La hausse des prix du carburant, la condamnation de l’ancien Premier ministre Eugène Koffi Adoboli, la violation continue des Droits de l’Homme et le déficit démocratique au Togo étaient les sujets qui ont marqué le grand meeting qui a eu lieu samedi dernier à la plage à la l’issue de la traditionnelle marche de protestation du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC). Pour nombre d’observateurs, la foule qui a pris part à cette dernière manifestation était relativement plus dense que ce qui est constaté les quatre derniers samedis.
 
C’est donc une véritable marrée humaine qui a pris d’assaut certaines artères de Lomé le 23 juillet dernier, scandant comme à l’accoutumée, les slogans demandant la fin du pouvoir de Faure Gnassingbé.
 
A la plage, le leader du mouvement, Jean-Pierre Fabre a appelé les militants et sympathisants du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) et partant tout le peuple togolais à soutenir les actions prévues jeudi et vendredi prochains par les syndicats des transporteurs en vue de réclamer la baisse des prix des produits pétroliers. « Ces syndicalistes ont besoin de notre soutien pour réussir leur manifestation, tout comme nous aurons également besoin d’eux dans l’accomplissement de nos stratégies à venir », a déclaré Jean-Pierre Fabre qui est également revenu sur les récentes observations de l’Ambassadrice des Etats-Unis au Togo, suivies de celles de son homologue de la France. « Ces sorties donc avant tout, reconnaissent le déficit démocratique, la corruption très avancée, la justice à double vitesse. Si ces chancelleries reconnaissent enfin ces défauts au régime de Faure Gnassingbé, c’est qu’il y a de l’espoir que notre lutte n’est pas vaine. C’est pourquoi nous insistons encore que ceux qui sont pressés d’aller aux élections, sans demander à obtenir certains acquis sûrs, n’ont encore rien compris », a-t-il fait observer.
 
Alphonse Kpogo Secrétaire Général de l’Alliance pour la Démocratie et le Développement Intégral (ADDI) a, pour sa part dénoncé la condamnation par contumace de l’ancien Premier ministre Eugène Koffi Adoboli pour 5 ans de réclusion criminelle et 100 millions de francs CFA d’amende.
 
« Nous ne sommes pas partisans de l’impunité. Non ! Nous sommes, au contraire, pour une justice impartiale. Et nous voulons attirer l’attention des Togolais sur certains dignitaires du parti au pouvoir qui ont commis ouvertement des crimes financiers et qui ne sont pas du tout inquiétés. Par exemple le Docteur Sogné Badjona qui a détourné 10 milliards soi-disant qu’il équiperait un hôpital ; Sam Bikassam, actuel D.G. de Togo Télécom dont on a retiré la signature juste un moment pour une affaire d’argent ; Ferdinand Tchamsi du défunt Fonds d’Entretien Routier (FER), devenu tour à tour FR et CAPER. Tout comme dans le cas de l’ex Office Togolaise du Phosphate (OTP) transformé en IFG puis en SNPT, avec le sieur Patassé à l’origine des problèmes interminables de cette entreprise. Et j’en passe », a-t-il dit.
 
Abondant dans le même sens que lui, Claude Améganvi, le responsable du Parti des Travailleurs, a particulièrement insisté sur le mouvement en vue les jeudi et vendredi prochains. « Soyons nombreux et déterminés du côté des syndicalistes pour faire entendre raison à ces voleurs », a-t-il appelé
 
M. Bodé, l’un des responsables du Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR) a lancé le même appel à l’attention du peuple togolais. Même avant cela, il s’est réjouit de la grande mobilisation qui a marqué la marche de ce samedi : « Les marches que nous faisons sont semblables à une course cycliste. Il y aura des crevaisons mais la course reprendra quoi qu’il en soit et arrivera inévitablement à destination. »
 
Il faut rappeler que le FRAC manifeste tous les samedis et souvent les jeudis depuis mars 2010 pour contester la réélection de Faure Gnassingbé et ce malgré les répressions et harcèlements dont les militants du front sont victimes de la part des gendarmes et policiers.
 
Olivier GLAKPE
Le Correcteur N° 271 du lundi 25 juillet 2011