Depuis la cérémonie d’investiture de Faure Gnassingbé pour un quatrième mandat à la tête de la magistrature suprême du Togo, le 3 mai dernier, les Togolais attendent toujours la formation d’un nouveau gouvernement. SelomKlassou sera-t-il reconduit ? Si non qui sera le nouveau premier ministre du Togo ? Qu’est ce qui retarde autant la formation d’un nouveau gouvernement 4 mois après l’investiture ? Beaucoup de question que les Togolais se posent et dont ils devront encore patienter un peu pour avoir les réponses. Puisque, selon les informations, l’ancien gouvernement est maintenu aux affaires à cause de l’état d’urgence décrété dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 qui vient d’être prorogé jusqu’au 15 septembre. Pour l’instant ce n’est pas les noms qui manquent. Plusieurs personnes sont pressenties au poste de premier ministre dans le cadre de la formation du nouveau gouvernement. Confidentiel !

Parmi ces personnes, on retrouve l’économiste togolais, Kako Nubukpo. Et oui, Kako Nubukpo rêve d’être Premier ministre de Faure Gnassingbé qu’il a déjà servi officiellement. Mais, apparemment, c’est dans une autre institution sous régionale que se conjugue le futur de Kako. Selon les informations, l’économiste Togolais est pressenti au poste de Commissaire au Département des Politiques Economiques et de la Fiscalité Intérieure (DPE). Selon des confidences d’une source diplomatique côté français, l’économiste togolais va être nommé à ce poste et sera l’un des 8 commissaires de l’UEMOA.

Ce département à la tête duquel  Kako est pressenti a en charge les politiques communes de l’UEMOA dans plusieurs domaines. Entre autres, l’harmonisation du cadre juridique et comptable des finances publiques ; l’harmonisation des fiscalités intérieures, directes et indirectes et la mise en œuvre du programme de transition fiscale et la surveillance multilatérale de la convergence et des performances des politiques macro-économiques. Le DPE s’occupe également  du suivi de la politique monétaire, des marchés financiers et la microfinance ainsi que la mise en œuvre de la liberté de circulation des capitaux; l’appui aux réformes des systèmes de passation des marchés des Etats membres ; de l’assistance aux Etats membres dans le cadre des négociations avec les institutions financières internationales les analyses, études et prévisions économiques ; du renforcement des capacités des Etats membres en matière d’élaboration et  d’évaluation de politiques économiques et, enfin, de la production de statistiques pour les Organes et les Institutions spécialisées de l’Union et l’amélioration de la performance des systèmes statistiques nationaux.

A en croire certaines sources, sa nomination à ce poste est une manipulation de l’Elysée à travers Franck Paris, le nouveau conseiller Afrique du Président Macron, avec qui Kako entretien de très bonnes relations. Et, c’est Franck Paris lui-même qui, à travers ses réseaux, négocie ce poste pour le Doyen de la Faculté des Sciences économiques et de Gestion de l’Université de Lomé, avec pour objectif de le pousser, sans doute hors du débat du cfa. Un débat dans lequel la position de l’économiste togolais est visiblement mal appréciée de l’ancienne puissance coloniale.

Franck Paris, le nouveau conseiller Afrique du président Macron, est un fin connaisseur du continent et de l’Union européenne. Il avait accompagné Macron dans son premier déplacement africain au Mali. Énarque comme Macron et ancien ambassadeur de France à Berlin. Franck Paris peut se targuer d’avoir une double casquette de connaisseur des affaires africaines et européennes. Le nouveau conseiller Afrique du président, a en effet débuté dans l’administration centrale du Quai d’Orsay où il a travaillé comme rédacteur à la direction Afrique et océan Indien (DAOI). Il y a développé une solide expertise de la zone, avant de rejoindre la représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne.

Pour rappel Kako Nubukpo, quant à lui, est entré en 2013 dans le gouvernement togolais sous la présidence Faure Gnassingbé comme ministre chargé de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques. En 2015, il sème la discorde en critiquant ouvertement la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Dans un mémo interne de la banque centrale, un chef de service a exprimé le souhait que Kako Nubukpo soit rappelé à l’ordre par les autorités politiques de son pays « pour éviter à l’avenir qu’il continue de formuler des critiques qui n’ont aucun lien avec les objectifs poursuivis lors des colloques au cours desquels il intervient ». En juin 2015, lors de la formation d’un nouveau gouvernement togolais par le président Gnassingbé, Kako Nubukpo n’est pas reconduit à son poste de ministre4.

En mars 2016, il est nommé directeur de la Francophonie économique et numérique au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie, organisation qu’il quitte le 28 Mars 20185 après avoir été suspendu de la francophonie début décembre 20176 pour avoir manqué à son « devoir de réserve ».

Les 16 et 17 février 2017, Nubukpo organise les « États généraux du franc CFA » à Bamako au Mali. Son objectif est de trouver une nouvelle monnaie capable de remplacer l’ancienne devise coloniale7.

Depuis 2018, il travaille au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD)8 et occupe depuis avril 2019 le poste de Doyen de la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion (FASEG) de l’Université de Lomé9.

En 2020, D’après l’hebdomadaire Jeune Afrique, Kako Nubukpo se rendra devant le Sénat français. Selon les précisions de ce média, ce déplacement de l’ancien ministre togolais s’inscrit dans le cadre d’une mission dirigée par Nathalie Goulet. Au menu des discussions qui seront menées avec les membres de la Commission des Finances du Sénat français, figure en bonne place le passage du franc CFA à l’Eco.

La rédaction / Togoactualite

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