Prinz Lorenzo
Prinz Lorenzo

Une plainte été déposée ce mardi 12 août 2020 contre le boxeur Prinz Lorenzo. Il est accusé d’avoir recruté des jeunes bandits pour faire démolir le bar restaurant Home Beach voisin de son restaurant à la plage en face de l’hôtel Palm Beach.

En décembre 2016, il s’est fait découvrir par ses compatriotes à Lomé en conservant son titre de Champion du monde de boxe des poids moyens GBC. Il avait battu dans un combat qui s’est tenu à Lomé le Géorgien Paata Varduashvili. Depuis, Prinz Lorenzo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est fait moins visible par le public togolais jusqu’à une récente interview dans laquelle il a annoncé la fin de sa carrière professionnelle. Dans le même entretien avec stadeduweekend.com, il rappelle ses projets, notamment la construction de salle de boxe dans les régions économiques du Togo avant de se consacrer à ses affaires en terre allemande.

Mais derrière ce côté bon garçon affiché par le pugiliste se cache un homme qui tente d’écraser tout sur son passage, à l’image de sa carrière sur le ring. Et pour cause, Prinz Lorenzo fait l’objet d’une plainte déposée cette semaine auprès du Procureur de la République. Il est accusé d’avoir recruté des jeunes pour faire casser le bar restaurant de la trésorière de l’Association des victimes de torture au Togo (ASVITTO).

Selon les faits racontés par la victime, les menaces ont commencé le 12 janvier 2020 et la récente destruction des biens de la dame est la sixième réalisée par les hommes du pugiliste. « En effet, mon bar restaurant « Home Beach » est à côté du bar de M. Kuegan Follyvi qui se permet de faire détruire mes installations par des jeunes bandits qui sont dans le quartier dont le chef s’appelle Kamalou », écrit la plaignante qui ajoute que les jeunes recrutés par Prinz Lorenzo pour ces basses besognes étaient environ une vingtaine. « C’est son sixième acte posé et à chaque destruction de mon bar, il emporte mes effets », indique la victime. 

« Mes effets emportés : 135 chaises en plastique, 93 casiers vides et 19 casiers avec boisson, 35 tables en bois et 10 en plastique, 02 Hangars à 4 pieds avec ses accessoires,  06 marmites de 15 Kg, 04 casseroles de 10 Kg, 02 poêles artisanaux, 02 barbecues, 100 verres à boire et des assiettes, une glacière, une  bouteille de gaz butane, trois téléphones portables et 25 bracelets. Un hangar construit en bois a été également démoli », lit-on dans un document joint à la plainte.

Et malheureusement, les dégâts ne sont pas que matériels. D’après la plainte, les jeunes recrutés ont exercé de la violence sur ceux qui travaillaient dans le bar. Deux personnes ont été blessées dans les manœuvres de destruction des installations. Il s’agit d’une serveuse et de la conjointe du gardien du bar. Et pourtant, la victime a eu toutes les autorisations requises dans le cadre de son installation. La mairie de la Commune du Golfe 4 et la Brigade territoriale ont donné leur accord. Cela n’a pas empêché Prinz Lorenzo de revendiquer un kilomètre de côte à lui « cédé » par le Contre-Amiral Fogan Adégnon.

Une histoire de km de côte acheté

Pour comprendre les difficultés faites à la Trésorière de l’ASVITTO par Prinz Lorenzo, il faut remonter à quelques années. En effet, le boxeur converti aux affaires, se réclame propriétaire de plus d’un kilomètre de bordure de mer à Lomé. Il aurait acheté la plage auprès de l’ex-président de la Délégation spéciale de la ville de Lomé, le Contre-Amiral Fogan Adégnon. Ce dernier lui aurait accordé l’exploitation de la plage depuis la façade de l’Hôtel Ibis jusqu’à l’agence principal de la BOA.

Avant la propriétaire du bar « Home Beach », ce sont les responsables de la place Africa Décor qui ont fait les frais de l’avidité de Prinz Lorenzo. Pendant des mois, il leur a fait subir des pressions, juste dans le but de leur prendre la place qu’ils occupent. Selon les informations, il a été finalement stoppé dans son entreprise par un ancien cadre de la délégation spéciale de la ville de Lomé. « Comme il n’a pas réussi à faire tomber Africa Decor, il est venu s’installer devant l’hôtel Palm Beach. Mais là non plus, il n’est pas tranquille parce qu’il peut perdre cette place aussi si d’aventure, ceux qui vont reprendre l’hôtel désirent avoir aussi la vue dégagée sur la mer. C’est juste pour se mettre à l’abri qu’il a décidé de faire chasser le bar Home Beach et élargir son périmètre », confie une source proche de l’ancienne Délégation spéciale.     

Cette source classe Prinz Lorenzo parmi ces Togolais qui, après avoir fait fortune à l’étranger reviennent au pays et au lieu de contribuer à l’épanouissement de leurs compatriotes, écrasent quelques uns pour asseoir leurs business.

Pour les besoins de recoupements, nous avons tenté d’entrer en contact avec Prinz Lorenzo. Nous avons composé son numéro et sommes tombé sur un interlocuteur qui nous fait comprendre que l’intéressé n’utilise plus le numéro, mais qu’il peut lui transmettre notre message. Un autre numéro nous a contacté peu après, et quand nous avons rappelé, nous n’avons pas eu accès à Prinz Lorenzo lui-même, mais à son avocat qui nous a demandé de prendre rendez-vous pour échanger.

Affaire à suivre.

G.A. / Liberté Togo

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