CONFERENCE DE PRESSE DU 09 SEPTEMBRE 2012

 

DECLARATION LIMINAIRE

 
Par lettre en date du 4 septembre 2012, le Premier Ministre a convié l’ANC et l’OBUTS, deux partis politiques membres du Collectif « SAUVONS LE TOGO » à participer aux prochaines concertations politiques qui démarreront le 10 septembre 2012 à la Primature. Les sujets de discussion annoncés portent essentiellement sur :
 
– le cadre électoral (le code électoral en particulier) ;
 
– le découpage des circonscriptions électorales ;
 
– les réformes constitutionnelles et institutionnelles ;
 
– autres sujets et divers.
 
Cette invitation fait suite à celle adressée au Collectif « SAUVONS LE TOGO » le 29 août 2012 pour une rencontre le lendemain, 30 août 2012, à 09 heures, à la Primature, invitation que le CST a déclinée.
 
Il faut rappeler que des solutions idoines à la quasi-totalité des sujets à aborder ont été formulées dans la « Plateforme citoyenne pour un Togo démocratique » transmise en juin 2012 aux plus hautes autorités du pays. A titre d’exemple, des points tels que le scrutin à deux tours pour l’élection présidentielle et les élections législatives ainsi que la limitation du mandat présidentiel avec effet immédiat avaient même fait l’objet de consensus en décembre 2011 au terme de plusieurs mois de discussions au sein du CDPD rénové. Ces deux recommandations qui, dès lors, ne nécessitent pourtant aucune discussion à nouveau avant leur traduction en texte de loi, n’ont connu à ce jour le moindre début d’exécution confirmant ainsi que, les dialogues politiques ne sont que des marchés de dupes destinés à berner le peuple togolais, dans la lutte active et multiforme amorcée depuis 22 ans pour l’avènement d’un Togo démocratique. De plus, il y a lieu de rappeler que les discussions réunissant les partis parlementaires aux mois de février-mars 2012 ont achoppé sur le même problème de limitation du mandat présidentiel.
 
Le CST tient à relever le caractère singulier de la nouvelle démarche du pouvoir en place qui, au lieu de satisfaire les préalables antérieurement posés comme preuve de sa bonne foi en vue d’un dialogue sérieux, franc et sincère, continue de s’illustrer dans des manœuvres dilatoires.
 
En effet, le gouvernement ne peut se prévaloir d’ignorer que, l’ANC et l’OBUTS sont membres du Collectif « SAUVONS LE TOGO » dont le combat reçoit l’adhésion et le soutien massifs des populations togolaises dont il défend les aspirations légitimes. Le CST tient à rappeler qu’à la suite des répressions sauvages et récurrentes de ses manifestations notamment celles des 12, 13 et 14 juin 2012 avec un lourd bilan de blessés graves et d’au moins trois morts, celles des 21, 22 et 23 août 2012 occasionnant plus d’une centaine de blessés en dépit de toutes les concessions faites par le CST pour leur déroulement pacifique, il a lancé un appel à la désobéissance civile en vertu de l’article 150 de notre Constitution. Le gouvernement ne peut donc ignorer que, sur cette base, le CST a décidé de ne plus participer à un dialogue, si ce n’est pour discuter des conditions du départ du Président Faure GNASSINGBE et de son gouvernement.
 
Après concertation avec d’autres formations politiques partenaires invitées à ces discussions, les structures membres du CST constatent la duplicité du gouvernement qui cherche à les opposer de manière à créer des dissensions entre les acteurs politiques de l’opposition.
 
Cependant, pour la tenue d’un éventuel dialogue, le Collectif «SAUVONS LE TOGO» rappelle au gouvernement la nécessité de donner satisfaction aux préalables susceptibles de rassurer la classe politique et les populations togolaises quant à la réelle volonté du régime de Faure GNASSINGBE d’apaiser le climat politique dans le pays et de mettre fin à l’instrumentalisation des institutions et aux violations de la Constitution, des lois de la République ainsi que des droits et libertés des citoyens. Ces préalables portent sur les six points suivants :
 
le respect effectif de la liberté de manifester et des droits humains ;
la restitution des matériels confisqués lors des manifestations des 12 et 13 juin 2012 (véhicules, apatam, matériels de sonorisation et podium) ;
la démission et la traduction devant les tribunaux des falsificateurs du rapport de la CNDH ainsi que les auteurs d’actes de torture mis en cause dans ledit rapport de même que l’application de toutes ses recommandations avec effet immédiat ;
le retour effectif des neuf députés de l’ANC à l’Assemblée nationale, conformément aux décisions de l’UIP et de la Cour de Justice de la CEDEAO ;
la mise en œuvre immédiate des recommandations urgentes du Rapport de la CVJR, notamment celles visant à mettre fin à l’impunité en sanctionnant les auteurs, co-auteurs et instigateurs des violations des droits humains, des assassinats lors des répressions policières avant, pendant et après l’élection présidentielle d’avril 2005 de même que l’indemnisation des victimes;
la désignation d’un médiateur international accepté par toutes les parties pour conduire une prochaine concertation politique.
Cette assise doit avoir un caractère national et ses décisions doivent être immédiatement exécutoires afin que toutes les conclusions qui en découleront s’imposent à tous.
 
Par ailleurs, le CST n’oublie pas la nécessité, pour le gouvernement, de satisfaire dans les meilleurs délais, les promesses faites aux étudiants, aux enseignants et au personnel de la Santé.
 
Pour l’heure, le Collectif « SAUVONS LE TOGO » invite toutes les forces vives de la nation à rester mobilisées pour le triomphe de la résistance citoyenne et leur réitère son appel à participer massivement aux manifestations des jours et semaines à venir, en l’occurrence les marches pacifiques des samedis 15 et 22 septembre 2012, la marche des femmes le 20 septembre 2012 ainsi que la marche suivie de sit-in à Deckon les 25, 26 et 27 septembre 2012.
 
Peuple togolais, par ta foi, ton courage et tes sacrifices, la nation togolaise doit renaître !
 

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here