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Quelques heures après les heurts ayant opposé jeunes manifestants proches de l’opposition et forces de l’ordre dans les rues de Lomé, le Collectif « Sauvons le Togo » et la Coalition Arc-en-ciel ont réagi à ces événements à travers un communiqué signé de Mes Zeus Ajavon et Dodji Apévon, respectivement coordonnateurs du Collectif Sauvons le Togo (CST) et coordonnateur par intérim des activités de la Coalition Arc-en-ciel.

Ces deux forces de l’opposition togolaise rejettent dans leur communiqué, toute responsabilité liée aux « destructions de biens publics » en marge du procès de quatre étudiants jugés pour violence volontaire et trouble à l’ordre public, destruction alléguée par les ministres Yark Arouna Damehane de la Sécurité et de la Protection civile et Gilbert Bawara de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales, pour interdire la poursuite des manifestations des deux regroupements les 22 et 23 mai dernier.

Le Collectif « Sauvons le Togo » et la Coalition Arc-en-ciel disent avoir suivi avec « surprise, étonnement et indignation » au journal parlé sur la télévision d’État le 21 mai, la lecture du communiqué conjointement signé par les ministres de la Sécurité et de l’Administration territoriale interdisant les 2e et 3e jours de leur marche pacifique alors, indiquent-ils que les « trois jours de manifestations avaient fait l’objet d’un accord avec l’autorité compétente sur la base de la déclaration préalable prévue par la loi du 16 mai 2011 ».

Pour ces deux partenaires de lutte, le communiqué interministériel n’a « aucune valeur juridique » pouvant lui permettre d’interdire une manifestation pacifique conformément aux dispositions de la Loi du 16 mai 2011 dans la mesure où, insistent-ils, les « ministres signataires dudit communiqué ne sont pas compétents en la matière ». À partir du moment où la marche pacifique organisée par le Collectif « Sauvons le Togo » et la Coalition Arc-en-ciel s’est dispersée dans le « calme et sans incident », les organisateurs ne peuvent être tenus pour responsables de faits survenus en de circonstances de temps et de lieu différent de celles de leur manifestation, se défendent ceux-ci.

Les deux regroupements de l’opposition portent également l’estocade à l’arrêté d’interdiction du Président de la Délégation spéciale de la Commune de Lomé, « autorité compétente » en la matière. Selon le Collectif Sauvons le Togo et la Colaition Arc-en-ciel, cet arrêté serait arrivé le mercredi 22 mai à 17 h 33 alors que « l’interdiction des ministres de la Sécurité et de l’Administration territoriale était déjà mise en exécution par les forces de l’ordre qui ont procédé à la dispersion violente de la manifestation du matin ». « Il est donc évident que cet arrêté municipal, qui est tout aussi illégal dans sa forme que dans son contenu au regard de la Loi du 16 mai 2011, est venu couvrir rétroactivement une décision interministérielle qui est un véritable coup de force, une forfaiture » à laquelle les deux partenaires de lutte entendent donner des « suites judiciaires appropriées ».

Tout en condamnant la décision d’interdiction ayant frappé leurs manifestations, le Collectif « Sauvons le Togo » et la Coalition Arc-en-ciel disent s’en remettre à l’opinion internationale afin que celle-ci « dénonce et condamne cette grave violation du droit de manifestation pacifique, garantie par la Constitution togolaise du 14 octobre 1992 et la Loi du 16 mai 2011 sur les manifestations pacifiques publiques, car cela augure d’un avenir sombre pour le Togo ».

Le Togo tient en cette année 2013, des élections législatives, dont les conditions d’organisation sont au centre de débats parfois passionnés entre le pouvoir et son opposition.

(Photo archives)

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