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Une délégation avec à sa tête Mgr Nicodème Barrigah a cherché à rencontrer Faure Gnassingbé en vain
L’envoyé spécial de Ban Ki-Moon débute ses consultations lundi prochain

 
Dans notre éditorial du lundi 9 juillet titré « Et le dialogue cloua le bec à ses détracteurs », nous disions qu’il ne fallait rien attendre de ces discussions. Les faits n’ont pas tardé à nous donner raison. Le pouvoir RPT/UNIR, et dans une moindre mesure UFC n’a été contraint à accepter le dialogue que pour refuser ensuite de faire des concessions. Et comme ce régimesait le faire depuis des années pour flouer ses adversaires, la communauté internationale, il n’a pas fallu attendre longtemps pour que Faure Gnassingbé et ses amis montrent à la face du monde leur mauvaise foi.
 
Après les discussions de lundi 9 juillet suivies de celles de mardi, les acteurs en accord avec les médiateurs se sont mis d’accord pour publier un communiqué de presse en vue de situer l’opinion sur le niveau des discussions et éventuellement les points de blocage. Dès la publication de ce communiqué de presse, le pouvoir s’est précipité de parler d’un accord et a fixé unilatéralement la nouvelle date des élections au 25 juillet, suscitant la colère au Collectif « Sauvons le Togo » où on estime qu’aucune date des élections ne saurait être fixée avant la fin formelle des discussions et la mise en application des points d’accord. Quant à la Coalition Arc-en-Ciel, on semble s’y contenter du peu et pressé d’aller au scrutin ; c’est du moins ce qui transparait dans les déclarations de deux responsables de cette organisation sur des radios privées de la place.
 
Le mercredi 10 juillet, les protagonistes devraient se retrouver pour poursuivre les discussions ; mais face au refus catégorique du pouvoir, une délégation des deux entités de l’opposition avec à sa tête Mgr Nicodème Barrigah introduit une demande d’audience à Faure Gnassingbé, pour discuter directement avec lui des points de désaccords. Jusqu’hier matin, le prélat n’a eu aucun signe venant du locataire de la Marina. Une curieuse manière d’être courtois envers un évêque à qui on a confié une mission nationale. On l’aura compris, c’est Faure Gnassingbé en personne qui bloque l’avancée des discussions et s’oppose à l’application immédiate des mesures d’apaisement, notamment la libération des responsables et militants du CST arbitrairement détenus dans la ténébreuse affaire des incendies. Le pouvoir RPT/UNIR, excelle dans l’art du dilatoire et sait tourner ses adversaires en bourrique. La preuve vient d’être faite.
 
Pendant que les discussions sont au point mort et que Faure Gnassingbé est difficilement accessible, ceux qui ont opté pour la campagne électorale continuent leur show sur leur terrain, sans engouement des populations. L’UFC avec à sa tête l’opposant préhistorique multiplie les meetings à l’intérieur du pays, sans vraiment soulever des foules. Quant à UNIR, sa campagne semble pour l’instant grippée par les dissensions internes et surtout par la mise sous embargo des gadgets de campagne. Au nord et particulièrement à Kara, les candidats de ce parti ont été renvoyés à coup de pierres par les jeunes. Même chose dans le Wawa. Hier, les délégations ont cherché à voir Faure Gnassingbé pour le convaincre d’aller calmer les jeunes sur le terrain.
 
C’est dans ce cafouillage monstre sur fond de déclaration des uns et des autres que la mission de l’ONU arrive dans notre pays ce week-end et commence ses consultations le lundi matin. L’envoyé spécial de Ban Ki-Moon, accompagné de Saïd Djinnit, le représentant personnel du Secrétaire Général des Nations-Unies aura à s’entretenir avec les acteurs politiques et les organisations de la société civile. Connaissant le degré d’entêtement du pouvoir RPT, il est à craindre que toutes ces initiatives n’aboutissent à rien.
 
La situation au Togo aujourd’hui rappelle étrangement celle qui a présidé au Niger à la chute de Mamadou Tandja qui aussi a refusé d’écouter les différents appels à la raison. Il y en a qui n’apprennent jamais de l’histoire, et surtout de la marche des peuples vers la liberté.
 
Ferdi-Nando
L’Alternative Togo

 
 

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