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A quand les obsèques de Douti Sinanlengue mort le 17 avril dernier sous les coups violents des forces de l’ordre à Dapaong 48 heures plus tôt ? Pour l’heure, c’est le suspense. Comme dans le cas d’Anselme Sinandare Gouyano enterré le jeudi 25 avril dernier, les hommes du pouvoir auraient multiplié les manœuvres et fait des pressions sur la famille. Depuis son village où elle séjournerait, la famille de Douti Sinanlengue aurait reçu à plusieurs reprises la visite des émissaires du pouvoir. Selon des sources proches du dossier, ces derniers auraient entre-temps proposé une enveloppe aux parents pour enterrer leur enfant dans la totale intimité familiale. Mais la famille de la victime aurait rejeté l’offre et exige que la cause du décès soit élucidée d’abord.

Aujourd’hui, aux dernières nouvelles, la famille éplorée s’en remet à la Synergie des Travailleurs du Togo (STT) qui, depuis ce drame, n’a pas baissé les bras, pour que justice soit faite. La Coordination de la Synergie annonce justement pour les tout prochains jours le lancement d’une grande « Opération justice pour Douti et Anselme ». Il s’agit pour les travailleurs du Togo, de réussir à rassembler les ressources matérielles, financières, humaines, ainsi que toutes les compétences pour que la lumière soit faite sur les circonstances de la mort de Douti et d’Anselme, il y a de cela bientôt un mois.

La STT a toujours promis que ceux qui ont commis ce crime odieux ne resteront pas impunis. Elle compte, dans le cadre de cette opération, saisir les juridictions compétentes nationales ou internationales. Une autopsie du corps de Douti actuellement à la morgue, n’est pas exclue. « L’idée (Ndlr, l’opération justice pour Douti et Anselme), c’est d’amener l’affaire en justice, saisir la justice où qu’elle soit, ici ou ailleurs. Nous sommes dans l’optique de pouvoir diligenter une enquête, de pouvoir aller si possible réaliser une autopsie. Nous avons déjà envoyé des courriers à des instances médicales de notre pays pour se prononcer là-dessus et à d’autres instances médicales internationales pour analyser le certificat de décès que le chirurgien de Dapong a produit et que le Procureur a eu la malveillance de pouvoir divulguer, alors que c’était une pièce juridique, et selon les lois du secret médical, il aurait pu garder comme telle et la mettre au service de la justice. Mais une fois qu’il l’a divulguée, c’est tombé dans le domaine public. Donc nous allons en faire usage. Nous allons l’envoyer à des organisations médicales nationales et internationales compétentes », a confié Dr Gilbert Tsolényanou, porte-parole de la Coordination de la Synergie.

La Synergie appelle donc les travailleurs de tous les niveaux et de toutes les couches à rester fortement mobilisés pour exiger et obtenir justice pour ces deux jeunes lâchement assassinés, alors même qu’ils réclamaient « un droit simple, celui de retrouver leurs enseignants en classe, un droit de s’instruire pour servir le Togo de demain ».
Pierre-Claver KUVO

L’Alternative Togo

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