’un nazi poli reste toujours un nazi. la  morale est un semblant d’amour, la politesse est un semblant de morale Kant ?

2 – La douceur. C’est le refus de faire souffrir, de détruire (quand c’est possible) de saccager. Il semble que l’histoire de l’humanité prouve que l’on ne puisse vivre sans douceur. Pour les grecs, la douceur, c’est le contraire de la guerre. C’est le contraire de la colère, de la violence de la dureté. « Au niveau le plus modeste, la douceur désigne la gentillesse des manières, la bienveillance que l’on témoigne envers autrui. Mais elle peut intervenir dans un conteste beaucoup plus noble. Se manifestant envers les malheureux, elle devient proche de la générosité ou de la bonté ; envers les coupables elle devient indulgence et compréhension ; envers les inconnus, les hommes en général, elle devient humanité et presque charité. Dans la vie politique, de même, elle peut être tolérance, et ou encore clémence, selon qu’il s’agit des rapports envers des citoyens, ou des sujets, ou encore des vaincus.

 A la source de ces diverses valeurs, il y a cependant une même disposition à accueillir autrui comme quelqu’un à qui l’on veut du bien – dans la mesure du moins où on peut le faire sans manquer à quelque autre devoir. » Jacqueline de Romilly (la douceur dans la pensée grecque Paris les belles lettres 79)

3 – La générosité :je vous propose la définition de Descartes : « Ainsi je crois que la vraie générosité, qui fait qu’un homme s’estime  au plus haut point qu’il se peut légitimement estimer, consiste seulement, partie en ce qu’il connaît qu’il n’ y a rien qui véritablement lui appartienne que cette libre disposition de ses volontés , ni pourquoi il doive être loué ou blâmé si non pour ce qu’il en use bien ou mal ; et partie en ce qu’il sent en soi-même une ferme et constante résolution d’en bien user, c’est à dire de ne manquer jamais de volonté pour entreprendre et exécuter toutes les choses qu’il jugera être les meilleures. » Même si la rédaction est laborieuse. On comprend bien qu’il s’agit du don,  du don de soi, éventuellement jusqu’au sacrifice, du don d’argent. On ne peut donner que ce que l’on a.

Elle est indissociable de la maîtrise de soi de la liberté de le faire. Marcel Mauss disait que nous étions dans la civilisation du don. La générosité si elle est absolue et universelle dispense de la justice. (Hume)

4 – La gratitude : La gratitude ne nous enlève rien, c’est le don en retour, mais sans perte et presque sans objet. La gratitude n’a rien à donner, que ce plaisir d’avoir reçu. La force de l’amour-propre explique la rareté ou la difficulté de la gratitude. L’amour-propre ne veut pas payer.

 Il y a de l’humilité dans la gratitude. Joie sur joie, amour sur amour, La gratitude est en cela le secret de l’amitié,   non pas par le sentiment d’une dette, puisqu’on ne doit rien à des amis, mais par surabondance de joie commune, de joie réciproque, de joie partagée. Merci d’exister se disent-ils l’un à l’autre.

5 – L’hospitalité.

Dans le monde antique, à l’origine, lorsque l’individu est encore peu protégé par les lois, l’hospitalité est un devoir fondamental et sacré. En Grèce, l’étranger qui demande asile est toujours accueilli comme un envoyé des dieux, sinon comme une divinité en personne. Les poèmes homériques font de fréquentes allusions à l’hospitalité. On est tenu de donner un repas à l’hôte, de le faire asseoir devant le foyer, de lui fournir une couche

En accueillant son hôte, le Romain lui remet la moitié d’un objet, généralement une tête de poisson ou une tête de bélier en terre cuite, et garde l’autre moitié. Ainsi sont scellés par ce geste et par ce symbole un pacte et l’attachement de deux personnes. Sur ces objets sont gravés les noms des contractants.

L’hospitalité publique est aussi régie par des conventions internationales, des traités d’amitié ou d’alliance qui ont pour objet de sauvegarder la liberté et les biens des étrangers à Rome. On se rend compte que de nos jours le concept à beaucoup perdu de son importance humaniste pour sombrer quasi totalement dans l’économie de marché.

. À mesure que le droit public se développe, l’hospitalité entre dans les lois de la cité grecque. On reçoit les exilés d’une autre ville; on accueille les étrangers venus pour les fêtes religieuses ou bien les membres d’une colonie qui a gardé des liens avec la métropole qui l’a fondée. Par la proxénie, on oblige certains citoyens d’une ville à fournir le gîte et le couvert aux étrangers. L’établissement des relations internationales étend la notion d’hospitalité aux étrangers d’outre-mer, qu’ils soient commerçants, ambassadeurs ou diplomates. Ceux-ci sont protégés par des lois spéciales et possèdent leurs propres tribunaux et magistrats. À Rome la pratique de l’hospitalité n’est guère différente de celle qui existe en Grèce, mais elle revêt un caractère plus officiel et plus juridique.

Les Romains ont ajouté l’hospitalité militaire qui donne la possibilité aux soldats de loger chez l’habitant, tandis qu’est dressée la liste des personnes dispensées d’accorder cette forme d’hospitalité

Il est d’ailleurs intéressant de constater que hospes  et hostis  signifiaient tous deux, à l’origine, l’étranger. Ce n’est qu’au terme d’une évolution que le mot hostis  désigna l’ennemi.

6 – La compassion : C’est une vision plus orientale qu’occidentale de la relation à l’autre. Le Dalaï Lama est appelé par ses fidèles le seigneur de la Compassion. Sympathie et compassion sont synonymes, l’un en grec l’autre en latin. En occident on consomme énormément de sympathie, et l’on fait peu de cas de la compassion et pourtant ! C’est sans doute que l’on préfère les sentiments à la profondeur de l’être. La compassion est miséricorde, Partager la souffrance d’autrui, ce n’est pas l’approuver ni partager ses raisons de souffrir, bonnes ou mauvaises. C’est refuser de considérer une souffrance quelle qu’elle soit, comme un fait indifférent, et un vivant quel qu’il soit comme une chose. C’est pourquoi dans son principe elle est universelle. L’humanité, l’adjectif, est presque synonyme de compassion. Qu’on puisse être humain vis à vis des bêtes et qu’on le doive, est la plus claire supériorité  que l’humanité puisse s’arroger, à condition d’en rester digne. Manquer totalement de compassion c’est être inhumain, et seul un homme peut l’être. La compassion est un sentiment horizontal, elle n’a de sens qu’entre égaux, ou plutôt  et mieux,  elle réalise cette égalité entre celui qui souffre et celui, à côté de lui et  dès lors sur le même plan, qui partage sa souffrance. Pas de pitiés sans une part de mépris, pas de compassion sans respect. Pour conclure, le message du Christ, qui est amour, est plus exaltant ; mais la leçon de Boudha , qui est compassion est plus réaliste. Aime et fait ce que tu veux, donc. ;  ou bien compatis et fais ce que tu dois.

Pour conclure,

L’homme est semble-t-il la seule espèce du règne animal à être capable d’auto extermination.

Rares sont les guerres qui n’ont eu que des motifs de pures conquêtes. Il faut quasiment toujours un support idéologique à l’agression/extermination : « Ils sont d’une « race » inférieure », ce sont des ennemis du parti, de notre classe, de la révolution, de dieu.

Jacob ATA-AYI

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