Charles Blé Goudé, farouche partisan de l’ancien président ivoirien Laurent Ggagbo, a été arrêté jeudi matin à Accra, au Ghana, où il s’était réfugié, a-t-on appris de plusieurs sources à Paris et en Côte d’Ivoire.
L’ancien chef de file du « Mouvement des jeunes patriotes » était recherché par les nouvelles autorités ivoiriennes depuis la fin de la crise post-électorale ivoirienne en avril 2011.
Il a été arrêté vers 09h00 (08h00 GMT) « par huit policiers en civil ghanéens et ivoiriens et forcé à monter dans une voiture », a dit à Reuters Toussaint Alain, ancien porte-parole à Paris de Laurent Gbagbo.
« Nous sommes profondément inquiets, parce qu’il est au Ghana où il vivait dans la totale clandestinité. Nous craignons une demande d’extradition », a-t-il ajouté.
L’ex-porte-parole avait indiqué que Charles Blé Goudé avait le statut de réfugié politique, avant de rectifier ses propos.
Selon l’agence de presse africaine APA, Charles Blé Goudé a été arrêté par Interpol et remis à la police ghanéenne.
Un porte-parole du Front populaire ivoirien (FPI) affirme que l’ancien chef du « Mouvement des jeunes patriotes » est tombé dans un guet-apens alors qu’il se rendait dans les locaux d’une chaîne de télévision pour y donner une interview.
Charles Blé Goudé est accusé par les autorités ivoiriennes, qui ont émis un mandat d’arrêt international, d’avoir contribué aux violences durant la crise de décembre 2010-avril 2011.
Il a été cité comme l’une des personnalités qui pourraient être visées par la Cour pénale internationale (CPI). « Je suis prêt à aller à la CPI, parce que je ne me reproche rien », avait-il déclaré en juillet dernier.
Les violences de 2011, provoquées par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire à l’élection présidentielle de son rival Alassane Ouattara, ont fait plus de 3.000 morts jusqu’à l’arrestation de l’ex-président le 11 avril 2011.
Laurent Gbagbo est détenu à La Haye par la CPI, qui le soupçonne d’être « coauteur indirect » de crimes contre l’humanité commis durant la crise. (Ange Aboa avec Gérard Bon à Paris, édité par Sophie Louet)
reuters