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Le Procureur de la République Blaise Essolisam Poyodi a rendu publiques mercredi les conclusions du rapport d’enquête des experts français et d’un « Israélien », sur l’origine et les causes des incendies survenus en janvier 2013 dans plusieurs marchés du Togo, dont ceux de Lomé et Kara. Il s’agit d’incendies « criminels » déclenchés à l’aide de dispositifs de mise à feu constitués essentiellement de matière inflammable, a révélé M. Poyodi au cours d’une rencontre avec la presse à son cabinet à Lomé.

Selon le Procureur de la République près le Tribunal de Première instance de Lomé, le parquet avait requis dans le cadre de l’enquête ouverte suite aux incendies qui ont ravagé les grands marchés de Lomé et Kara, l’avis d’experts étrangers. « Il s’agit pour les experts français, les nommées Hervé Bazin et François Deblasi et pour l’expert israélien, M. Shlomo Maor de donner leurs avis sur l’origine et la cause de ces incendies. Il leur était également demandé de procéder aux prélèvements et analyses pouvant intéresser l’enquête », a expliqué le magistrat.

Le rapport de l’expert israélien a exclusivement porté sur les grands de Lomé et de Kara et celui des deux Français a été élargi au cas du marché d’Adidogomé. « En ce qui concerne l’origine des incendies, les experts sont unanimes. Ils concluent à des incendies criminels en raison de multiples foyers sans “séquence de feu” entre eux constatés sur les lieux », relève le rapport.

S’agissant du dispositif de mise à feu, les experts sont aussi unanimes que la matière utilisée comme accélérant d’incendie des grands marchés de Lomé et de Kara est un liquide inflammable. Sur la nature du liquide, les versions divergent. Il s’agit pour les experts français d’un produit de type « kérosène » alors que l’expert israélien indique avoir constaté des vapeurs de benzène/essence. Pour le marché d’Adidogomé, rapporte le procureur, les experts français ont confirmé la découverte sur les lieux de plusieurs dispositifs de mise à feu « réalisés à l’aide de cigarettes associées à des allumettes et à des sacs remplis de carburant ». Ils indiquent, poursuit celui-ci, que ces « dispositifs étaient destinés à différer l’inflammation du carburant posé à proximité immédiate du dispositif de mise à feu. Ils soulignent que l’analyse de l’échantillon prélevé sur le sol a permis de mettre en évidence de l’essence pour automobile et que la présence de plusieurs dispositifs de mise à feu associés à ce type d’accélérant, c’est-à-dire l’essence pour automobile, permet d’associer la cause du sinistre à une intervention humaine délibérée », souligne le procureur qui estime que ces conclusions sont de nature à conforter la thèse de la justice togolaise. « En clair, il s’agit d’un incendie criminel », a-t-il laissé entendre.

Une trentaine de personnes en majorité proches de l’opposition, dont Gérard Adja de l’OBUTS sont inculpées dans le cadre de l’enquête ouverte sur les incendies d’édifices publics et des marchés du Togo. Elles sont accusées d’avoir commandité la mise à feu des marchés du pays.

Le Collectif sauvons le Togo (CST), regroupement politique de l’opposition auquel appartiennent ces inculpés, a toujours rejeté ces accusations parlant plutôt d’acharnement politique et de « tentative de décapitation » de ses mouvements de contestation.

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