Communiqué de Presse du NET
Le Mardi 12 juin 2012, à l’appel du Collectif Sauvons le Togo, des milliers de Togolais sont massivement sortis manifester dans la ville de Lomé, pour exiger notamment, selon les responsables du collectif, le retour à la constitution de 1992, l’abrogation des lois portant code électoral et découpage électoral, la mise en exécution des recommandations de la CNDH sur la torture au Togo, le retour des neuf députés ANC exclus de l’assemblée nationale…
La foule qui s’est déplacée pour cette manifestation, d’une ampleur jamais égalée depuis les émeutes de 2005, prouve à suffisance l’existence d’un malaise profond dans la société togolaise que le gouvernement gagnerait à prendre en compte, pour l’apaisement social et la cohésion nationale.
Le Nouvel Engagement Togolais déplore toutes les formes de violence qui ont émaillé ces trois jours de manifestation, la répression policière autant que les agressions auxquelles sont livrés certains manifestants, dévoyant complètement cette communion citoyenne de ses objectifs initiaux. Il est important que dans notre pays où la baisse de l’activité économique se double d’une crise aigüe de l’emploi, l’activité des partis politiques tienne compte des autres libertés du citoyen (liberté de circuler, liberté de culte, sureté, liberté d’entreprendre), afin que toute personne qui ne s’identifie pas à l’activité d’un parti politique, puisse vaquer librement à ses occupations.
Le NET condamne l’intrusion des forces de l’ordre dans les lieux de culte et les établissements scolaires, ainsi que la poursuite des manifestants jusque dans leur maison, car la protection de la voie publique et des édifices publiques devraient être les seules aires de compétence de la force publique. Il demande a cet effet au gouvernement et notamment au ministre de la sécurité de prendre ses responsabilités afin que de telles dérives ne se reproduisent plus.
Le NET condamne particulièrement la mise à sacs des locaux de l’UFC, attitude qui est contraire à l’esprit républicain et aux respects des droits de l’homme et du citoyen. Le NET appelle les partis politiques organisateurs de cette manifestation, et les organisations de défense de droit de l’homme présents dans le collectif Sauvons le Togo, à joindre leur voix à la sienne et condamner cette agression, car la démocratie à laquelle nous aspirons tous ne devrait jamais transformer un adversaire politique en un ennemi public.
Le NET tient à féliciter le collectif Sauvons le Togo pour avoir réussi le pari de rassembler autour de sa bannière une si immense foule, et le convie à profiter de cette dynamique pour aller à des négociations avec le gouvernement en vue d’organiser de prochaines consultations électorales crédibles, transparentes et consensuelles. Tout en déplorant que la composition actuelle du Collectif relègue un peu au second plan les acteurs politiques, eux seuls ayant pourtant vocation à affronter, en synergie avec les partis politiques non-membres du CST, le gouvernement sur des sujets éminemment politiques, le NET souligne qu’il est absolu, après une telle démonstration de force, d’accepter de s’asseoir sur une table de négociation et prendre des décisions courageuses pour sortir le pays de l’impasse.
Le NET demande incessamment au président Faure Gnassingbé et au gouvernement, d’engager sans plus tarder des discussions franches et sincères, empreintes de patriotisme avec les leaders de l’opposition, pour entamer enfin l’application des recommandations de l’APG, signée par consensus le 20 août 2006.
Le NET présente sa compassion aux blessés, et renouvelle son engagement à lutter avec le peuple togolais pour l’avènement d’une société togolaise prospère, participative, décentralisée, juste, et surtout sensibilisée sur les droits et devoirs du citoyen.
Le Président
Gerry TAAMA