L’actualité togolaise ces derniers jours est marquée par la crise sanitaire due à la maladie de coronavirus 2019 (Covid-19) et les suites de la dernière élection présidentielle qui a eu lieu en février 2020. Pour beaucoup, si covid-19 est une pandémie qui retient le monde entier depuis plus de six mois déjà, au plan national l’autre élément qui retient plus l’attention  est la posture de contestation sui generis dont fait preuve le candidat  » malheureux  » Agbéyomé Kodjo par rapport aux résultats du scrutin du 22 février dernier. Aux dernières nouvelles, le politique Kodjo, candidat de la Dynamique Mgr Kpodzro (DMK) à la présidentielle précitée fait l’objet d’un mandat d’arrêt, après être porté disparu et suite à son refus de comparaître par devant le doyen des juges d’instruction. La témérité légendaire de l’homme interroge plus d’un et le porte sous le feu des projecteurs.

Jusque où ira Agbéyomé Kodjo dans sa contestation et son pseudo statut de  » président élu du Togo  » ? Si Agbéyomé Messan Kodjo, président de la formation politique  » Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement  » (MPDD), candidat porté et soutenu par la DMK à l’élection présidentielle, avait promu la victoire à ses militants déjà à midi le jour du scrutin, il est allé plus loin en posant des actes répréhensibles. En effet, cet candidat a clamé sa victoire dès la fermeture des bureaux de vote et avant même que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ne donne les résultats provisoires au soir du lendemain du scrutin. Et comme cela ne suffisait pas, l’homme continue toujours de se dire le président élu de la République togolaise en rejetant les résultats non seulement de la CENI mais aussi ceux définitifs proclamés par la Cour constitutionnelle. Il nomme un premier ministre, chef du gouvernement. Il créé un portail officiel de la République togolaise, fait nommer un ministre des affaires étrangères et se clame vainqueur sur même des médias. Ces derniers actes suffisamment graves, ont fait réagir le parquet de Lomé. Troubles aggravés à l’ordre public, diffusion de fausses nouvelles dénonciations calomnieuses, atteinte à la sûreté intérieure de l’État; usage illégal des symboles et emblème du pays. Telles sont quelques unes des charges retenues par le procureur de la République à l’encontre d’Agbéyomé Kodjo, leader du MPDD

Ce qui a entraîné une procédure de la levée de son immunité parlementaire et de son statut d’ancien président de l’Assemblée nationale. Par la suite il a fait l’objet de convocation par le juge d’instruction pour affaire le concernant. Dans la foulée, il faut relever que le sieur Kodjo n’a jamais jugé bon de comparaître ni par devant ses pairs à l’assemblée lors de la procédure pour la levée de son immunité, ni par devant le service de renseignement pour son audition. S’agissant du service de renseignement, après plusieurs invitations infructueuses, le Président du MPDD a été amené de manière forcée par les éléments des forces de l’ordre et de sécurité. Suite à son audition il a été détenu là (au SCRIC) et y a passé quelques jours. Il n’a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire que suite à sa demande, après être auditionné par le doyen des juges d’instruction et après avoir pris et signé l’engagement de ne plus se prononcer publiquement à propos de l’élection qui est déjà dans le passé. C’est sans compter sur la témérité de cet ancien bras droit du pouvoir de Lomé.

En effet, quelques jours seulement après sa sortie du bureau du juge et sa libération, cet ancien Premier ministre (PM) du Togo dit tout haut encore sur les antennes de RFI que c’est lui qui a gagné le scrutin et que même la France le sais. Il se disait et dit toujours qu’il va arracher d’ici peu le pouvoir. Ironie ! Où sont les preuves de ta victoire ? Pourquoi ne rend-on pas publiques les preuves de ta victoire. Agbéyomé Kodjo pour y donner une réponse estime que le moment viendra et que la France le sait déjà. Pas plus de 72 heures sans que Agbéyomé Kodjo lui-même, les membres du comité directeur qui le supporte dont Mgr Kpodzro, Mme Adjamagbo Brigitte, entre autres ne se prononcent publiquement sur cette élection dont ils estiment que le pouvoir en place est en train de leur usurper la victoire. Le mois de juin a été le comble. La situation contraint la justice à convoquer de nouveau Agbéyomé Kodjo et quelques membres de la DMK à comparaître, successivement, par devant le doyen des juges d’instruction courant ce mois de juillet. Chose curieuse ! M. Kodjo refuse de nouveau de comparaître et se porte disparu. Il n’est plus à son domicile, il serait injoignable au téléphone. Mais il se trouve en lieu sûr, selon ses porte-paroles qui affirment comme Agbéyomé Kodjo lui même le disait qu’il y a un plan d’élimination physique de sa personne. Ils appellent toutefois le régime en place au dialogue.

Même au plan international, Agbéyomé fait parler de lui par la DMK. L’on peut encore lire fraîchement, un communiqué en date du 16 juillet dernier où Edem Atsou Kwasi de la Coordination internationale de la DMK, condamne ce qu’il appelle acharnement judiciaire contre le Président du MPDD et rappelle une fois encore que Gabriel Kodjo Agbéyomé, reste  » le président élu et détenteur du pouvoir légitime grâce à l’onction du peuple « . Pour cette coordination, étant  » élu président « ,  » Agbéyomé ne doit se présenter devant une juridiction sous ordre, ce qui rend subséquemment le mandat d’arrêt décerné contre lui, nul et de nul effet « .

Jusqu’où ira cet homme ?

Voilà la question reste posée. Accrédité, selon les résultats de la Cour Constitutionnelle, de 19% des suffrages derrière le Président sortant Faure Essozimna Gnassingbé qui s’en sort avec plus de 70%, Agbéyomé Messan Kodjo, dit être certain qu’il gouvernera le Togo à partir de cette année 2020. « … Sauf que ces actes de contestation ne reflètent pas celui d’un grand commis de l’Etat « , soulignent plusieurs analystes dont un vieux routier de la diplomatie en poste à Lomé. Même aux temps forts de la contestation du régime en place par l’opposition il y a encore moins de 10 ans, nul ne peut oser nommer un premier ministre, créer un portail officiel de la République togolaise, etc. car la loi pénale est d’application stricte, fait observer cet diplomate qui laisse savoir  » qu’Agbéyomé ne va pas et ne peut réinventer l’histoire en chassant Faure Gnassingbé du pouvoir avec ces actes anti constitutionnels qui ne peuvent être acceptés par personne « .

Ali LEGRAND / AUDIANCE

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