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Dans l’un des numéros du Grand Débat où il était l’invité d’honneur sur Africa N°1 en juin dernier, l’homme d’affaires français, Loïc Le Floch-Prigent indiquait que les pratiques judiciaires au Togo lui faisaient penser à la Corée du Nord.

 

Il reposait cette comparaison sur le caractère festivalier des violations des droits de la défense et des droits de l’homme dont notre pays fait montre.

 

A l’époque, ceux qui ne connaissaient bien les réalités de la justice et du pouvoir togolais pouvaient être tentés de croire que ce français incarcéré pendant cinq mois au Togo dans la fameuse affaire d’escroquerie internationale, avait exagéré.

 

Aujourd’hui, les faits sont là et lui donnent amplement raison. C’est sans doute de l’euphémisme que de dire que le Togo est incarné par une dictature pure et dure, par des pratiques ordurières en matière de droit et de la justice.

 

« Au Togo, affirmait Le Floch-Prigent, il n’y a qu’un seul juge, le chef de l’Etat. Les juges d’instruction pensent qu’ils doivent recevoir l’ordre de leur chef hiérarchique qui n’est autre que le Président de la République ».

 

Ce genre de réalité parait surréaliste au 21ème siècle et dans une République. Mais il suffit de suivre de près le mécanisme de fonctionnement de notre justice pour se rendre à l’évidence qu’il s’agit bien des pratiques réelles et quotidiennes au Togo.

 

Le Floch-Prigent avait aussi affirmé que la seule chose qu’il retenait des multiples auditions qu’il a eues au Togo, c’est que « les nombreux juges qui l’interrogeaient » lui ont demandé clairement de « dire du mal de Bodjona » pour se sortir d’affaire.

 

L’ancien PDG de Elf n’avait pas du tout menti et les faits sont là pour le démontrer à suffisance. « Ce n’est pas 69 ans que vous allez me demander de poser un acte contre ma conscience » leur avait-il rétorqué.

 

Et puisqu’il avait refusé de s’associer à ce projet vil et indécent, l’on l’a laissé dans les geôles de la gendarmerie pendant cinq bons mois alors qu’il trainait un cancer de la peau. Il a donc fallu l’intervention énergique de la France pour que leur ressortissant recouvre sa liberté.

 

Mais le plan contre Bodjona a demeuré et prend d’ailleurs de l’ampleur au prix de tout et au mépris de tout.

 

Le pouvoir de Faure Gnassingbé a donc fait le choix risqué d’utiliser abusivement tous les instruments de la République qui appartiennent au peuple, pour pourchasser et démolir un seul citoyen, Pascal Bodjona.

 

Ce régime cherche avidement une inculpation à mettre sur la tête de cet animal politique, telle une épée de Damoclès pour l’empêcher de s’activer politiquement.

 

Et c’est donc ce lundi que, sur instruction du palais de la Marina, le juge chargé du quatrième cabinet d’instruction, a convoqué l’ancien Ministre de l’administration territoriale manifestement pour l’entendre dans la même affaire aussi lugubre que surréaliste pour ensuite lui charger de cet décret l’inculpant.

 

Tout cela se planifie au moment où la procédure infestée initiée contre lui n’a pas encore trouvé d’issue à la chambre d’accustion.

 

Tout cela se met en jeu après moult violations des droits de Bodjona et un renversement quasi-systématique des règles élémentaires du droit et de la justice.

 

L’Etat du Togo a donc choisit de se constituer en plaignant plus ou moins visible dans cette affaire qui, en réalité, ne regarde ni de près ni de loin l’homme de Kouméa, mais par le biais de laquelle le pouvoir du fils d’Eyadema espère pouvoir démolir politiquement le fils d’Antoine Bodjona, l’autre ancien homme à tout faire du général Eyadema qui a été neutralisé par les mêmes montages grossiers à l’époque du feu Président.

 

Les gens, irrésistiblement, font donc tout pour faire répéter l’histoire sous les tropiques, mais ils n’ont certainement pas compris que les époques ne sont plus les mêmes, et la mentalité non plus.

 

C’est avec beaucoup de vigilance que le peuple togolais se doit de suivre ce dossier ainsi que beaucoup d’autres, pour déceler la manière éhontée avec laquelle les tenants de se régime usent et abusent du pouvoir pour abattre ceux qu’ils prennent sans doute à tort pour des ennemis.

 

La vie nous montre que celui qui voit le mal partout et vit dans une paranoïa permanente, souffre nécessairement et immanquablement d’une instabilité intérieure, d’un manque de confiance intérieure, d’une faiblesse dont il ne peut pas départir et qui lui font penser que son malheur vient plutôt des autres.

 

Que restera-t-il du Togo lorsque ses dirigeants actuels auront fini de tout mettre par terre juste par simple souci de survie politique ?

 

C’est la pertinente question que tous les togolais se doivent désormais de se poser et à la suite de laquelle ils devront décider de la conduite à tenir.

 

Voici l’émission de Le Floch-Prigent sur Africa N°1

 

http://www.africa1.com/spip.php?article33224

 
togoinfos
 

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