Le président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) au Togo, Koffi Kounté, qui avait rendu en février un rapport sur des tortures dans son pays, a demandé l’asile en France où il a été rejoint par sa famille, a indiqué vendredi le défenseur des droits Dominique Baudis, selon l’AFP.
« Très sérieusement menacé et craignant pour sa vie et celle de sa famille à la suite de la publication de ses conclusions, M. Koffi Kounté a été contraint de quitter Lomé en toute urgence », selon un communiqué de M. Baudis.
« Le gouvernement français a permis à M. Kounté d’accéder à la procédure d’asile et à sa femme et ses enfants de le rejoindre en France, où ils viennent d’arriver », a-t-il précisé.
« M. Koffi Kounté (…) a publié le 20 février dernier un rapport d’enquête sur les actes de tortures et les mauvais traitements infligés à 32 personnes accusées d’atteinte à la sûreté de l’Etat », a-t-il rappelé.
Ces personnes, poursuivies pour avoir participé au coup d’Etat déjoué de 2009, avaient affirmé à leur procès, en septembre 2011, avoir été torturées par l’Agence nationale de renseignements (ANR).
La publication de ce rapport avait soulevé une polémique au Togo, les autorités ayant dans un premier temps affirmé, le 19 février, sur la base d’un rapport qu’elles disaient émaner de la CNDH, qu’il n’y avait pas eu de torture.
La Commission avait rétorqué le 20 février que le rapport cité n’était pas le sien et qu’il y avait bien eu « des actes de violences physique et morale à caractère inhumain et dégradant ». Craignant pour sa sécurité et alors que la CNDH faisait état de « menaces » de la part du gouvernement, son président, M. Kounté, s’était réfugié en France.
Par la suite, huit organisations de défense des droits de l’Homme avaient demandé la démission du gouvernement togolais.
Le 1er mars, le gouvernement a annoncé qu’il réclamait des sanctions à l’encontre des auteurs présumés de ces tortures au sein de l’ANR.
Le ministre togolais de la Culture Yacoubou Hamadou avait alors déclaré que « des mesures sécuritaires sont aussi prises pour la famille du président de la CNDH Koffi Kounté et pour lui-même au cas où il décidait de rentrer au pays ».
AFP

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