Alain Foka, il faut le reconnaître fait un excellent travail de conscientisation, de mémoire et de révélations sur des faits. Alain Foka depuis 2020 n’est plus celui des années postérieures et il le dit si bien que sa génération a déjà échoué mais qu’il a le devoir de faire en sorte que la présente génération et celle future se réveille, ne commette pas les mêmes erreurs et qu’elle lutte pour une vraie indépendance et pour sa souveraineté.

Ce n’est que sur l’histoire qu’on bâtit la nouvelle cité car un peuple sans histoire est un peuple sans âme. Ceux des Africains qui radotent au quotidien qu’il ne faut plus ressasser le passé mais plutôt se pencher sur le présent et l’avenir se trompent lourdement.

Pourquoi occulter l’histoire si on ne veut plus commettre les mêmes erreurs du passé afin de bâtir de nouvelles cités, de nouvelles relations équitables, développer l’économie endogène, se pencher sur nos propres forces de production, sur nos propres richesses, nos valeurs, sur notre capacité transformationnelle de nos économies, sur nos rapports avec le monde extérieur dont surtout l’occident qui, il y a à peine 65 ans tiraient sur des populations africaines qui luttaient pour leur souveraineté et dont des peuples et des territoires entiers sont les propriétés exclusives des rois, monarques et présidents occidentaux?

Pourquoi ne pas apprendre du passé si on a fait croire que les cultures de rente telles que le coton, le café, le cacao et maintenant le soja permettront de développer nos économies alors qu’en réalité elles servent à nourrir les industries du Nord et qu’elles ne sont pas nos aliments de base que sont les céréales qu’on devrait produire en masse afin d’assumer notre sécurité alimentaire ?

L’esprit africain est façonné de sorte qu’il puisse vite oublier, se culpabiliser, pardonner et se jeter à nouveau dans les bras de l’oppresseur qui par des discours mielleux promettent une nouvelle ère alors qu’en réalité il se base sur ce qui a toujours été sa réussite dans le passé pour mieux dominer, c’est-à-dire endormir par le lessivage du cerveau, le double langage permanent, les coups bas et la force brute.

La nouvelle génération d’Africains n’a aucunement le droit d’oublier ce sur quoi il a été floué afin de mieux se prendre en charge et d’assumer ses responsabilités.

L’intelligence n’est pas plus hélène que nègre. Et la capacité de s’auto-gérer non plus. Il est plus que temps que les gouvernants fassent confiance en cette masse d’intelligences des Africains qui ne cherche qu’à servir pour relever les défis liés au développement du continent au lieu de courir derrière des pseudos experts exogènes dont les capacités d’analyses souvent assez limitées, ne tiennent en rien compte des réalités de nos territoires, de nos quotidiens et de nos vécus. Car le potentiel économique du monde occidental et asiatique, les besoins liés au développement de nos économies sous les tropiques sont loin d’être siamois.

L’Afrique, c’est 60% des terres arables dans le monde et son expansion économique passera par là en dehors de ses nombreuses ressources minières et minérales, le sous-sol du désert du Sahara contenant la plus grande nappe phréatique du monde.

Je sais évidemment qu’il y a d’autres facteurs à prendre en compte notamment l’instauration d’un état de droit, la démocratie et surtout la lutte contre la corruption afin que ces défis soient relevés.

Soyons conscients de nos faiblesses, revoyons le passé et retroussons nos manches pour éditer l’exploit chinois, singapourien et de tous les dragons asiatiques, l’occident amorçant depuis un certain temps déjà son déclin qui est inexorable.

Oui l’Afrique sera le dragon du 21è siècle si les Africains le décident et prennent les taureaux par les cornes.

Anani Sossou

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