Le pape Benoît XVI a ouvert la voie vendredi à la béatification le 1er mai de son très populaire prédécesseur Jean Paul II , répondant aux attentes des nombreux fidèles qui avaient réclamé sa sanctification immédiate dès le jour de ses obsèques.
L’annonce de la prochaine béatification, étape avant une éventuelle canonisation, a été immédiatement saluée dans sa terre natale.
 
Le chef historique du syndicat polonais Solidarité Lech Walesa , catholique fervent, s’est déclaré à l’AFP « doublement heureux »: parce qu' »un saint homme de son vivant deviendra officiellement un saint » et « que nous aurons enfin un saint de notre époque ».
 
L’archevêque de Cracovie Stanislaw Dziwisz, ancien secrétaire et ami personnel de Jean Paul II , a exprimé sa « grande joie » au nom « de toute la Pologne ».
Mais les victimes de prêtres pédophiles ont dénoncé cette « hâte à honorer » Jean Paul II, le « pape sous le règne duquel la plupart des abus sexuels par des prêtres et leur camouflage ont eu lieu », a déclaré Barbara Dorris, du Survivor network of those abused by priests (SNAP), dans un communiqué.
Le charismatique et médiatique pape polonais battra le record de mère Teresa, en devenant bienheureux six ans et un mois après sa mort.
 
Cette reconnaissance est réservée par l’Eglise catholique aux défunts remarquables qu’elle veut donner en exemple aux chrétiens.
 
La procédure concernant Jean Paul II, pape durant plus d’un quart de siècle, avait été lancée très rapidement après son décès le 2 avril 2005.
 
Dérogeant à la règle des cinq ans, Benoît XVI l’avait lancée deux mois après la mort de son prédécesseur. Lors de ses obsèques, de très nombreux fidèles avaient crié: « Santo subito! » (« Saint tout de suite »).
Le processus a également suivi un « rythme préférentiel », la cause étant traitée « avec plus de rapidité et sans retard » par rapport aux autres, a indiqué à la presse le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, tout en soulignant que « tous les pas requis par la législation ont été respectés ».
 
La date du 1er mai 2011 a été choisie car elle correspond cette année au premier dimanche après Pâques, déclaré jour de la Divine miséricorde pour toute l’Eglise par Jean Paul II lui-même en 2000.
Le père Lombardi a également mis en avant que le carême, temps de pénitence pour l’Eglise qui commémore les 40 jours de jeûne du Christ dans le désert, « n’était pas la période idéale » pour une cérémonie « joyeuse », ce qui excluait de faire coïncider béatification et anniversaire de la mort de Jean Paul II.
 
C’est Benoît XVI lui-même qui présidera la cérémonie à la basilique Saint-Pierre. Une fois béatifié, le pape polonais reposera, selon la tradition, dans la basilique Saint-Pierre, où une simple plaque de marbre portera l’inscription « Bienheureux Jean Paul II ».
 
Des travaux sont déjà en cours dans la chapelle Saint-Sébastien, située entre celle de la Pietà de Michel-Ange et celle du Saint-Sacrement, où son corps sera transféré directement, sans être exhumé, depuis la crypte où il se trouve actuellement.
 
Benoît XVI a signé le décret validant le miracle attribué à Jean Paul II après avoir reçu Mgr Angelo Amato, préfet de la congrégation pour la Cause des saints, l’organe de la curie qui a validé mardi à l’unanimité le miracle requis.
A ainsi été reconnu comme « miraculeuse » la guérison de la soeur française Marie Simon-Pierre, aujourd’hui âgée de 50 ans, de la maladie de Parkinson, dont Jean Paul II, décédé à l’âge de 84 ans, avait lui-même souffert.
Une fois béatifié, pour que le pape polonais devienne saint, il faudra qu’un second miracle lui soit attribué.
 
source:AFP