« Chaque peuple a le régime qu’il mérite. Et chaque compromission avec une dictature est toujours payée : toujours cash et toujours au prix fort» (Norbert Zongo)

Dans un pays où rien ne va, le football reste le seul exutoire des populations pour s’oublier, s’évader le temps d’un match et oublier la vie miséreuse et misérable que leur impose au quotidien le régime des Gnassingbé. Lequel enlève tout  aux Togolais et ce, dans tous les domaines.

Depuis le temps du père, les Togolais, avides de changement, se sont toujours massivement mobilisés dans les urnes pour faire barrage à la dynastisation de la République. Mais c’était sans compter avec la détermination du père et du fils à perpétrer des coups de force électoraux pour se maintenir au pouvoir sur fond de violence, des fraudes électorales, de manipulation, de la perversion des résultats, etc.

Les élections demeurent un moyen légitime et démocratique pour un peuple de se choisir ses dirigeants. Mais les Togolais n’ont jamais eu cette chance avec les Gnassingbé qui se donnent de se maintenir au pouvoir quoique décident les électeurs. Depuis 54 ans, ils sont solidement scotchés sur le trône. Sous le père comme sous le fils, le régime reste fondé sur une omniprésente et sourde menace soutenant un jeu aux règles faites sur mesure pour sa perpétuation, un jeu sans alternance possible. Ils restent droits dans leurs bottes. Les élections passent, eux, ils restent. Le père a régné 38 ans durant, le fils est à son quatrième mandat et ambitionne de battre le record de son géniteur. Dans un pays où l’espérance de vie des populations est de 60 ans, selon les données 2018 de la Banque Mondiale, c’est une vie qui est arrachée aux Togolais.

Dans ce règne sans fin, toutes les richesses et ressources qui devraient revenir à l’ensemble des Togolais sont confisquées par la minorité qui gravite autour du pouvoir central comme l’avait avoué Faure Gnassingbé lui-même. La camarilla au pouvoir qui dispose de façon abusive et illimitée des biens et richesses de l’Etat, devient de plus en plus riche tandis que la majorité de la population devient de plus en plus pauvre, réduite à la misère et à la mendicité.

Depuis quelque temps, notre pays est sous les feux de la rampe pour un leadership féminin imprimé par les dirigeants. C’est l’arbre qui cache la forêt en fait. Au même moment, insidieusement, les autorités imposent des restrictions aux libertés fondamentales au Togo. La liberté de réuniin et de manifestation, la liberté d’association, la liberté de presse, la liberté syndicale, etc. sont remises en cause, sous couvert de menaces jihadistes et de la crise sanitaire. 

A ces restrictions, viennent s’ajouter l’augmentation des frais de péage et la taxe sur les véhicules à moteur dans un contexte de crise sanitaire où les populations sont confrontées à l’inflation des prix de première nécessité. « En plus des difficultés du quotidien avec le coût de la vie qui ne cesse d’augmenter, l’atmosphère plombée par les questions issues de la crise sanitaire, notamment la vaccination avec AstraZeneca, voilà qu’on ajoute une nouvelle charge à toutes celles que les citoyens n’arrivent pas à assumer. Et le pire, c’est qu’on essaie d’empêcher les citoyens de protester», dénoncent Maryse Quashie et Roger Folikoue.

Comme si les Togolais ne souffrent pas assez, Faure Gnassingbé les prive de la joie et du sourire que peut leur procurer le football, en maintenant depuis 2016 à la tête des Eperviers une vieille calamité blanche qui a perdu ses tours de magie et incapable de qualifier l’équipe nationale à la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations. Abonné aux défaites, le bilan de Claude Le Roy au Togo est à tous points de vue négatif. Sous son magistère, les Eperviers ont raté deux CAN successives, au grand désarroi du public sportif. Malgré tout, Faure Gnassingbé ne jure que par son vieil ami gaulois. Comme quoi qui se ressemble s’assemble.

Médard AMETEPE / Liberte N° 3357 du 29-03-21

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