Depuis longtemps, l’institution bidon appelée CEDEAO a perdu toute crédibilité pour s’être mise au service exclusif des dictateurs. Mais là, elle vient de toucher le fond. Et même le tréfonds. Une délégation de ce machin de CEDEAO a séjourné à Cotonou au Bénin pour évaluer le processus électoral devant aboutir à la présidentielle du 11 avril prochain. Une élection de laquelle les principales figures de l’opposition sont toutes exclues. Pour ne pas se faire contrarier dans son ambition de se faire réélire pour un deuxième mandat, Patrice Talon qui s’était pourtant engagé à ne faire qu’un mandat unique, a débauché au sein des partis de l’opposition quelques candidats pirates pour servir de faire-valoir dans cette élection dont l’issue est déjà connue. Ses partisans annoncent un coup K.O.

Alors que les organisations de la société civile et les formations politiques de l’opposition crient à un processus biaisé, la délégation de la CEDEAO, elle, fait exposer l’applaudimètre. Pour elle, le processus électoral tel que conduit par le régime de Talon est plus que parfait. Tout va bien, trop bien même au Bénin. Le président de la Commission Jean-Claude « BROUsse » affirme que le Bénin est sur la bonne voie. Même satisfécit chez la présidente du conseil des ministres de la Cédéao et ministre des Affaires étrangères du Ghana, Shirley AyokorBotchway. « C’est un motif de satisfaction que nous avons au terme de cette mission au Bénin », s’est-elle félicitée.

Si le camp Talon est aux anges après le satisfécit intéressé décerné par la CEDEAO, l’opposition béninoise crie haro sur le Baudet. Elle comprend difficilement la position alambiquée et le rôle malsain que jouent ces vieux fonctionnaires internationaux « devenus des apatrides de l’honneur et de l’honnêteté » pour reprendre l’autre.

Quand en avril 2019 Patrice Talon avait organisé les élections législatives sans candidat de l’opposition, la CEDEAO n’avait rien trouvé à dire. Quand Talon en a remis une couche un an plus tard en excluant l’opposition des élections municipales et communales, la CEDEAO a salué un processus qui répond aux normes et standards démocratiques. Comme les législatives bancales qui ont accouché une Assemblée « UNIRcolore » au Togo.    

Entre nous, ces gens-là ne sont-ils pas tombés sur la tête dans cette institution par hasard ?   

Liberté N°3329 du 17-02-21

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