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La Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) se retrouvent du 19 au 20 avril 2013 en Assemblées de printemps 2013. A l’occasion de cette rencontre, le Comité ministériel pilotant le FMI va examiner la situation de l’économie mondiale ainsi que les mesures visant à redresser et à renforcer sa capacité de résistance. En marge de cette rencontre annuelle, le site d’information de la Banque mondiale a rendu publique une interview de Patrice Ayivi (photo), président de la délégation spéciale de la ville d’Aného qui estime que les travaux de construction d’infrastructures routières financés par la Banque mondiale dans la ville d’Aného (45 km à l’Est de Lomé) transforment profondément le visage de sa ville. Lire l’entretien.

Aného est la principale ville bénéficiaire du « projet corridor » en matière d’infrastructures. Comment ce projet va-t-il changer le visage de la ville ?

Patrice Ayivi : Dans le cadre de ce projet, plusieurs chantiers sont sur le point d’être achevés. À la fin des travaux, une route à double voie, avec un éclairage public, traversera la ville jusqu’à la frontière avec le Bénin. À l’intérieur de la ville, la petite bretelle (« voie d’Adjido ») qui quitte le pont et rejoint le carrefour de Messan-Kondji est entièrement bitumée et sera également éclairée. Dans cette partie de la ville, les quartiers Amadoté, Yésuvito et Zongo, victimes d’inondations à chaque saison des pluies, sont maintenant assainis, grâce à un réseau de caniveaux construit pour évacuer les eaux.

Au niveau du pont d’Aného, la construction d’un second pont est presque achevée. Cet ouvrage va résoudre beaucoup de problèmes puisqu’auparavant, il suffisait qu’un gros camion tombe en panne pour que toute la voie soit paralysée. Au niveau de la frontière, la gare routière de Sanvee-Condji a été entièrement rénovée. Elle a été pavée, assainie avec des toilettes, munie de guérite et de hangars pour que les passagers en transit puissent se reposer.

Une plateforme commerciale est en construction pour que toutes les vendeuses qui encombrent la voie et celles qui vendent le pain en courant après les véhicules au niveau de la frontière puissent y être casées. Avant cela, nous enregistrions beaucoup d’accidents ; des véhicules super chargés se renversaient sur d’autres véhicules ou des boutiques. Cette plateforme est donc salutaire.

L’autre grand problème dont nous souffrions dans le temps est celui du stationnement des gros porteurs le long de la voie au niveau de la frontière, ce qui causait parfois de très sérieux encombrements. Grâce au projet corridor, un vaste parking est maintenant construit à l’entrée de la ville et peut accueillir jusqu’à 200 camions. Des infrastructures connexes, telles que des toilettes, sont également construites à cet endroit pour les usagers.

Les habitants d’Aného partagent-ils votre enthousiasme ? Des personnes ont été délogées du fait de la construction de la nouvelle route. Comment avez-vous réglé la situation ?

Patrice Ayivi : Le volet social a été très bien respecté et des discussions ont été organisées avec la communauté, un fait relativement nouveau dans notre pays. Nous saluons cette approche de la Banque mondiale et du gouvernement togolais qui fait en sorte que les populations affectées par ces grands travaux ne soient pas lésées et puissent être réinstallées et dédommagées. Il est vrai que ce projet a causé des désagréments aux populations qui vivent le long des voies. La Banque mondiale a exigé que tous ces problèmes soient réglés avant que les travaux ne démarrent. Et, à ce titre, la mairie d’Aného a été associée à la direction générale des travaux publics pour gérer ensemble ce volet social. Ainsi, les commerçants, couturières et artisans qui avaient leurs boutiques et ateliers le long de la voie ont été identifiés et dédommagés.

Pour les maisons qui ont été démolies, une cellule de crise a été créée et des consultations ont été organisées avec les personnes délogées. La mairie a proposé trois sites et ce sont les habitants qui ont choisi le site où ils ont été relogés (à 1 km à peine de l’ancien site). Ce qui est également important, c’est que le projet a vraiment mis les gens à l’aise. Parce que, si on voit le site initial et l’actuel site, je peux dire que c’est le jour et la nuit. La Banque mondiale a par exemple exigé que leurs nouvelles maisons soient équipées en eau potable et électricité.

Est-ce que vous ressentez déjà les impacts du projet ? Si oui, sous quelles formes ?

Patrice Ayivi : Aného est une ville touristique. Toutes ces infrastructures sont en train de changer totalement le visage de la ville ! Ceux qui ne sont plus venus à Aného depuis deux ans ne reconnaîtraient pas la ville. Déjà, nous avons remarqué un réel engouement des natifs qui ont commencé à s’intéresser beaucoup plus à leur ville et à s’y installer. Le prix des terrains a d’ailleurs augmenté considérablement. Aujourd’hui, pour acheter un terrain à Aného, il faut débourser entre 2 et 3 millions FCFA, alors qu’il y a deux ans, avec 1 ou 1,5 million FCFA, vous aviez un bon terrain. Ceci nous réjouit beaucoup, car une ville prospère en fonction du nombre de constructions et d’habitants qui s’y installent. L’autre aspect, c’est qu’Aného se rapproche un peu plus de Lomé (la capitale du Togo). Avec l’amélioration de la route sur le corridor, il ne faut plus que 30 à 35 minutes pour effectuer le trajet entre les deux villes. Aného va ainsi devenir une ville résidentielle, car nous offrons un cadre plus tranquille et moins pollué.

Il nous faut maintenant tirer profit des infrastructures financées par la Banque mondiale et créer d’autres infrastructures d’accueil (des hôtels et centres commerciaux nous ont déjà fait part de leur volonté de s’implanter). Aného va servir de relai entre Lomé et Cotonou (la capitale de la Guinée). Aného va sortir de l’ombre. La contribution du projet corridor au développement de la ville est donc considérable !

Source : Banque mondiale.

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