Le 22 février 2022, cela fera deux (02) ans jour pour jour que l’élection présidentielle du 22 février 2020 a eu lieu et qu’est né un contentieux électoral. Ce temps n’aura en rien affecté le courroux d’Agbeyome Kodjo qui ne compte décidément pas lâcher le morceau. Dans une lettre ouverte datée du lundi 14 février adressée au Président français et du Conseil de l’Union Européenne Emmanuel Macron, Agbeyomé Kodjo, sous le manteau de « Président démocratiquement élu » du Togo, l’interpelle une fois de plus sur ce contentieux et réclame son dû (sic) ou plutôt « la victoire du peuple togolais ».

« Que deviennent les valeurs de justice, de liberté, de démocratie, de souveraineté des peuples ? Le droit international ne peut-il pas être appliqué et respecté au Togo comme en France et dans l’espace de l’Union Européenne ? », s’enquit d’entrée Agbeyome Kodjo, et de rappeler à son interlocuteur ses tribulations au lendemain de ce scrutin : « (…) Faure Gnassingbé m’a avoué sa défaite et me proposa un poste de Premier Ministre aux pouvoirs élargis avec une dotation financière importante. Mon refus absolu de son offre m’a valu toute une série de répressions, de pressions, de violence qui m’ont conduit dans la clandestinité depuis de longs mois. Mon domicile fut l’objet d’un siège de 70 jours et a subi des actes de vandalisme, et les habitants et supporters ont connu des voies de fait. Ma femme et mes enfants molestés et menottés les bras au dos, couchés dans le sable chaud face contre terre devant moi. Ma vie fut plusieurs fois menacée. Le Prélat fut obligé de s’installer en mon domicile pour servir de bouclier humain ».

L’ancien Premier ministre se désole de l’indifférence de Paris face à ce contentieux et aux interpellations à son endroit. « Mgr Fanoko Philippe KPODZRO, Archevêque Emérite de Lomé, Doyen du Corps Episcopal togolais âgé de 92 ans, parrain de la Dynamique éponyme qui porta ma candidature, après son passage à la Commission de l’Union Européenne à Bruxelles, s’est rendu à Paris, notamment au Parlement Français, pour attirer l’attention des élus de la Nation, et pour dénoncer la prise en otage d’un peuple par la même famille biologique et politique, qui s’agrippe au pouvoir depuis maintenant 55 ans, malgré sa dernière bérézina électorale. Il est contraint à l’exil comme moi-même », écrit-il dans cette correspondance tenant lieu d’ultime interpellation par laquelle il entend attirer l’attention de Macron sur « la poudrière que représente le Togo, où aucune arme ne sera invincible le moment venu contre notre jeunesse, qui vit un cauchemar et dont l’horizon semble définitivement bouché ». « Les Togolais n’acceptent pas cette énième forfaiture, et le pays peut exploser à tout moment, en raison de la démission de Faure Gnassingbé face aux problèmes de la Nation. Le Togo est un terreau fertile au terrorisme et à l’immigration, fléau auquel se trouvent exposés l’Europe et le continent africain, et qui constitue un défi commun à relever ensemble  », prévient-il.

Le « Président démocratiquement élu » interpelle Macron : « Monsieur le Président, il est de votre responsabilité, en cohérence avec vos postures antérieures sur ce régime dictatorial coutumier des fraudes électorales et liberticide, et de votre déclaration au lendemain de la diffusion des messages de félicitations apocryphes tendant à faire croire à un scrutin transparent, libre et honnête, sur RFI le 31 mars 2020 selon laquelle « ni la France, ni l’Allemagne, encore moins l’union Européenne ne l’ont reconnu », pour votre crédibilité et celle de la France, patrie des droits de l’homme, de tout mettre en œuvre pour trouver une solution pacifique à cette crise qui permettra de faire justice au peuple togolais et d’honorer les valeurs démocratiques qui sont des biens communs universels. A l’heure où vous impliquez dans la résolution des tensions entre La Russie et L’Occident, il est temps que, par devoir de clarté, de vérité et d’honnêteté, vous rendiez au peuple togolais sa souveraineté confisquée et sa liberté ».

Aux fins d’une issue douce au contentieux électoral, Agbeyome Kodjo se dit prêt à rencontrer le dirigeant français « pour des échanges en vue d’une solution pacifique de sortie de cette crise pour laquelle [il a] été reçu à Bruxelles le 9 décembre 2021 pour des discussions qui ouvrent la perspective à une rencontre avec le pouvoir illégitime de Lomé, pour une sortie de crise définitive ».

« Pour réparer à temps les fautes démocratiques que vous avez commises dans la gestion de la crise politique togolaise héritée du Général de Gaulle lui-même depuis l’assassinat du Père de l’indépendance togolaise, le Président Sylvanus Olympio, le 13 janvier 1963 », Agbeyome Kodjo appelle son vis-à-vis, en sa qualité du Président du Conseil de l’Union Européenne, et au nom du droit international, « d’engager l’Europe à rendre justice au peuple togolais pour mettre fin à cette politique du déni de droit, de la terreur et de la corruption à tous les étages et de la division ».

Dr Kodjo fait observer que depuis deux ans, lui et son courant politique ont « privilégié l’arme diplomatique pour une sortie pacifique de crise », mais ont «constaté que le monde regarde ailleurs indifférent à la souffrance d’un peuple depuis plusieurs décennies ». Mais, a-t-il tenu à dire, « Que personne ne s’insurge demain, si le peuple trouve les moyens, dans une région agitée, pour déposer le tyran qui est un mauvais exemple pour la démocratie et le continent africain ».

Avec letabloidtogo

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