Anselme-Sinandare_500

Contradiction flagrante au sein de l’exécutif après la mort de l’élève Anselme Sinandaré

Au cours de l’interview accordée hier par le Premier ministre Ahoomey-Zunu à RFI, à la question qui lui avait été posée par rapport à l’élève de douze ans qui a été fauché par une balle à Dapaong, celui-ci n’a pas fait mystère de la grave erreur commise par les forces de l’ordre en tirant sur Sinandaré Anselme. Sans aller par quatre chemins, honnêtement il a parlé de bavure, ce que le gouvernement devrait reconnaître dès le début. A force d’utiliser le mensonge à tout-bout-de-champ comme arme de gouvernance, voilà comment il peut arriver à un Pouvoir de se couvrir de ridicule sans même s’en rendre compte.

Dans un communiqué rendu public par le gouvernement togolais le 15 avril 2013 et dans lequel le Pouvoir disait étendre la fermeture temporaire des établissements scolaires à l’ensemble du territoire, il est curieusement mentionné ce qui suit : « … Malheureusement, au cours de cette manifestation, les tirs de sommation des policiers ont atteint mortellement un élève âgé d’environ 12 ans ».

Le même soir où ce communiqué a été lu à la télévision nationale, nombre de Togolais se sont demandé si au Togo, nos gouvernants marchent sur la tête. Voici à ce sujet la réflexion d’un compatriote : « Soit celui qui a rédigé le communiqué ne sait pas ce qu’on appelle tir de sommation, soit au Togo, les tirs de sommation de nos forces de sécurité montent dans le ciel, et là la balle emmagasine de l’énergie qui la fait descendre avec violence vers le sol en prenant soin à partir d’un niveau de se créer une trajectoire horizontale ».

Il est très dommage que des communiqués rédigés par les intellectuels de l’Exécutif togolais véhiculent une pareille incongruité. Ça ne fait pas du tout l’honneur du pays et ça permet de se faire une idée de la promotion constante de la médiocrité au Togo. Il peut arriver que l’on se trompe en paroles et sans s’en rendre compte, mais que dans un communiqué qui émane du gouvernement et qui est censé avoir l’adhésion d’un certain nombre de personnalités avant d’être remis à la presse, on découvre ce genre de contre-sens, il y a matière à réflexion.

Ahoomey-Zunu savait-il que le communiqué de son gouvernement avait déjà parlé de tir de sommation qui a fauché le jeune élève avant de déclarer à RFI qu’il s’agit de bavure ? Etait-il vraiment au courant ? En tout cas, il connaît Boisbouvier et nous estimons qu’il n’avait autre choix que de dire la vérité. Nous estimons que s’il faut bien faire les choses, Mme Angèle Dola Aguigah, la présidente de la Commission électorale nationale (CEN pas CENI) et personne ressource des Femmes UNIR devrait réagir, elle qui, au nom de sa fameuse continuité de l’Etat, semble considérer que, si un collègue a posé un mauvais acte, il n’y a pas lieu de le rectifier, de l’améliorer, mais le défendre et le justifier par tous les moyens. Continuité de l’Etat oblige, de par sa compréhension.

Entre nous, la grève des enseignants n’aurait-elle pas fait du bien au gouvernement qui ne sait pas que gouverner c’est prévoir ? Nous faisons allusion à la période du recensement électoral dans la Zone 2. Il en a profité.

Alain SIMOUBA

Liberté Togo

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here