Le rêve, des mères et pères de l’indépendance, de faire du Togo l’Or de l’Humanité est-il toujours au programme des acteurs politiques, économiques et sociaux ?

Comme tous les 27 avril, les filles et fils du Togo, aux quatre coins de la planète, s’apprêtent à commémorer le jour de la proclamation de l’indépendance de notre pays dans une frénésie teintée d’angoisse.

62 années (1960 – 2022) après le discours historique du feu Sylvanus Olympio, père de l’indépendance et premier président élu du Togo, que reste-t-il de l’héritage confié à la Nation togolaise ?

Par définition, La souveraineté nationale est le principe selon lequel le pouvoir appartient à la Nation. La Nation est une communauté humaine soudée par son histoire, son territoire, sa langue, sa culture et ses valeurs. Cette Nation ne se limite pas aux seuls citoyens vivants, mais inclut également les citoyens passés et futurs.

La Nation est incarnée par l’Etat qui, en principe, en est une véritable émanation. Cet Etat est, à la fois, le dépositaire mais également le gardien de la souveraineté nationale. Dans l’exercice du pouvoir exécutif et législatif, l’Etat représente la Nation auprès des institutions nationales, régionales et internationales.

Au regard de cette définition, la Nation togolaise actuelle a-t-elle de bonnes raisons d’être fière des acquis (politiques, économiques, sociaux) engrangés par l’Etat togolais durant les six (6) dernières décennies ?

Que dire de la résignation (individuelle et collective) de la Nation togolaise actuelle face à son devoir citoyen de lutter, par tous les moyens pacifiques et légaux, pour concrétiser ses aspirations légitimes à la paix, la liberté, l’égalité et la dignité ?

La Nation togolaise actuelle est-elle consciente de l’ampleur des souffrances morales et misères matérielles qu’elle risque, par sa démission, de laisser en héritage aux générations futures ?

Comment avons-nous pu, à titre individuel et collectif, trahir autant notre mission de faire du Togo un pays politiquement moderne, économiquement prospère et socialement juste et solidaire comme l’avaient rêvé les mères et pères de notre indépendance ?

En cette veille de commémoration, il ne serait pas superflu de marquer une pause pour (1) dresser un bilan sincère et honnête du chemin parcouru durant ces 62 années d’indépendance et (2) prendre de courageuses résolutions pouvant donner vie au rêve de celles et ceux qui, par leurs luttes et sacrifices, ont arraché notre souveraine nationale entre les griffes de l’esclavage et de la colonisation.

Kokou Philippe AMEDODJI Liège, le 24 avril 2022