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LES ORGANISATIONS DE DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME ET DE LA SOCIETE CIVILE :

 

ABEJ, AFRIQUE-TRADITION, AJAAH, AMIS, APDHDS, ASVITTO, ATDH, LTDH, MCEP, MOTOCIL, RECID, REJADD, MMLK, LA VOIX DES SANS VOIX,

 

NOVATION INTERNATIONALE, UJEDEB

 

LES PARTIS POLITIQUES :

 

MRC, PARTI DES TRAVAILLEURS, PARTI DES TOGOLAIS, PNP

 
Déclaration liminaire de la Conférence de presse du mercredi 1er avril 2015
 
Au cours de cette Conférence de presse nous aurons à aborder les trois points suivants :
 
1°) Présentation du Rapport de la Mission de vérification des faits sur les événments survenus à Dapaong, à Dankpen, à Djréhouyè et à Gléï ;
 
2°) Notre Déclaration Solennelle de Soutien à la manifestation appelée par la STT, le mercredi 8 avril 2015 ;
 
3°) La Grande Marche pacifique à laquelle nous appelons les jeudi 9 et vendredi 10 avril 2015 pour exiger l’« Arrêt du processus électoral pour les réformes et l’audit du fichier corrompu ! » et nos meetings de sensibilisation du samedi 4 avril 2015 à Dapaong et à Kara.
 
Sur ces trois points, les deux premiers font l’objet des prises de positions spécifiques que voici.
 
(Lecture du Rapport de la Mission de vérification des faits et de la Déclaration Solennelle de Soutien à la manifestation appelée par la STT)
 
 
3°) Notre Grande Marche pacifique des jeudi 9 et vendredi 10 avril 2015 :
 
Pourquoi avons-nous décidé d’appeler à une Grande Marche pacifique les jeudi 9 et vendredi 10 avril 2015 pour exiger l’« Arrêt du processus électoral pour les réformes et l’audit du fichier corrompu ! » et d’organiser des meetings de sensibilisation le samedi 4 avril 2015 à Dapaong et à Kara pour la préparer ?
 
Pour répondre à cette question, nous tenons à rappeler les faits suivants :
 
Comme vous le savez, le débat sur la question du fichier électoral est devenu particulièrement aigu ces derniers mois. En effet :
 
– Le vendredi 27 février 2015, les responsables du Parti des Togolais, fortement appuyés par certains responsables de partis politiques ainsi que leurs militants et de nombreux citoyens, se sont rendus en délégation, à la CENI où ils avaient demandé à être reçus pour consulter le fichier électoral.
 
– Le mardi 03 MARS 2015 la coalition électorale CAP 2015 regroupant l’ANC, la CDPA, le PDP, le PSR, SANTE DU PEUPLE, l’UDS-TOGO tenait, à Lomé, une Conférence de presse au cours de laquelle elle révélait notamment ceci :
 
« L’analyse préliminaire du fichier électoral de 2013 remet en cause les résultats des élections législatives de 2013 et implique l’exigence d’un audit conséquent du fichier avant la présidentielle de 2015. (…)
 
En réponse à l’une des dernières demandes adressée à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) le 29 Décembre 2014, la CENI a fait parvenir à l’ANC, en date du 21 janvier 2015, le fichier électoral concernant l’ensemble des personnes inscrites lors des dernières législatives 2013. Ce fichier global se présente sous la forme de 7 431 documents en format PDF pour une taille totale de 48,94 Gigabits.
 
Le résultat de ces vérifications préliminaires est suffisamment préoccupant quant à la qualité et l’intégrité de la base de données électorale pour que CAP 2015 prenne l’initiative de le publier sans tarder afin d’édifier les communautés nationale et internationale sur l’ampleur de la fraude au fichier électoral au Togo.
 
En effet, on note une différence flagrante de 23 000 voix entre le nombre d’électeurs dans le fichier obtenu (3 044 001) et celui des inscrits proclamés lors des résultats des élections législatives de 2013 (3 021 030). »
 
– Les jeudi 12 et vendredi 13 mars derniers, notre regroupement d’ODDH et de partis politiques organisaient, devant la CENI, un sit-in pour exiger l’arrêt du processus électoral. Il a été interdit et violemment dispersé le premier jour et confiné dans l’enceinte du CHU-Campus le second jour.
 
– Le mercredi 25 mars dernier, le Parti des Togolais tenait une Conférence de presse au cours de laquelle, il révélait, sur la base d’un traitement informatique minutieux du fichier électoral PDF qu’il avait pu se procurer, y avoir découvert :
 

  • 259 573 doublons ;
  • Une anormale variation du corps électoral d’une élection à l’autre depuis les législatives de 2007 à celui sur la base duquel la présidentielle de cette année 2015 est convoqué avec une inexplicable inflation lors des élections présidentielles ;

 
Face à l’ensemble de cette situation, il convient de s’interroger : qui est responsable de toutes ces distorsions du fichier électoral ? Pour nous, il n’y a pas l’ombre d’un doute, que c’est le régime RPT/UNIR qui a fait main basse non seulement sur la CENI, pourtant décrété indépendante selon les textes de loi, mais sur l’ensemble du processus électoral.
 
C’est pour cette raison que la proposition d’un report de 10 jours faite par le chef de l’Etat en exercice de la CEDEAO, rapidement entérinée par le régime RPT/UNIR est insatisfaisante et inacceptable tant dans son principe que dans sa forme.
 
Bien que nous avions écrit au Président John Mahamane pour l’« alerter sur la situation togolaise afin qu’’il) n’ignore pas que les ingrédients d’une nouvelle tragédie s’y accumulent et qu’il est souhaitable qu’(il) use de (son) influence pour aider à l’éviter », nous ne pouvons accepter sa proposition de faire un tel travail dans ce délai car, de source bien informée, il faut au minimum de 3 à 4 mois comme cela s’est fait avant les dernières élections au Sénégal.
 
Si on le suivait, ce qui se passerait le 25 avril ne serait qu’une mascarade électorale de plus, ce que nous ne pouvons pas accepter.
 
Car, ce n’est pas ce que dit la loi, c’est-à-dire l’article 60 du Code électoral qui dispose : « les partis politiques légalement constitués ont droit d’accès au fichier ». De ce fait, si le décret n’a pas été promulgué jusqu’ici, il faut attendre qu’il le soit afin qu’il soit appliqué sinon c’est le scénario de 2013 qui se répétera selon la formule explicite : « Allez aux élections, on fera les réformes après » qui, servie par les négociateurs de 2013 (dignitaires religieux, ambassadeurs des Etats-Unis d’Amérique et chefs d’Etat de la sous-région) aux partis politiques togolais pour leur faire accepter la participation aux législatives de 2013, s’est révélée en fait être un piège qui leur a été tendu. Cela, on ne peut plus, on ne doit plus accepter !
 
Par ailleurs, nous sommes étonnés que, curieusement, la Conférence de presse prévue ce lundi 30 mars 2015 pour présenter le rapport de la mission de l’OIF sur le fichier électoral de la CENI, ait été annulée sine die et sans explication et que deux jours après, aucune information ne soit donnée sur le sort tant de cette Mission que de son Rapport, ce qui ne manque pas de soulever toutes les interrogations à leur sujet.
 
En tout état de cause, quels que soit le sort de cette Mission et de son Rapport, il est inadmissible, au nom du respect de l’intangible principe de souveraineté nationale, d’accepter qu’une organisation internationale se substitue aux prérogatives des acteurs politiques nationaux garanties par la loi électorale.
 
Voici pourquoi, à partir de tous ces éléments nous avons décidé d’appeler les citoyens togolais à participer à la Grande marche pacifique que nous organisons les jeudi 9 et vendredi 10 avril prochain à Lomé, Sokodé, à Kara et à Dapaong après un meeting de sensibilisation le samedi 4 avril prochain, pour faire arrêter un processus électoral qui n’a aucun sens.
 
Cette Marche se déroulera à partir de 8H, selon les itinéraires ci-après :
 
— à Lomé : Rassemblement et départ au Carrefour de Bè Gakpoto et à Agoè Motocross, Rond Point de la Colombe de la Paix, Nationale 1, Point de chute : devanture de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
 
— à Sokodé : Rassemblement et départ au Terrain municipal annexe, Poste de Sokodé, Nationale 1 jusqu’au carrefour de la route de Tchamba, Point de chute : Préfecture.
 
— à Kara : Rassemblement et départ au Carrefour de l’Université de Kara, Carrefour de Kara Sud, Carrefour Tomdè, Carrefour du Commissariat de Police, Carrefour du Lycée de Kara I, Carrefour de la Loterie Nationale, Point de chute : Esplanade du Palais des Congrès de Kara.
 
— à Dapaong : Rassemblement et départ devant le Lycée de Nassablé, Carrefour Orabank, Carrefour des Jeunes, Point de chute : devant l’Ancien Séminaire des Aînés (Quartier Tantigou).
 
Comme nous n’avons jamais cessé de le réclamer, il faut impérativement, qu’avant l’organisation de toute élection, soient faites les réformes dont fait partie intégrante la question du règlement préalable des problèmes liés au fichier électoral, et donc de son audit satisfaisant qui, en aucun cas, ne doit être bâclé. L’absolue nécessité de cette exigence est plus que largement démontré aujourd’hui.
 
Car toute précipitation ne pourrait que conduire au « retour de vieux démons » dont, et le régime UNIR/RPT, et les partis engagés dans la course à la présidentielle porteraient, devant l’histoire, une très grave et lourde responsabilité.
 
Lomé, le 1er avril 2015
 
Pour les organisateurs,
 
Le Coordinateur
 

SIGNE

Me Raphaël KPANDE-ADZARE

 

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